Dans le cadre des 9èmes rencontres Psycho qui se sont déroulées le 21 juin dernier, Psya, cabinet conseil en prévention et gestion des risques psychosociaux et initiateur de cet événement, avait convié 3 professionnels européens pour faire un point sur la prévention des RPS dans leur pays respectif.
Royaume-Uni: « An happy worker is working better »
Michael WHITMORE*, indique que le monde du travail anglo-saxon avait traditionnellement une approche beaucoup plus holistique du risque psychosocial, sans focus particulier sur le stress.Cependant, la législation anglaise a évolué de manière à conduire les entreprises à prendre davantage en considération la santé mentale de leurs collaborateurs, même si la preuve de l'origine professionnelle du mal-être est à la charge de l'employé.
Le traitement de cette problématique par les médias privilégie lui aussi cette approche générique de la problématique du bien-être, sans la lier au stress, considéré comme relevant de l’intime. Le bien-être physique va de pair avec le bien-être mental, et les entreprises ont pris conscience que les difficultés auxquelles peuvent être confrontés leurs collaborateurs induisent un coût important. Elles ont donc mis en place une batterie de mesures pour s'assurer que le collaborateur évolue dans un environnement positif, car un salarié heureux est un salarié plus productif.
Au Royaume-Uni, l’absentéisme dans le secteur public est 1,5 à 2 fois plus important que dans le secteur privé .La sécurité de l'emploi dans le public (notamment dans l’enseignement, le travail social et la santé) n'est plus assurée, ce qui génère de nombreux bouleversements dans l’organisation du travail occasionnant beaucoup de stress.
Les actions de prévention du risque psychosocial n'obéissent pas à la démarche française des actions primaires, secondaires et tertiaires. Les entreprises font surtout référence à un guide de bonnes pratiques, avec notamment la mise à disposition des programmes EAP d'assistance aux employés large éventail de services qui leur sont proposés pour faciliter le quotidien et éliminer les facteurs pouvant nuire à la productivité.
Italie : une prévention encadrée mais encore embryonnaire
Dania MARCHESI* précise que la législation italienne sur les risques psychosociaux est récente (2008) et que la culture d’entreprise sur ce thème est peu développée. Les entreprises sont sensibles à ce thème, mais uniquement parce qu'il s'agit d'une obligation légale, notamment parmi les petites entreprises qui représentent 80% du tissu industriel. De plus, les RPS sont gérés par les préventeurs. Ces derniers, avec une préparation culturelle et technique différente de celle d'une organisation RH classique, n’ont pas réussi à construire le discours approprié pour appréhender ces thèmes. En effet, en Italie, le préventeur traite de tout ce qui relève de la sécurité et de la santé au travail, mais bénéficie d’un niveau d'accès assez limité aux centres de décision.
Les risques psychosociaux sont diversement traités par les médias. La presse spécialisée, surtout depuis la promulgation de la loi de 2008, produit beaucoup de documents sur ce thème, alors que presse généraliste y est pas pour le moment peu sensible, d'autant qu'il est souvent présenté comme étant une intrusion des RH dans la sphère intime des salariés.
En matière de prévention des risques psychosociaux, ce sont surtout les grandes entreprises qui sont outillées pour prendre en compte ce thème ; les petites entreprises se sont en revanche limitées à des actions plus normatives.
Espagne : des risques occultés par la situation de l’emploi
Bernardo MORENO-JIMENEZ* souligne qu’en Espagne, la sensibilisation au risque psychosocial est réelle, mais que la préoccupation majeure du pays porte aujourd'hui malheureusement sur l'emploi, et non sur la gestion des RPS. Le cadre juridique existe, mais il est insuffisant, car ne traitant que de certains aspects des RPS, comme le harcèlement ou le stress chronique.
Sur ce thème, la presse est sensibilisée, mais le traitement se focalise sur des événements qui surviennent dans le monde du travail, notamment les cas de harcèlement, ou sur le thème de conciliation entre vie professionnelle et vie familiale. Si les petites entreprises manquent de moyens, les grandes entreprises sont invitées sous la pression des syndicats à mettre en place « de bonnes pratiques »…
Sur les actions préventives, les entreprises moyennes et grandes privilégient pour le moment la prévention primaire. Très peu d'actions portent sur la prévention secondaire. Quant à la prévention tertiaire, elle n’est pas mise en place dans l’entreprise, les collaborateurs sont dirigés vers le circuit de médecine générale.
De l’approche pragmatique anglaise, aux bonnes pratiques prônées dans les grandes entreprises espagnoles à la mise en place progressive d’un langage commun en Italie, chaque pays, selon sa culture, son organisation du travail, son économie, a une analyse et des actions fort différentes qui ont toutes pour objectif, néanmoins, l’amélioration peu ou prou du bien-être au travail.
Michael Whitmore, Directeur des programmes et services de PPC Worldwide (l’un des premiers fournisseurs mondiaux de Programmes d'Aide aux Employés) et Responsable du développement des services « WellBeing ».
Dania Marchesi, Psychologue du Travail, Vice-Présidente de l’AIDP Ligure (association de professionnels des ressources humaines)et membre du conseil scientifique sur le stress au travail de l’ordre des psychologues de Ligure.
Bernardo Moreno-Jimenez, Professeur de santé au travail à l’Université Autonome de Madrid et à l’Université de Salamanque, titulaire d’un master en Prévention de Risques au travail depuis 2004.
A propos de Psya
Créé en 1997 par Jean-Marie Gobbi, Psya fût parmi les tous premiers cabinets français à proposer des solutions de prévention en matière de santé psychologique.
Dans un premier temps, partenaire des assureurs, Psya conçoit un service d’aide psychologique accessible par téléphone et par internet 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24 pour leurs bénéficiaires de manière préventive ou suite à un sinistre. Le Centre d’Ecoute Psychologique est animé exclusivement par des Psychologues Cliniciens.
Aujourd’hui plus de 700 000 salariés bénéficient en France d’un numéro dédié et gratuit leur permettant d’accéder, de manière anonyme et confidentielle, au Centre d’Ecoute Psychologique Psya qui vient d’être certifié ISO 9001 version 2008.
Puis naturellement, Psya développe de manière progressive et en étroite collaboration avec les entreprises (Direction des Ressources Humaines, CHSCT, médecine du travail), une gamme complète de prestations dans le domaine de la prévention et de la gestion des risques psychosociaux au travail.
Aujourd’hui, 60 collaborateurs – psychologues cliniciens, victimologues, psychologues du travail, ergonomes, psychosociologues, sociologues, consultant RH – tous conscients des enjeux liés à la santé des salariés interviennent, en collaboration avec tous les acteurs de l’entreprise, sur les trois niveaux de prévention :
• Prévention primaire (axe organisationnel) : Audit & Conseil
• Prévention secondaire (axe managérial) : Sensibilisation & Formation
• Prévention tertiaire (axe individuel) : Soutien & Accompagnement
Psya est habilité en qualité d’Intervenant en Prévention des Risques Professionnels «IPRP». L’ensemble de ses intervenants sont diplômés et soumis au code de déontologie de leur profession garantissant ainsi éthique et confidentialité.
Psya, est présent à Paris, Lyon, Rennes, Bordeaux et Marseille ainsi qu’en Espagne et en Italie.
Enfin, Psya est membre de la F.I.R.P.S (Fédération des Intervenants en Risques Psychosociaux).