Créé par l’Ecssa (Confédération Européenne des Cabinets de Conseils en Recrutement des Cadres) en 2010, le baromètre européen du recrutement des cadres offre une double vision du marché en temps réel, et sur les six prochains mois. Basée sur le regard et l’observation de 600 cabinets de conseils en recrutement à travers l’Europe, cette étude laisse à penser, à l’instar de celle dernièrement publiée par l’APEC, que la reprise – malgré une morosité ambiante – n’est plus très loin.
Etat des lieux.
De l’Italie à la France en passant par le Luxembourg, la Belgique, l’Espagne, l’Allemagne et le Royaume-Uni, le baromètre européen sur l’emploi des cadres a été publié cet été par l’Ecssa et Syntec Conseil en Recrutement. Cette enquête, à la fois basée sur l’activité professionnelle, la santé et le moral des entreprises, place la France au dernier rang, en terme de recrutement et d’optimisme quant au marché de l’emploi. En effet, selon l’enquête réalisée par Syntec, en France, « 75 % des adhérents se disent insatisfaits de l’état du marché, et 80 % de leur nombre de missions ». Cependant, 65 % estiment tout de même une progression de l’activité lors de ces trois derniers mois. Quant aux perspectives sur les six prochains mois, la moitié des cabinets français s’attendent à un maintien et 17 % envisagent une reprise de la demande.
Si en fin de peloton, juste derrière la France, l’Italie juge aussi son paysage professionnel peu reluisant – avec 54 % des cabinets de recrutement sondés se déclarant insatisfaits de leur activité actuelle – l’idée d’une reprise semble pourtant plus présente. Selon le baromètre de l’Ecssa : « 23 % l’envisagent en effet au cours du prochain semestre ».
De son côté, l’Espagne reste prudente. Un peu moins pessimiste que ses consœurs italienne et française, la péninsule ibérique ne s’enflamme par pour autant et voit ses cabinets de recrutement hésiter lorsqu’il s’agit de juger leur marché de l’emploi. 45 % jaugent ainsi leur taux d’activité insuffisant et un tiers d’entre eux parle de stagnation quant il s’agit d’estimer le marché dans les six mois à venir. La même proportion croit cependant à une reprise d’ici à la fin de l’année.
L’Allemagne, la Belgique et l’Italie sont les plus optimistes !
Si nos voisins belges conservent une vision plus positive que la France du marché de l’emploi et du recrutement des cadres dans leur pays, ils n’en demeurent pas moins sur la réserve. Pour preuve, selon le baromètre de l’Ecssa : « 42 % des cabinets considèrent que l’état actuel du marché est satisfaisant face à une même proportion l’estimant insuffisante ». Dans les faits, 39 % des répondants ont constaté une régression des demandes ces trois derniers mois et une stagnation pour 33 % d’entre eux. Et demain ? Dans les six mois prochains, un tiers des sondés estiment que l’activité devrait progresser et 61 % misent sur une stagnation du marché.
De son côté, Outre Rhin, l’Allemagne se veut résolument optimiste ! Il faut dire que l’emploi des cadres s’y porte nettement mieux que dans les autres pays européens. 65 % des cabinets de recrutement jugent l’état du marché satisfaisant, et mieux encore, 14 % déclarent qu’il est « bon ». Enfin, près de 40 % des cabinets misent sur une hausse de leur activité d’ici à décembre prochain.
Face à tous ces pays, tout en haut du podium se hisse le Luxembourg. En mettant en place un dispositif favorisant le financement à l’embauche des seniors, le plus petit Etat européen a semble-t-il fait un grand pas ! Pour preuve, 87 % des cabinets de recrutement déclarent une activité pérenne et 17 % d’entre eux affirment avoir vu leurs mission augmenter ces trois derniers mois. Des chiffres résolument motivants pour les sondés, qui pensent pour trois quart d’entre eux maintenir ce cap tout au long du prochain semestre.
Gérald DUDOUET