Le 360°constitue un outil de feedback incontournable pour développer les compétences que les dirigeants et les managers doivent démontrer en entreprise.
Mais comment le construire, le mettre en place pour qu’il porte tous ses fruits, et éviter les pièges liés à la perception et la construction du 360° ?
Pour répondre à ces questions, la rédaction a reçu Didier Burgaud, Head of consulting chez Qualintra, expert du feedback et acteur majeur dans son secteur, administrant entre 10 000 et 15 000 feedbacks par an pour des populations de toutes tailles, surtout composées de dirigeants, de managers et d’experts.
Feedback : pourquoi faire du 360° dans une entreprise ?
Le 360° est un outil de mesure qui s’attache à recueillir la perception de l’ensemble des acteurs qui constituent l’écosystème du bénéficiaire, permettant à ce dernier de comprendre comment il est perçu.
Ainsi, l’outil permet de recueillir les perceptions de :
- son manager ;
- ses collaborateurs ;
- ses pairs ;
- ses partenaires.
C’est un outil majeur et efficace pour développer les compétences managériales, en particulier en matière de leadership et donc de soft skills.
Le recueil de ce feedback va permettre au bénéficiaire d’exploiter les skills qui existent déjà chez lui (sur lesquelles il est reconnu), mais aussi d’investir dans celles qui n’existent peut-être pas encore, et de s’intéresser à ses axes d’amélioration pour acquérir des compétences nouvelles et nécessaires.
Aussi, cet outil permettrait de réduire les coûts en matière de formation en entreprise dans certains cas. En effet, celle-ci n’est pas toujours utile, s’il est avéré, au regard de l’utilisation du 360°, que la personne concernée est déjà au point sur une compétence. Didier Burgaud évoque ainsi l’exemple d’une entreprise dans laquelle il était prévu une formation sur la conduite du changement. Or, il s’est avéré que les dirigeants étaient déjà compétents sur le sujet. Il s’agirait donc d’investir ailleurs :
Il est apparu que les dirigeants maîtrisaient extrêmement bien tout ce qui avait trait à la conduite du changement mais montraient des lacunes à travailler sur le feedback, au développement des compétences des équipes, etc. Cela a donc permis de réduire les dépenses en matière de formation initialement prévues sur l’accompagnement du changement et d’investir dans la question du feedback.
Comment faire du 360° ?
Selon notre intervenant, faire du 360° implique de respecter 4 étapes du processus :
- Choisir un questionnaire à administrer (sur mesure, ou standard) ;
- Sélectionner les répondants ;
- Administrer les questionnaires et produire les rapports ;
- Restituer les résultats individuels.
Pour que le 360 soit efficace, il doit pouvoir permettre de mesurer, d’évaluer les compétences qui sont importantes pour vous. Elles doivent être identifiées et parler aux personnes qui répondront aux questionnaires. Elles doivent refléter la culture, voire le langage que vous utilisez vous-mêmes.
Une fois que le questionnaire a été construit et validé par le client, il doit naturellement garantir la sécurité et l’anonymat des personnes à travers le respect absolu des normes RGPD, la confidentialité du feedback, etc. Le but étant de protéger non seulement les bénéficiaires mais aussi les entreprises.
Les facteurs clés de succès du 360° ?
- L’implication des dirigeants, qui les transformera en ambassadeurs du projet ;
- Un positionnement de développement (non d’évaluation), un point sur lequel notre expert insiste dans ce webinar* ;
- Une communication très claire sur les règles d’éthique et de confidentialité, et de respect de ces règles (le rapport n’est disponible que pour le bénéficiaire et son coach) ;
- La pertinence du questionnaire ;
- Un débriefing individuel ;
- Un plan de développement non seulement être robuste, mais aussi déployé et suivi dans le temps ;
- Une technologie sans faille.
*Le 360° est un outil de développement majeur, non d’évaluation selon Didier Burgaud, qui illustre : « À chaque fois qu’un client a utilisé un outil de 360° pour son entreprise, en le liant à la partie variable de la rémunération, par exemple, l’outil a été dévoyé, et, sans surprise, tous les scores sont montés artificiellement. Car tous les bénéficiaires et participants savaient que les résultats conditionnaient leur rémunération. »
Vous souhaitez en savoir plus sur l’utilisation du 360° en entreprise ? Vous pouvez dès maintenant visionner ce webinar mené avec Didier Burgaud pour Qualintra.