Absentéisme au travail ? Lors de ce webinar du jeudi 30 juin, deux experts de la société Gerep, Olivier Massa, Directeur général, et Matthias Lespinasse, Directeur Technique et actuaire, sont intervenus pour partager leurs expériences concernant l’évolution des risques en matière d’absentéisme au travail, ainsi que les conséquences de ce dernier, en lien direct avec les enjeux de la protection sociale.
Absentéisme au travail : la grande démission à la française?
Au cours de ces 24 derniers mois, le concept de Grande démission, provenant des Etats-Unis, a beaucoup fait parler de lui chez les professionnels RH. Pourtant, en France où le contexte de protection sociale est plus développé qu’en Amérique, un équivalent de la grande démission se révélerait être un absentéisme accru, fortement ressenti ces derniers mois.
En effet, cet absentéisme traduit par une forte augmentation des arrêts de travail, est en partie lié à une transition digitale des pratiques, souvent mal gérée et mal comprise par les salariés. Ces absences générant un absentéisme régulier peuvent avoir de forts impacts sur l’entreprise.
- Le départ des jeunes, engendre une perte d’argent, car ils ne restent pas assez longtemps dans l’entreprise
- Le départ des plus âgés, entraîne une désorganisation des services et une perte d’engagement des autres collaborateurs
Aujourd’hui, les arrêts de travail sont toujours plus nombreux. Ainsi, il est important de noter que 2 types d’arrêts existent:
- Les arrêts graves et longs, pour lesquels le régime complémentaire intervient
- Les arrêts courts liés à un salarié désengagé qui se fait délivrer un arrêt de travail
Absentéisme au travail, comment le calculer ?
Diagnostiquer un absentéisme régulier au travail, c’est parvenir à identifier les marqueurs clés et pouvoir trouver des solutions qui répondent réellement aux besoins des salariés. Afin de calculer l’absentéisme pris en charge par le régime complémentaire, trois indicateurs clés sont à prendre en compte.
- Mesurer le niveau de turnover dans l’entreprise. Aujourd’hui, en France, on assiste à 15% de turnover moyen, contre 23% à l’échelle mondiale.
- Le taux moyen de cet absentéisme de l’année précédente pour le comparer à l’actuel
- Le nombre de jours d’absence moyen des salariés sur l’année écoulée, puis regarder la tendance longue sur environ 3 ans.
Grâce à ces indicateurs, l’entreprise pourra mesurer le taux d’absentéisme de façon mensuelle et trouver des solutions pour y remédier.
Par ailleurs, afin de pouvoir effectuer une analyse prédictive des tendances d’absentéisme au travail, il est important d’avoir récolté des données pendant un maximum d’années à propos de ses collaborateurs. Grâce à cette analyse, il sera possible d’identifier l’origine générale des arrêts, comprendre pourquoi cette cause affecte autant de monde, et apporter des solutions. Les indicateurs qui permettent de calculer la prédiction d’absentéisme sont:
- Le nombre de jours d’arrêt par salariés
- La quantité, durée et la fréquence
- Cartographier les arrêts pour identifier les causes, des détails concernant les fonctions des arrêtés
Conséquences et impacts
Conséquences
Les conséquences de cet absentéisme au travail régulier se sont avérées nombreuses pour les organisations les subissant. Selon Gerep, les conséquences d’un absentéisme sont :
- Économiques : le coût d’un absentéisme se situe autour de 2% de la masse salariale, variable selon les entreprises (typologies et salariés). Ce coût se traduit par les coûts directs (maintien des salaires, administration du personnel avec la gestion des absences), puis des coûts indirects liés à la désorganisation. Le budget de protection sociale complémentaire atteint en moyenne 3,5% de la masse salariale.
- Organisationnelles. Une grande désorganisation dommageable est engendré par un fort absentéisme.
- Les assurances passent de gestionnaires à une logique d’accompagnement des collaborateurs
Facteurs cumulés
Ensuite, beaucoup de facteurs cumulés à l’absentéisme au travail ont un impact sur l’équilibre du régime de prévoyance , la santé et la mise en arrêt des travailleurs. Les facteurs d’un absentéisme sont :
- le report de l’âge de départ en retraite
- le vieillissement de la population, ce qui induit des coûts qui mènent à l’aggravation du risque de décès
- la sécurité sociale qui se désengage dû à la volonté de maintien de salaire, même si les performances ne sont pas toujours au rendez-vous
- la durée de versement des indemnités pour absentéisme au travail
- baisse des taux dû à l’obligation de provisionner non seulement l’arrêt de travail, mais aussi la longue maladie, puis l’invalidité, puis éventuellement le décès
Absentéisme au travail et QVCT
Les entreprises ont tout intérêt à travailler sur une anticipation de ces arrêts et à veiller à ce que le management de l’entreprise soit vraiment en cohérence avec les attentes des salariés, afin qu’ils se sentent bien sur leur lieu de travail et que l’absentéisme puisse diminuer.
Ainsi, grâce à la plateforme Gerep, il est possible de trouver un baromètre social dynamique intégrant la QVCT pour trouver les causes de l’absentéisme et les traiter à la source afin de limiter l’impact économique sur les contrats complémentaires.
Ce baromètre permet alors de :
- Mesurer la motivation, le stress, l’engagement collaborateur, l’ambiance ou la quête de sens au travail à travers un questionnaire
- Identifier l’évolution des collaborateurs selon les services
- Reprendre contact avec le salarié qui a une appréhension à reprendre son job après un long absentéisme. Appel à des organismes dédiés à la reprise d’activité.
- Anticiper le risque à venir
Eloïsa Magaud