Malgré un recul du stress quotidien, la France reste marquée par une charge mentale persistante et un faible taux d’épanouissement au travail.
En 2025, la santé mentale au travail connaît un tournant. Comment expliquer que 64 % des Français se disent encore stressés chaque semaine ? Pourquoi seulement 20 % se disent réellement épanouis ? Retour sur les chiffres issus des rapports People at Work 2025 (ADP Research).
Un stress quotidien en recul, mais encore bien présent en France
En France, le stress quotidien a connu une baisse notable en 2025 : 11 % des salariés disent en souffrir chaque jour, contre 19 % un an plus tôt. Pourtant, 64 % des travailleurs français ressentent toujours du stress au moins une fois par semaine, en hausse de trois points. Cette tendance touche plus particulièrement les femmes (13 % contre 8 % des hommes) et place la France au troisième rang mondial des pays les plus exposés au stress quotidien.
Les plus jeunes sont plus sujets à un stress modéré (39 % des 18-26 ans), tandis que les seniors sont 73 % à se dire stressés au moins une fois par semaine. Cette situation confirme que, malgré le recul du stress chronique, la charge mentale reste bien présente.
Cette baisse du stress quotidien s’explique en partie par un contexte économique plus stable. Cependant, le rapport People at Work montre que la pression organisationnelle reste forte.
Les rythmes de travail intensifiés, les sollicitations numériques et la peur de l’échec nourrissent toujours une charge mentale élevée, notamment pour les managers de proximité, en première ligne pour réguler ces tensions.
Faible épanouissement et surcharge : le revers du stress en 2025
Malgré la baisse du stress quotidien, seuls 20 % des salariés français se disent pleinement épanouis en 2025. La surcharge perçue reste élevée, touchant 18 % des actifs en France, et la pression sociale s’accentue. À titre d’exemple, 28 % affirment se sentir jugés en télétravail. Ce qui, bien entendu, peut générer du stress supplémentaire, impacter la productivité et affecter la satisfaction des équipes au travail.
Ainsi, ces chiffres révèlent un paradoxe : la diminution du stress quotidien ne se traduit pas par un mieux-être généralisé. Certains salariés semblent pris en étau entre périodes plus calmes et pics de surcharge, ce qui alimente une forme de lassitude. La pression à la performance en télétravail accentue aussi le sentiment d’isolement.
Si les signes d’une baisse du stress quotidien au travail sont encourageants, le niveau d’épanouissement professionnel reste faible en France. Ce constat souligne l’importance du dialogue entre les managers et leurs équipes. Les managers de proximité jouent un rôle central dans la prévention du stress et le développement d’un environnement propice à l’épanouissement, car ils sont les plus à même de détecter les signaux faibles de désengagement ou une charge de travail inadaptée en échangeant chaque semaine avec leurs collaborateurs. Pour les accompagner efficacement, les organisations, et en particulier les services RH, doivent se doter des bons outils, leur permettant de se dégager du temps, par exemple en allégeant les tâches administratives. Cela leur permettra de se concentrer sur l’humain, d’écouter les équipes et de mener des enquêtes pour mesurer le stress réellement ressenti par les collaborateurs et leur niveau d’épanouissement.
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