Près de 30 000 candidatures à traiter chaque année. 2 500 recrutements en moyenne. Et une volonté claire : gagner en efficacité sans perdre le lien humain. Dans cet épisode de DestinationRH, embarquez avec Lucie Villard, coordinatrice recrutement chez Armatis, pour décrypter la mise en place et l’évolution d’un modèle prédictif… et ses effets sur la performance comme sur l’engagement.
Le décor est planté : cockpit de données, navigation à vue entre terrain et algorithmes, et ajustements constants pour rester sur la bonne trajectoire. Mais comment intégrer un tel outil sans se laisser piloter à sa place ? Quels réglages permettent de tenir un cap durable ? Et, finalement, jusqu’où peut-on prédire… sans se tromper de destination ?
Entre data et zones de turbulence à éviter
Chez Armatis, le recrutement prédictif repose sur une culture data bien ancrée. Le modèle « cœur de métier » — dédié aux chargés de clientèle — est revu chaque année, à partir des données réelles : entrées, sorties, motifs de départ, performances en poste. Parfois, les analyses conduisent à des surprises : un critère jugé essentiel (la distance affective) a été remplacé par son inverse — l’empathie — en lien avec la culture d’entreprise centrée sur l’esprit d’équipe.
Cette itération constante permet d’adapter le modèle aux réalités terrain : différences entre sites, secteurs d’activité (bancaire, énergie, retail…), et même, potentiellement, par équipe. De quoi garder un pilotage fin, tout en évitant les modèles figés.
Limites, précautions et ROI
Pour Lucie Villard, un modèle prédictif reste un outil statistique, soumis à une marge d’erreur. Il ne remplace ni l’entretien structuré, ni le jugement humain. Elle considère ainsi qu’un algorithme ne doit jamais « rouler seul ». Vérification régulière, suivi des modèles et formation des managers sont essentiels pour éviter les biais et replacer l’outil à sa juste place : un support, pas un substitut.
Résultat : en deux ans, -7 points de turnover à 6 mois, soit environ 180 erreurs de recrutement évitées. Les recruteurs gagnent aussi en confort : en cinq minutes, ils disposent d’une vision claire des points à creuser en entretien.
Le recrutement prédictif ouvre-t-il la voie à un ciel dégagé pour les équipes RH ou à un risque de crash si l’on coupe les moteurs humains ? Retour d’expérience et bonnes pratiques dans l’épisode DestinationRH, un podcast RH vidéo produit par AssessFirst en partenariat avec myRHline.