Dans le cadre de l’accord 2012 en faveur de la mixité et de l’égalité professionnelle, la SNCF lançait à l’automne 2012 son premier « Girl’s Day » – journée des filles. Mise en place à l’occasion de la semaine école-entreprise de l’Éducation nationale, cette opération de sensibilisation permettait à des lycéennes et des collégiennes de toute la France de découvrir les métiers du géant ferroviaire. L’occasion de casser les stéréotypes sur ces professions considérées plus « masculines » et d’échanger avec des femmes du terrain.
A la SNCF, les femmes représentent 19,6 % seulement des effectifs et 22,4 % des cadres supérieurs. En organisant le 29 novembre 2012 son premier Girl’s Day, l’entreprise ferroviaire réaffirmait sa volonté de favoriser l’égalité professionnelle hommes/femmes et de sensibiliser les nouvelles générations aux opportunités professionnelles offertes par l’entreprise. Cette opération permettait ainsi à 3000 collégiennes et lycéennes venues de plus de 130 établissements scolaires de découvrir des métiers jusqu’alors présentés comme « trop masculins » (conducteur de TGV, contrôleur, mécanicien, aiguilleur…). « Il s’agissait pour nous de casser tous les stéréotypes liés aux professions techniques du rail, donner une nouvelle image de nos métiers et, pourquoi pas, susciter des candidatures – puisque nous recrutons déjà à niveau bac – ou des choix d’orientation scolaire», explique Véronique Carlier, en charge de la mixité à la SNCF.
Une journée de témoignages, des présentations métiers
Le temps d’une journée, la SNCF, partout en France, a ainsi ouvert largement ses portes aux jeunes filles et mis en place de nombreuses rencontres et animations adaptées au public ciblé. En lien avec l’Éducation nationale, après mise en relation avec les différents rectorats, cette journée a pu s’organiser grâce au réseau des correspondants égalité femmes/hommes installés dans chaque région depuis quelques mois. Au programme : des visites d’établissement, des témoignages de femmes en poste, des projections de films, des démonstrations et des tables-rondes avec des intervenants internes et externes. « De nombreux agents ont été sollicités et ont largement joué le jeu, précise Véronique Carlier. Nous avons souhaité que tous les métiers et niveaux de responsabilité soient représentés. Beaucoup d’échanges ont pu se mettre en place dans toutes les régions. Le tout dans une atmosphère très ludique. Des repas avec des cheminots se sont même organisés dans certains établissements ! »
Le Girl’s day : un concept anglo-saxon repris en Europe
Cette opération s’intégrait parfaitement dans les termes de l’accord en faveur de la mixité et de l’égalité professionnelle signé par la SNCF et les partenaires sociaux en août 2012 (avec des objectifs en matière de recrutement, conditions de travail, prise en compte de la parentalité et de l’équilibre vie professionnelle/vie personnelle). Elle se calquait sur des initiatives déjà mises en place dans plusieurs pays européens depuis plusieurs années déjà, en Allemagne, Autriche et au Luxembourg notamment. « C’est à l’occasion d’un comité de pilotage d’une étude sur la place des femmes dans les entreprises de chemin de fer européen et d’échange avec nos homologues sur les bonnes pratiques en faveur de la mixité que j’ai découvert le concept de Girl’s Day, précise Véronique Carlier. C’est une opération qui constitue une véritable ouverture. Et si au départ, le pari pouvait paraître risqué – comment réagirait les managers ? Quel serait l’accueil des cheminots ? –, l’événement a très vite suscité l’enthousiasme des équipes et a fédéré plus de sept cents cheminots dont de nombreuses femmes. »
Porter un autre regard sur les métiers de la SNCF
Côté jeunes filles, la satisfaction a également été palpable, des stages ont été proposés et le regard porté sur certains métiers semble avoir été transformé. « Les lycéennes ont une vision erronée de nos métiers, précise la responsable mixité. Elles pensent tout simplement que notre activité ne les concerne pas et n’auraient pas forcément fait le pas. Les faire rencontrer d’autres femmes, leur montrer que c’est possible et les faire venir jusqu’à nous, voilà tout l’enjeu d’une journée comme celle-ci ! ». Face à un tel succès, un rendez-vous est déjà donné pour l’édition 2013 en novembre prochain.
Audrey Caudron-Vaillant