Culture du droit à l’erreur, présence d’un feel good manager, implication des collaborateurs, etc. Pour pérenniser sa croissance, cette start up spécialisée dans le voyage sur mesure en ligne casse les codes du management classique. She feels good !
Passer de un à près de 200 collaborateurs en 7 ans demande une certaine gymnastique managériale. Pour les dirigeants de Marco Vasco, agence en ligne de voyage sur mesure, pas question de briser les codes qui ont fait le succès de leur start up. « Nous devons conserver l’esprit informel et créatif du départ. Le tourisme est un secteur hyper concurrentiel dans lequel la première richesse est le capital humain. Pour s’engager, nos collaborateurs ont besoin de se sentir bien et écoutés et surtout pas bridés », explique Rémi Campet, secrétaire général de Marco Vasco. Pour réussir ce passage en taille XL, l’entreprise mise au quotidien sur un système de management basé sur le « feel good at work ».
Dans les locaux du e-voyagiste, le bien-être des salariés est primordial. La responsable du personnel a donc une casquette supplémentaire : feel good manager. Objectif : organiser la convivialité. « Elle gère la déco des locaux pour les rendre les plus feng shui possible. Elle organise des activités type massage pour les salariés. Elle a également identifié des talents internes qui acceptent de partager leurs connaissances. L’une de nos collaboratrices dispense des cours de yoga, un autre des sessions de danse africaine, du coaching sportif… Nous avons aussi régulièrement un bar à ongles et des vide dressing », illustre-t-il. Le meilleur équilibre vie pro vie privée est aussi recherché. Ainsi, 10% des effectifs sont en télétravail.
« Nous vivons une aventure collective. Alors, pour donner envie à nos collaborateurs de venir travailler tous les matins, il faut les impliquer et faire en sorte qu’ils s’approprient le projet de la société. Cela se résume par le trio responsabiliser – faire confiance et faire grandir », souligne Geoffroy de Becdelièvre, le PDG fondateur. L’entreprise favorise ainsi le droit à l’erreur. « Pour ne pas inhiber les prises d’initiative, il faut être dans la prévention et pas dans la répression. Nous sommes adeptes de la méthode « test and learn ». Il faut dédramatiser l’échec. Ce qui compte, ce sont les leçons qu’on en tire », argumente Rémi Campet. Ainsi, chez Marco Vasco, en cas d’échec ou d’erreur, les salariés sont accompagnés par exemple sur le meilleur maniement d’un outil via une formation. La PME de 200 personnes dispense ainsi plus de 3500 heures de formation par an. Elle compte d’ailleurs un formateur à demeure et une université interne. Le PDG a même instauré un Prix de l’échec. Marco Vasco consacre chaque année 100 000 euros à la réalisation d’un projet innovant porté et soutenu par Geoffroy de Becdelièvre. Ce prix est décerné chaque année au projet le mieux tenté et le moins réussi. « Si l’on échoue pas, c’est que l’on ne prend pas le risque de réussir. Il faut oser se mettre en danger et, en cas d’échec, apprendre de ses erreurs. Le secret est de mesurer, apprendre et réadapter », souligne le PDG, lui-même gagnant du fameux prix pour avoir tenter de créer un portail de voyage sur mesure pour les Américains. Un bide.
Cet acteur du e-tourisme donne également la parole à ses salariés sur sa chaine Youtube mais aussi sur le blog maison. « Au départ, nos conseillers de vente donnaient par exemple des astuces pour bien voyager dans leur pays de prédilection. Désormais, nos carnetistes, agents de réservation, billettistes dévoilent les coulisses de la conception d’un voyage sur mesure. Un autre moyen de reconnaître et de faire reconnaître leur expertise », conclut Rémi Campet.
- Pour aller plus loin : qu’est-ce que le management collaboratif en entreprise ?
Sylvie Laidet