Entre congés estivaux, télétravail étendu et ralentissement de l’activité, les mois de juillet-août peuvent désynchroniser les collectifs de travail. Moins d’interactions, une charge plus légère et des équipes partiellement présentes : la période estivale modifie les repères. Dans ce contexte, quelles bonnes pratiques pour maintenir un cadre clair et souple à la fois pendant la période estivale ?
Sécuriser la circulation de l’information pendant les congés
Lorsque les équipes sont en effectifs réduits ou en télétravail, l’information circule moins naturellement. Dès lors, ce qui peut sembler anecdotique en temps normal peut aussi devenir critique : délais prolongés, doublons, imprécisions.
Pour y répondre, un protocole simple peut être mis en place en amont : qui transmet quoi ? À qui ? Quand ? Une trace écrite, partagée, permet de fluidifier les relais et de sécuriser les retours de congés. Ce cadre, sans complexité excessive, facilite la continuité des dossiers sans alourdir les équipes. Une heure dédiée, un fichier de suivi ou un point asynchrone peuvent suffire. L’essentiel est de clarifier les responsabilités de manière explicite.
Sur le long terme, ces ajustements offrent aussi l’occasion de faire un point sur les outils de reporting et de coordination. L’été devient ainsi un moment opportun pour questionner les pratiques existantes, et identifier les marges de simplification possibles.
Préserver la cohésion d’équipe malgré les absences
La période estivale fragilise aussi les liens informels. Absences prolongées, plannings décalés, réunions plus rares : les temps d’échange se font moins fréquents, et l’isolement peut s’installer.
Mettre en place des rituels simples – briefings en visio, point d’équipe hebdomadaire, ou tableau de bord partagé – permet de garder un fil collectif, tout en respectant les contraintes de chacun.
À titre d’exemple, certaines entreprises instaurent des journées fixes de présence sur site, parfois accompagnées de plages sans réunion virtuelle. Une solution concrète pour éviter aux salariés de faire, au bureau, la même chose que chez eux. Ces pratiques, à condition de rester souples, participent alors au maintien d’une dynamique d’équipe cohérente.
Pour autant, le rôle du manager ne peut pas se réduire à l’animation continue. Et pour cause : multiplier les réunions ou les temps collectifs sans réelle valeur ajoutée peut devenir contre-productif. Il s’agit plutôt de créer les conditions pour que le lien se tisse aussi entre collègues, sans que tout repose sur le manager. En effet, en favorisant des espaces d’autonomie relationnelle, on encourage aussi une forme de cohésion plus organique.
Encourager l’autonomie dans un cadre clarifié
Durant l’été, l’absence de certains référents peut freiner les décisions ou allonger les délais. En réaction, une tendance naturelle consiste à segmenter les tâches pour éviter les blocages. Mais à trop fragmenter, on risque d’entraver la responsabilité individuelle.
Favoriser l’autonomie passe par la confiance, mais aussi par une meilleure circulation des rôles et des savoirs. Initiatives de co-développement, groupes d’échange entre pairs ou entre managers : autant de dispositifs à initier ou à tester en format allégé pendant cette période.
De manière plus diffuse, les managers peuvent encourager un fonctionnement horizontal à travers des pratiques simples : attribution tournante de responsabilités, validation collective de certains sujets, ou valorisation de l’entraide informelle. Ces actions, modestes en apparence, constituent des signaux de confiance qui renforcent l’engagement.
Loin d’amorcer une transformation profonde en pleine période creuse, il s’agit surtout d’évoluer progressivement vers un fonctionnement plus collaboratif.
- Sur une thématique similaire : Télétravail à 100 %, l’expérience d’une entreprise qui a fait le grand saut
Adapter les pratiques pour les équipes en présentiel
Toutes les équipes ne télétravaillent pas. Une part des salariés, par choix ou par obligation, reste physiquement présente sur site pendant l’été. Le management de proximité y joue un rôle décisif.
Créer des temps de convivialité – afterwork en fin de journée, animations sur le temps de midi, réunions d’équipe à l’extérieur – fédère les équipes, plus encore si ces moments sont informels. L’idée n’est pas d’orchestrer des activités de A à Z, mais plutôt de suggérer un changement de décor ou de tempo pour favoriser les interactions.
Ces ajustements peuvent également soutenir l’engagement en valorisant le rôle de ceux qui assurent la continuité sur site. Proposer à ces équipes un cadre plus souple ou des initiatives ponctuelles adaptées au rythme ralenti contribue à préserver la motivation sans alourdir la charge.
L’été : un moment d’ajustement stratégique
La période estivale ne crée pas les difficultés managériales, mais elle les rend plus visibles. Moins d’intensité, plus de silences, une attention diffuse aux signaux faibles… Toutes ces conditions peuvent faire émerger des tensions déjà existantes.
Plutôt que de tout refondre, l’enjeu est d’ajuster les pratiques à la réalité du moment. Ce qui fonctionne malgré les absences mérite d’être consolidé. Ce qui coince, en revanche, peut indiquer des zones de vulnérabilité à traiter plus tard. Pour les managers, l’été devient un temps d’observation, propice à prendre du recul sur les dynamiques collectives, les points de friction, les pistes d’autonomie ou de désengagement. Il ne s’agit pas de réinventer la roue, mais de construire les conditions d’une reprise plus fluide.
L’été n’est pas une parenthèse managériale : c’est un temps de respiration utile pour poser un diagnostic et enclencher, en douceur, des évolutions qui gagneront à être prolongées à la rentrée.