Les salariés sont-ils sensibles à votre communication interne RSE ? Le baromètre de la perception de la RSE en entreprise par Kantar (échantillon représentatif de 1500 salariés du privé en France) publié par le MEDEF affiche une image contradictoire. En effet, si elle est à peu près comprise, la stratégie RSE peine à engager toutes les couches de l’organisation, notamment les employés sur le terrain. Voici aussi l’occasion de mêler politique RH et RSE, myRHline vous explique comment en cinq points.
1) Diffuser la stratégie RSE auprès de tous les salariés pour une meilleure communication interne RSE
Fait positif, 61 % des interrogés estiment que les entreprises ont un impact positif sur la société. De plus, la communication autour de la RSE connaît une légère amélioration : 72% des salariés sont capables d’identifier au moins une action RSE, ce taux était de 68% en 2019. Certaines entreprises comptent parmi elles des actions menées par les collaborateurs eux-mêmes, valorisées depuis peu par Les Collectifs, un regroupement de salariés de diverses grandes entreprises.
Pourtant, quand on entre dans le concret, on remarque que les salariés peinent à distinguer l’impact de leur entreprise : seuls 40 % des salariés reconnaissent une « mission » d’entreprise qui touche à la RSE. Dans ce groupe, 82 % distinguent un but social tandis que 64 % en tirent un objectif environnemental.
Le baromètre révèle que les employés et ouvriers, les plus proches du terrain, ont une plus fiable connaissance des missions RSE, une observation qui concerne toutes tailles d’entreprise. Un point à remédier, puisqu’il y a de fortes chances que cette catégorie de salariés soit amenée à évoluer au contact d’enjeux sociaux et environnementaux plus souvent que les cadres.
Ainsi se construit une politique RH et RSE entremêlés. Mieux véhiculer sa RSE impacte directement l’engagement des salariés. 68 % des salariés interrogés dans le cadre de l’étude du MEDEF souhaitent rester chez leur employeur dans les trois années à venir, un taux qui gagne plus de 10 points pour les entreprises dotées d’une fonction ou un service RSE. Pour les entreprises qui recrutent actuellement, la communication interne RSE se mue en facteur d’attractivité, notamment dans le cas d’un recrutement par cooptation, par exemple.
2) Transformer les comportements au quotidien par le jeu
Pour que la communication en interne RSE soit efficace, elle doit s’incruster dans le quotidien des collaborateurs. Votre entreprise propose-t-elle un service d’auto-partage pour se rendre au bureau ou lors de déplacements professionnels ? Malgré le maintien du télétravail et la réduction des trajets, encourager l’usage de véhicules partagés continue de contribuer à la réduction des émissions carbones. Si certains collaborateurs peinent encore à monter à bord du système, voici le moment idéal pour proposer des tests et surmonter les appréhensions. Pourquoi pas en partenariat avec un prestataire de véhicules électriques ? Une autre stratégie consiste à créer des bénéfices additionnels comme par la réservation des places de parking aux véhicules partagés. Pensez aussi à communiquer sur le forfait mobilité durable à destination des salariés, pouvant aller jusqu’à 500 euros par an. Cumulable avec l’aide aux frais de transports en commun, il mérite d’être mieux reconnu comme un levier d’engagement en faveur de la politique RH et RSE.
Dans tous les cas, il s’agit de rendre les options plus écologiques évidentes et faciles d’accès. Si vous comptez parmi nombre de fumeurs parmi vos salariés, la société Cypao propose d’installer des cendriers de sondage. S’ils ne sont pas prêts à délaisser leurs habitudes, les salariés peuvent en attendant jeter les mégots en votant pour un sujet RSE, et même participer au recyclage de leurs déchets.
3) La communication interne RSE fait peau neuve
Vous pouvez également passer par un défi qui réunira tous les collaborateurs volontaires autour de nouveaux usages éthiques en entreprise. Prenons l’exemple du Challenge de conducteurs pour le climat initié par C-Cube. En deux parties, le challenge incite à une conduite plus sobre et économe, puis à convertir sa flotte de véhicules d’entreprise à l’électrique pour un maximum de réduction d’émissions carbone en 6 mois. Il y a fort à parier qu’une approche ludique sur la durée dans ce genre implique davantage les salariés qu’une charte RSE d’entreprise limitée au papier.
Plusieurs acteurs de la gamification proposent de soutenir la communication interne RSE des entreprises, c’est le cas de OuiLive qui vise à sensibiliser aux enjeux environnementaux. Son application propose des objectifs aux collaborateurs. Par exemple couvrir une certaine distance à pied pour planter des arbres via une association partenaire. L’appli propose d’apporter un impact positif en changeant ses habitudes quotidiennes (se rendre au travail à pied ou prendre sa pause déjeuner à proximité sans la voiture). Ce type de défi à impact écologique positif, relativement simple à mettre en place, mêle en une initiative politique RH et RSE : la cohésion d’équipe et l’impact socio-environnemental. De plus, ce type d’actions peut participer à améliorer la QVCT de vos équipes.
4) Rendre la stratégie RSE et ses progrès plus accessibles
À chaque secteur ses problématiques et champs d’action. Réunir tous les enjeux environnementaux et sociaux d’une industrie en un outil permet d’avoir une vision panoramique du chemin parcouru et des efforts qu’il reste à fournir, pour l’entreprise et ses collaborateurs. Le site du Bâtisseur responsable accompagne les acteurs du secteur du bâtiment dans le déploiement et la communication interne RSE. Il propose aux employeurs de s’auto-évaluer par un questionnaire spécifique aux métiers du secteur sur quatre catégories : la préservation de l’environnement, la loyauté des pratiques, la posture d’un employeur responsable et l’ancrage territorial de l’entreprise. Le score qui en résulte est accompagné d’un rapport personnalisé incluant des conseils et des outils d’amélioration. L’entreprise peut également signer la charte « Bâtisseur responsable » pour formaliser son engagement et ses actions. Par une évaluation rendue lisible aux salariés, la communication interne RSE auprès des collaborateurs se fait en quelques clics.
5) Adosser sa démarche RSE à un label
Tout comme la popularisation de la mission d’entreprise, les labels RSE accompagnent cette volonté grandissante de la part des employeurs de formellement afficher leur stratégie RSE. Vous avez le choix de références reconnues comme la norme ISO 26000. Le label de RSE français LUCIE, qui se base sur cette norme internationale, engage les entreprises à définir un plan de progression sur un calendrier défini. La plus médiatisée certification B-Corp compte déjà parmi ses entreprises labellisées des entreprises françaises comme La Ruche qui dit Oui, Ulule et 27 entités du groupe Danone. Le label évalue les entreprises sur 5 domaines : la gouvernance, la création de valeur avec les clients, l’environnement, la collectivité et bien entendu les collaborateurs. En bref, elle inspecte autant l’impact d’intérêt général des entreprises privées que leurs mesures de performances classiques. Les frais de certification annuels varient entre 500 et 50 000 euros selon la taille de l’organisation. Un détail significatif à prendre en compte.
La communication interne RSE dispose de multiples actions pour embarquer les salariés vers des pratiques quotidiennes plus éthiques. En faire un enjeu commun, un défi à remporter par l’effort collectif réunit politique RH et RSE.
Maï TREBUIL
Cet article pourrait vous intéresser : Responsable RSE, la fiche métier