Vous l’avez loupée sur LinkedIn ?
Hélène Ly est formatrice en recrutement IT. Elle aide les recruteurs à recruter des profils techs sans avoir l’impression que les candidats parlent une autre langue.
Top Voice sur LinkedIn, Hélène a à cœur de recréer de la proximité entre les recruteurs et les candidats.
Nous avons passé 20 minutes avec Hélène Ly pour comprendre qui elle est.
Si plus de 108 000 personnes suivent Hélène Ly sur LinkedIn, ce n’est peut-être pas par hasard.
Hélène, quel est ton parcours ? 🎓💼
J’ai un parcours assez classique : j’ai suivi un master spécialisé dans les ressources humaines à Lyon, et j’ai eu l’occasion d’effectuer mon stage de fin d’études dans un cabinet de recrutement, une expérience qui m’a plu. J’ai donc décroché par la suite mon premier job dans un cabinet de recrutement spécialisé dans les hautes technologies. C’est précisément là que j’ai mis le pied dans le monde de la Tech.
Dès 2013, je suis entrée dans le monde des ESN et je me suis spécialisée dans le recrutement Tech : pendant 9 ans, j’ai recruté des profils techniques (ex. développeurs, profils infra’, gestion de projet…) Au cours de mes différentes expériences, je me suis aperçue que je passais beaucoup de temps à former mes collègues sur certaines thématiques (sur la partie technique, sur le sourcing, etc.). En janvier 2020, j’ai donc pris la décision de créer mon propre organisme de formation. Et depuis 3 ans et demi, je suis formatrice de recruteurs. Ma mission est de les accompagner à optimiser leur recrutement dans la Tech.
Je propose donc également aux recruteurs d’adapter les pratiques de recrutement à la Tech. Car on ne recrute pas dans la Tech comme dans d’autres domaines : il faut adapter son sourcing, son approche, sa manière de rédiger des annonces. Mais il faut aussi entretenir un réseau de qualité avec les candidats. Pourquoi ? Parce qu’un candidat qui refuse une offre d’emploi aujourd’hui ne refusera peut-être pas la prochaine dans 6 mois parce qu’il aura gardé un bon souvenir de l’entreprise qui aura su créer du lien avec lui.
Ces dernières années, j’ai été marquée par le fait de voir des professionnels de la Tech venir me remercier d’aider les recruteurs à mieux comprendre ce qu’ils font.
Qu’est-ce que tu apportes à la fonction RH ? 👊
Depuis que j’ai commencé à écrire sur LinkedIn, mon fil conducteur est le suivant : réconcilier les professionnels des ressources humaines — et particulièrement les recruteurs — avec les candidats. C’est ma mission première.
Ensuite, il s’agit pour moi de faire comprendre aux entreprises de manière générale à quel point la fonction RH — et particulièrement le recrutement — est stratégique : c’est une fonction vitale.
Ces dernières années, j’ai pu voir beaucoup d’entreprises se dire que le recrutement était le nerf de la guerre. Mais j’ai plus l’impression qu’il s’agit d’un effet de communication, que les choses ne sont pas forcément appliquées en interne. C’est pourquoi dans mes formations, j’encourage toujours à ce que ces dernières soient suivies d’effets. Les recruteurs peuvent être de bonne volonté, mais tout le monde doit y croire : le recrutement, ce n’est pas juste une histoire de recruteurs.
Quels sont les grands défis RH ? 🦸🏻♂️🦸🦸🏾♀️
Selon moi, l’un des principaux défis RH consiste à faire prendre conscience aux entreprises que le CV est en quelque sorte dépassé, qu’il faut aller plus loin en recréant de la proximité entre les organisations et les candidats. Pour les recruteurs, il ne s’agit plus de se contenter de diffuser ses offres d’emploi. Pour les candidats, il ne s’agit plus d’envoyer un CV. Ce schéma ne fonctionne pas. Il faut pouvoir trouver des espaces de discussion libres, aller à la rencontre les uns des autres, ne pas s’arrêter aux formalités, y compris du côté des candidats. Envoyer une candidature et attendre passivement une réponse ne suffit pas. Pourquoi ne pas participer à des événements, à des job dating par exemple ?
Je me rends compte dans mon travail que lorsque les RH et les candidats se (re)trouvent, ils ont vraiment besoin de parler, et les choses fonctionnent.
Je crois aussi que l’on se fourvoie en invoquant la marque employeur : derrière cette expression, il y a beaucoup de communication, mais le défi sous-jacent, c’est de retrouver de la sincérité, de l’authenticité dans les échanges, d’accepter de se présenter tel qu’on est.
Le secret de ta visibilité sur LinkedIn ? 🧙♂️🪄
Depuis mes débuts sur LinkedIn (2016), je n’ai jamais cherché à être visible. Je fais partie de ceux qui n’ont pas de stratégie éditoriale prédéfinie, qui ne programment pas leurs posts, etc.
Lorsque je fais un post qui suscite des commentaires, je prends toujours beaucoup de temps à répondre, ne serait-ce que par politesse. Ne pas répondre, à mon sens, revient à quitter une pièce remplie de monde. C’est impoli : on ne fait jamais cela dans la vraie vie. Donc, lorsque quelqu’un prend le temps de poster un commentaire, de poser des questions, etc., j’y réponds le plus possible. J’essaie de favoriser les interactions, et ça, les personnes vont apprécier, car je prends en considération ce qu’elles me disent, même si elles ne sont pas d’accord. Je pense que c’est en partie cela qui fait ma visibilité. En message privé, c’est la même chose, je prends beaucoup de temps à répondre également.
Quoiqu’il en soit, je ne suis pas soumise à l’algorithme LinkedIn : si un post n’a pas fonctionné, ce n’est pas grave. Je n’aime pas l’idée d’être punie par un algorithme, j’ai toujours été très détachée de cela et c’est peut-être aussi pour cela que les choses fonctionnent.
Je ne mets pas de photo de moi, je n’utilise pas de hashtags, je suis mes propres règles.
Tu es : workaholic ou work-life balance ? 🔥
J’aimerais pouvoir affirmer que je parviens à préserver mon équilibre, mais les choses ne sont pas aussi simples. Je crois qu’on ne choisit pas d’être l’un ou l’autre, cela dépend d’un certain nombre de paramètres, des moments de notre vie.
Lorsque j’étais salariée, j’étais très workaholic, et à la limite du burn-out (heureusement, j’ai été aidée par des collègues à l’époque). Et lorsque je me suis mise à mon compte, j’ai dû beaucoup travailler, inévitablement, notamment la première année durant laquelle je travaillais sans compter. À l’époque, cela ne me gênait pas, mais j’éprouve aujourd’hui l’envie d’équilibrer davantage les choses, de fixer plus de limites, de dire Non…