La gestion des talents en entreprise constitue pour les organisations un enjeu de taille, critique pour leur performance. Visant à faire évoluer les pratiques managériales des organisations, la « Chaire Générations Talents » créée en 2012 par L’ESSCA, école de management post-bac et KPMG, premier groupe français d’audit, de conseil et d’expertise comptable, réunissait lundi 3 novembre 2014 à Boulogne-Billancourt des intervenants du monde académique et de l’entreprise autour de cette question. L’occasion de faire un état des lieux des réflexions et recherches en cours sur le sujet.
Lors de cette rencontre, les intervenants (Pascal Martin, professeur en Psychologie sociale et management à l’ESSCA – Jean-François Deschamps, Doctorant en psychologie sociale à l’Université Paris 10 – Cécile Dejoux, Maître de Conférences en gestion au CNAM – Jean-Marie Peretti, Professeur à l’ESSEC et à l’Université de Corse – Sylvie Bernard-Curie, Associée – Directrice des Ressources Humaines Développement des Talents KPMG et Christophe Deval, Directeur du Développement des Talents KPMG) se sont attachés à rappeler les fondamentaux de cette problématique et ont évoqué les recherches en cours sur le sujet, particulièrement prometteuses. Parmi les éléments saillants de la conférence, on relève notamment :
- L’importance de définir précisément ce qu’est un talent et de partager une terminologie commune sur ce thème. Pour Pascal Martin, le talent est une ressource rare et convoitée, dans un contexte d’hyper compétition engendrant une guerre et une pénurie des talents. Le talent, selon lui, conjugue excellence et différence, ce qui rend son intégration ardue dans une culture d’ensemble. Cécile Dejoux définit quant à elle le talent comme « la combinaison rare de compétences rares ».
- Le Leadership, l’engagement et l’adaptation comme les trois compétences clé attendues d’un talent, qui doivent correspondre à la culture d’entreprise pour que celui-ci s’épanouisse. Autre spécificité rappelée par Cécile Dejoux : le leadership du talent est fondé sur des compétences émotionnelles. Bien maîtrisées, ces compétences permettraient d’augmenter l’efficacité individuelle et collective.
- « La nécessaire implication intergénérationnelle des talents en entreprise », telle que l’a présenté Jean-Marie Peretti. Cela implique de veiller à une certaine équité générationnelle, alors qu’aujourd’hui les efforts des entreprises portent majoritairement sur les moins de 45 ans. Pour Jean-Marie Peretti, « le plafond de l’âge » doit être cassé et des stratégies adaptées mises en œuvre, pour attirer et fidéliser les talents externes, mais aussi développer les talents internes.
Management et émotion au cœur des recherches menées chez KPMG
Parmi les pistes prometteuses évoquées, on note les tests en cours menés chez KPMG, par Sylvie Bernard-Curie et Christophe Deval, autour du développement des méta-compétences psychologiques et de l’empathie. Dans un environnement extrêmement mouvant, comment optimiser les nécessaires facultés d’adaptation et capacités d’innovation des talents ? Les tests portent en particulier sur le développement des flexibilités psychologique et relationnelle, pour mieux s’appuyer sur le présent et accepter les émotions, et sur le développement de l’empathie, avec des exercices de changements de points de vue et d’identification des émotions.
En conclusion, Benjamin Morisse, Directeur Général Adjoint de l’ESSCA a rappelé l’importance de la prise en compte par les organisations de trois changements récents et majeurs, que sont :
- Le changement dans le rapport au temps : l’immédiateté et l’impératif d’action dominent désormais. La gestion des talents doit donc impérativement intégrer cette composante.
- Le changement dans le rapport au risque : les talents n’acceptent de prendre des risques que s’ils les considèrent comme « passionnants » (ou au service de la prise de risque comme en témoignent les pratiques d’essaimage, d’incubation…).
- Le changement dans le rapport aux organisations. La défiance vis-à-vis des organisations qui prévalait dans la génération des baby-boomers a vécu. Les nouvelles générations sont davantage à la recherche de communautés et les organisations ont donc une carte à jouer à ce niveau.
A propos du Groupe ESSCA
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