Et les entreprises, ont-elles mis en place des politiques dédiées à la gestion de ces nouveaux outils ? Le 18 janvier dernier l’Observatoire Cegos rendait public les résultats de son enquête portant sur « l’usage des réseaux sociaux dans les entreprises ». Près de 1200 salariés et 300 responsables de réseaux sociaux ont répondu à ces interrogations levant ainsi, le voile sur l’usage de ces outils dont on parle tant. Reste à savoir si c’est à tort ou avec raison….
Et c’est Facebook le grand gagnant avec près de 61 % de salariés utilisateurs, suivi de loin par Google+ (14 %), Viadeo (9 %), Twitter ne rassemblant que 6 %.
Mais comment ces réseaux sont-ils utilisés et à quel dessein ? 59 % s’en servent pour agrandir leur cercle de connaissances, 44 % pour assurer une vielle du marché et 25 % pour rechercher un emploi. Néanmoins, seulement 6 % utilisent les réseaux sociaux pour recruter un collaborateur. A bien regarder les chiffres, l’usage de ces réseaux serait-il passif et réservé à la sphère privée ?
Comme le souligne Philippe Gérard, manager des formations digitales chez Cegos, « 55 % des salariés ne se connecte pas depuis leur lieu de travail. C’est donc une activité qui relève de la sphère domestique. Concernant les usages, les salariés se servent des réseaux sociaux principalement comme d’un carnet d’adresse, l’usage professionnel plus actif visant à prospecter, à recruter ou encore à partager des projets collaboratifs, est encore peu développé parmi les salariés ».
Dernière chose à ne pas perdre de vue : les usages des réseaux sociaux diffèrent d’une CSP à une autre posant la question de l’émergence d’une nouvelle sorte de facture numérique. En effet, les cadres se servent beaucoup plus des réseaux pour faire évoluer leur carrière que les professions intermédiaires et les employés/ouvriers.
« 9 % déclarent avoir émis un avis sur le management »
L’émergence des réseaux sociaux a bouleversé certains équilibres au sein de l’organisation.
Chez les salariés, 32 % jugent que l’accès à l’information a été facilité quand 18 % voit dans les réseaux sociaux une activité qui influe négativement sur la gestion du temps de travail. « Réseauter » serait donc une activité chronophage ? Pourtant, la plupart des salariés sont présents sur les réseaux sociaux et n’ont pas peur de s’exprimer sur ces derniers vis-à-vis de leur employeur/entreprise. Un quart est même prêt à devenir « friend » avec son chef !
« Si les salariés n’ont pas peur de s’exprimer, c’est sans doute parce qu’ils ont tendance à s’auto-discipliner », indique Philippe Gérard. Discipline pour ne pas dire auto-censure ? 9 % des salariés déclarent avoir déjà posté des avis sur les produits de l’entreprise ou émis un avis sur le management. C’est peu mais logique quand 45 % des salariés pensent qu’ils n’ont pas le droit de parler de leur entreprise sur les réseaux alors que seulement 25 % des responsables des réseaux sociaux affirment avoir mis en place de telles interdictions.
A noter que la plupart des entreprises ne disposent toujours pas des compétences requises pour gérer ces nouveaux flux de communication.
Seulement 28 % ont mis en place un ou plusieurs postes dédiés à la gestion des medias sociaux. Et parmi ces entreprises, seuls 43 % des responsables des réseaux sociaux jugent leurs équipes compétentes sur ce sujet. Ce que cela signifie ? Dans les prochaines années les créations de poste de « community manager » vont tout simplement exploser. 47 % des entreprises de 250 à 5 000 salariés estiment avoir besoin d’un community manager dans les trois ans à venir.
Emilie Vidaud