Depuis l’annonce du deuxième confinement, le télétravail est à nouveau la norme en France, mais de nombreuses activités télétravaillables continuent d’être réalisées sur site. Pour faciliter l’identification des activités télétravaillables, l’Agence Nationale pour l’amélioration des conditions de travail (Anact) a mis au point une méthodologie simple qui invite à penser “activité” plutôt que “métier”.
Pourquoi certains postes qui pourraient être télétravaillés ne le sont pas encore
Certains salariés peinent à voir leurs postes, pourtant télétravaillables, basculer en travail à distance. L’Anact a identifié plusieurs freins possibles, dont :
- le manque d’équipement ou un équipement inadapté au travail chez soi
- une difficulté de la part du salarié à maîtriser efficacement les outils numériques
- un manque de confiance de la part du management, une appréhension des managers concernant l’efficacité, la production et la fiabilité des collaborateurs vis à vis des tâches à effectuer
- la croyance dans laquelle certains métiers ne sont pas compatibles avec le télétravail
Dans l’optique de surmonter cette dernière difficulté, liée à la perception du télétravail au sein des entreprises, l’Anact préconise d’éviter de raisonner en termes de “métier”, mais plutôt en termes “d’activité”. L’Anact donne l’exemple de techniciens de service maintenance : “Il est possible d’identifier avec eux pour la période de confinement des activités de back office, de suivi des réclamations ou encore l’organisation de partage des pratiques en visioconférence entre les plus expérimentés et les nouveaux.”
La méthode pour repérer les activités télétravaillables
La méthode mise en place par l’Anact est simple et efficace. Pour détecter si une activité est télétravaillable ou non, il s’agit tout d’abord pour chaque fonction ou métier dans l’entreprise, de lister les activités qui lui sont associées. L’idée est bien de détailler chaque activité, prioritaire ou non, et de mettre en avant celles qui pourraient être effectuées en télétravail.
Il faut ensuite prendre le temps de lister les éventuelles complications ou difficultés liées à la mise en place du télétravail : les difficultés du côté de l’entreprise (matériel à fournir, confiance dans les équipes, organisation, disponibilité), mais aussi du côté du télétravailleur (compétences numériques, espace adapté, matériel adéquat) ou des clients ou partenaires. L’objectif est de trouver les solutions qui peuvent être apportées pour lever ces freins.
L’Anact préconise de remplir ces tableaux avec le salarié, afin de trouver des solutions collectivement. Bien évidemment, scinder les activités d’un même métier n’est pas réalisé dans l’optique de faire basculer toutes les activités en télétravail -ce qui serait impossible pour certains secteurs- mais de simplement repérer les activités télétravaillables éventuelles afin de désengorger l’entreprise et pour, pourquoi pas, profiter de cette période pour entreprendre des tâches de fond, jugées moins urgentes ou prioritaires.
Mais au-delà d’identifier les activités télétravaillables, il s’agit surtout pour l’entreprise de se familiariser avec le principe du management à distance, un management basé sur la confiance, à l’heure où le présentéisme est encore bien présent en France.
Clément KOLODZIEJCZAK