Quel est le juste salaire pour le poste que l’on occupe ? 73 % des Français aimeraient connaître la réponse à cette question, selon les résultats de l’enquête menée par le cabinet Glassdoor à l’échelle mondiale. Ce qui conduit plus d’1 Français sur 2 à penser qu’il doit changer d’entreprise pour être augmenté. Et si l’Hexagone jouait enfin la carte de la transparence ?
Vous aimeriez savoir si vous êtes payé au juste prix ? Vous pensez que votre principale chance de booster vos revenus serait de changer d’employeur ? Vous êtes en accord avec la plupart des Français ! Selon l’étude sur la transparence des salaires menée par Glassdoor à l’échelle mondiale, la quasi-majorité des employés (57 %) n’échange toujours pas d’informations sur les salaires en interne. Plus encore, 73 % des salariés français regrettent de ne pas savoir ce qu’est un salaire juste par rapport au poste qu’ils occupent. Et cette proportion est supérieure à celles dans tous les pays étudiés, à 66 % au Canada et Pays Bas, 69 % au Danemark, Royaume Uni et aux Etats-Unis. En conséquence, 64 % des Français sont convaincus qu’il faut changer d’entreprise pour bénéficier d’une augmentation. Les jeunes employés, ceux de la génération Y, sont les plus concernés par cette idée : 69 % des 18-34 ans et 72 % des 35-44 ans (la génération X) le pensent. Et ce sentiment est plus fort en France que dans les autres pays étudiés.
myRHline a mené une enquête pour connaître l’évolution de la rémunération dans la fonction RH. Les résultats sont disponibles dans notre article salaire RH.
Un manque de transparence qui nuit à la fidélisation
Cette enquête pointe du doigt le manque de transparence et de compréhension sur les salaires, sujet encore tabou à l’échelle de l’Hexagone. Recommandée par les spécialistes en ressources humaines, la publication des salaires est déjà monnaie courante en Norvège – les salaires sont accessibles en ligne ! – et dès 2017, tous les grands groupes américains cotés en bourse devront rendre public l’écart entre le salaire médian et celui de leur directeur général. En Angleterre, la start-up Buffer a décidé d’afficher publiquement tous les salaires : son pdg a noté qu’avec cette politique, son équipe parlait ouvertement d’argent et demandait moins d’augmentation, tout étant plus clair. Selon le Huffington Post, cette société fait partie d’un mouvement de « culture ouverte » en plein boom au Royaume Uni.
Publier les salaires à la vue de tous ?
En France, le partage d’informations internes ayant trait aux salaires n’est pas encore entré dans les mœurs. Diverses initiatives se côtoient à l’instar du groupe Darty qui avait révélé les éléments de rémunération de son nouveau directeur financier, tandis que le groupe Thermador communique chaque année tous les salaires à l’ensemble des salariés, uniquement en interne pour ne pas révéler cette information stratégique à ses concurrents. Selon l’enquête de Glassdoor, à l’échelle mondiale, 36 % des employés affirment que leur entreprise divulguent des informations ayant trait aux salaires en interne et seulement 33% à l’échelle française. Dans tous les pays, l’étude pointe encore l’inégalité homme-femme : plus d’hommes que de femmes déclarent qu’ils ont une bonne connaissance des salaires internes (65 contre 53 %). Ces chiffres doivent inciter à une politique salariale plus transparente, vecteur de motivation et de fidélisation. Comme l’a rappelé Dawn Lyon, vice-présidente des affaires corporate de Glassdoor lors de la publication des résultats : « Nos données montrent qu’en aidant les employés à comprendre ce qu’est un salaire juste, les employeurs augmenteront la satisfaction du personnel, son engagement et sa stabilité !».
Gérald Dudouet