Volatils, infidèles, désengagés ? Les clichés sur la génération Z vont bon train. Et pourtant, lorsqu’on les écoute vraiment, leurs attentes vis-à-vis du monde du travail sont bien plus structurées, conscientes, exigeantes.
C’est ce que révèle l’étude menée par JobTeaser et l’EDHEC NewGen Talent Centre, présentée lors du salon SRH 2025. Retour sur une enquête inédite menée avec près de 6 000 étudiants et jeunes diplômés interrogés, et une question centrale : comment ces futurs talents imaginent-ils leur avenir professionnel ?
Travailler pour quoi ? Pour s’épanouir, d’abord
Alors, quelles sont les vraies attentes des jeunes diplômés en 2025 ? Trouver un travail qui a du sens, dans lequel ils peuvent se sentir utiles et évoluer. Il ne s’agit pas forcément gravir les échelons à tout prix, mais de progresser et d’apprendre dans un environnement stimulant.
94 % des jeunes diplômés associent le travail à une source d’épanouissement personnel. Le message est clair : ce n’est pas une génération qui fuit l’effort, c’est une génération qui cherche une expérience professionnelle alignée avec ses valeurs.
Parmi les premiers critères d’attractivité d’un poste : le cadre de travail (ambiance, relations, environnement managérial). Bien avant le prestige ou le salaire.

Source : Début de carrière — Ce que veulent les futurs diplômés en 2025
Une génération ambitieuse… mais impatiente
L’envie d’évoluer est là, et elle arrive vite. Très vite. Les diplômés de grandes écoles se projettent déjà dans des postes à responsabilités. Les universitaires, eux, valorisent une montée en expertise. Mais tous partagent cette idée : s’ils ne voient pas rapidement de perspectives, ils n’attendront pas.
La fidélité n’est plus une norme, mais une conséquence. Si l’environnement est porteur, ils restent. Sinon, ils partent.
18 mois, et après ?
C’est l’un des chiffres les plus commentés : pour un premier poste, la durée idéale est de 18 mois. Pas 5 ans, ni 3. Mais bien 18 mois, ni plus ni moins
Un chiffre qui illustre leur rapport très mobile à la carrière. Ils ne fuient pas l’entreprise, ils fuient l’ennui, la stagnation, l’absence de sens. Et ils l’assument pleinement.
56 % des futurs diplômés envisagent une reconversion professionnelle par choix. Cette démarche n’est donc pas perçue comme une défaite, mais comme une transition logique puisque, pour certains, elle est anticipée avant l’entrée sur le marché.
CDI, freelancing, VIE : des formats à géométrie variable
Le CDI reste majoritaire, mais 40 % des jeunes diplômés ne l’envisagent plus en sortie d’étude. Et pour cause : cette population veut explorer plusieurs formats : CDD, VIE, freelance, entrepreneuriat. Leur logique n’est donc pas d’obtenir immédiatement un poste stable à tout prix, mais de tester, apprendre, construire un socle d’expériences. Ils veulent naviguer à vue… mais avec intention.
Ce qui compte, ce n’est pas le contrat. C’est le contenu, le cadre, les possibilités d’évolution.
Ce qu’ils attendent des recruteurs et de l’employeur
Ils veulent être considérés, écoutés et confrontés à du concret. Côté recrutement, plusieurs leviers émergent :
- Des échanges transparents, sans langue de bois ;
- Une vraie lisibilité sur les missions, les conditions, l’environnement ;
- Une posture d’égal à égal avec les RH ou les managers, même en début de carrière.
La marque employeur, oui. Mais uniquement la vraie, avec les preuves qui vont avec.
Ce qui les motive vraiment une fois en poste ? Trois éléments :
- La rémunération, d’abord. Ils n’en parlent pas toujours en entretien, mais elle est essentielle.
- L’environnement de travail, nous l’avons vu.
- Et enfin, les perspectives d’évolution, surtout si elles sont rapides et claires.
À défaut, ils préfèrent partir que subir une routine qui ne leur ressemble pas.
Une génération exigeante, mais pas irréaliste
Non, ils ne rejettent pas l’entreprise. Non, ils ne refusent pas l’engagement. Mais ils en attendent davantage en retour.
Ils ne cherchent pas un emploi pour la vie. Ils cherchent un projet dans lequel s’inscrire, progresser, apprendre, puis évoluer. L’infidélité n’est pas un caprice. C’est une réponse à un monde du travail — et à un environnement économique — incertain.
Pour les recruteurs, cela impose un changement de posture : passer du discours à la preuve. Et construire une expérience collaborateur cohérente, incarnée, engageante.
Ce n’est qu’à ce prix que les entreprises pourront attirer — et garder — ces jeunes talents qui, loin d’être perdus, savent précisément ce qu’ils veulent.
À propos de JobTeaser
JobTeaser, leader européen dans le recrutement et l ‘orientation de jeunes talents, a été fondé en 2008 pour faciliter la transition entre le monde académique et professionnel. Avec la mission d’accompagner les jeunes dans leur insertion professionnelle, JobTeaser offre une plateforme intégrée dans plus de 800 écoles et universités à travers l’Europe. Cette plateforme est utilisée par 5 millions d’étudiants et jeunes diplômés pour découvrir des opportunités de stages et d’emplois, et par plus de 250 000 recruteurs pour communiquer et recruter des talents.