Face à la vitesse des mutations économiques et culturelles, les entreprises ne peuvent plus se contenter de s’ajuster : elles doivent apprendre à se transformer en continu. L’adaptabilité au travail s’inscrit désormais comme une compétence organisationnelle qui détermine à la fois la résilience des structures et l’épanouissement des collaborateurs. Qu’entend-on exactement par adaptabilité ? En quoi son développement influence-t-il la rétention des talents et le bien-être en entreprise, par exemple ? Et quelles sont les clés pour améliorer l’adaptabilité en entreprise ?
Adaptabilité au travail : quelle définition ?
L’adaptabilité au travail fait référence à la capacité des personnes et des organisations à s’adapter aux changements de leur environnement. Et ce, qu’ils soient technologiques, économiques, sociaux ou culturels.
De leur côté, les entreprises font face à une multiplication de disruptions (intelligence artificielle, nouvelles formes de travail…). Leur capacité à piloter dans l’incertitude et à innover sert leur compétitivité. Quand le changement constitue la seule constante de leur environnement, les organisations les plus résilientes sont celles qui l’anticipent et s’y préparent.
À l’échelle des individus, l’adaptabilité englobe un éventail de compétences et de comportements qui permettent à ces derniers de s’épanouir dans des environnements dynamiques. Les employé(e)s adaptables considèrent les changements comme des opportunités, sortent plus facilement de leur zone de confort, et adoptent sans stress les nouveautés.
Enfin, en ce qui concerne les fonctions RH, la transformation de leur rôle exige une approche agile pour repenser les processus, intégrer de nouveaux outils et répondre aux attentes évolutives des individus.
Pourquoi l’adaptabilité au travail est-elle stratégique ?
L’adaptabilité favorise l’attraction et la rétention des talents
Les priorités des collaborateurs et collaboratrices évoluent, notamment sous l’effet des nouvelles générations entrant sur le marché du travail. Ces jeunes actifs placent l’équilibre entre vie professionnelle et personnelle (work life balance), la flexibilité et les valeurs sociétales au centre de leurs préoccupations. S’adapter à ces nouvelles attentes, c’est donc favoriser l’évolution des salarié(e)s dans l’entreprise. Comment ?
D’abord, en faisant face à l’obsolescence rapide des compétences : leur gestion en continu est un enjeu prioritaire pour encourager la progression des carrières. Mais aussi, en intégrant les différences générationnelles : l’expérience collaborateur n’en sera que plus riche. Ou encore, en offrant un environnement de travail adaptable et une culture agile qui favorise le sentiment d’appartenance et l’engagement collaborateur. Et pour cause : lorsque les employé(e)s estiment pouvoir grandir dans leurs rôles, ils et elles sont moins susceptibles de chercher des opportunités ailleurs.
L’adaptabilité améliore le bien-être au travail
Lorsque l’environnement ne cesse de changer, les émotions et le stress jouent un rôle déterminant dans la capacité des salarié(e)s à s’adapter. Il est alors important de développer l’intelligence émotionnelle de tous pour favoriser une stabilité émotionnelle et professionnelle des individus. Ceci dans le but d’améliorer, entre autres, la satisfaction au travail et la réduction des tensions professionnelles.
L’adaptabilité renforce la résilience et la croissance des organisations
Avoir une équipe adaptable garantit une résilience accrue de l’entreprise face aux incertitudes économiques et aux évolutions technologiques. Cela permet d’aborder les défis avec confiance et compétence, et de rechercher, de façon proactive, des opportunités de croissance et d’amélioration. Encourager une culture de flexibilité et d’ouverture au changement favorise la pensée créative et l’expérimentation. Lorsque les individus se sentent habilités à explorer de nouvelles idées sans craindre l’échec ou la critique, ils sont plus susceptibles de contribuer à des solutions innovantes qui peuvent stimuler la croissance.
4 clés pour améliorer l’adaptabilité au travail
Clé n°1 : Construire un état d’esprit de croissance
Motivez les employés à considérer les défis comme des opportunités de croissance :
- Reconnaître et récompenser l’adaptabilité. Célébrez l’effort, pas seulement les résultats. Cette reconnaissance peut motiver d’autres équipes à adopter des comportements similaires et renforcer l’importance d’être flexible sur le lieu de travail.
- Apprendre des retours. Considérez les retours d’expérience comme un outil précieux pour l’amélioration continue. Utilisez les feedbacks constructifs pour identifier les domaines de croissance et adapter en conséquence. Encouragez le test & learn.
- Encourager la collaboration interfonctionnelle. Briser les silos et encourager la collaboration entre départements peut améliorer l’adaptabilité. Lorsque différentes équipes travaillent ensemble, les salariés acquièrent de nouvelles perspectives et idées qui peuvent mener à des solutions innovantes. Les environnements collaboratifs favorisent créativité et innovation.
- Nourrir les expériences collaboratives avec du mentorat entre pairs, du mentorat inversé. Ou bien une rotation des postes, en offrant la possibilité d’expérimenter différents rôles au sein de l’organisation pour élargir les perspectives et compétences de chacun.
Clé n°2 : Déployer un programme d’apprentissage continu et de développement professionnel
Encouragez une culture où l’apprentissage continu est valorisé :
Les démarches apprenantes |
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Formations et ateliers |
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Culture managériale | 6 compétences développer par les managers pour accompagner les transformations (Morgan Philips Group) :
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Clé n°3 : Fluidifier es processus
Il s’agit notamment d’identifier les rigidités organisationnelles qui freinent l’adaptabilité. Pour cela, simplifiez les circuits de décision et donnez plus d’autonomie aux équipes terrain pour réagir rapidement aux évolutions. Dans un entretien accordé à myRHline en 2024, Thierry Souchon explique par exemple la place donnée à l’autonomie des équipes dans la stratégie RH d’Euralis.
À un autre niveau, vous pouvez aussi favoriser l’organisation des projets en mode agile. Ces derniers facilitent la réactivité au changement. Ces pratiques encouragent les équipes à être plus flexibles et à s’adapter rapidement aux évolutions des projets.
Clé n°4 : Utiliser les données pour un suivi efficace
En ce sens, appuyez-vous sur la data RH pour anticiper les besoins en compétences, identifier les signaux faibles de résistance au changement et mesurer l’efficacité des initiatives d’adaptabilité. Puis, mettez en place des actions correctives en conséquence.
Adaptabilité au travail : 3 étapes pour commencer
- Cette semaine : Évaluez le niveau d’adaptabilité actuel de vos équipes via un diagnostic (enquête d’auto-évaluation, feedback 360, entretiens managers, analyse des résistances passées, analyse des progrès et performances).
- Dans le mois : Lancez un programme pilote de formation aux compétences d’adaptabilité avec des managers volontaires.
- Ce trimestre : Intégrez des critères d’adaptabilité dans vos processus de recrutement et d’évaluation des performances.