Pour les éditeurs avec (encore) une part importante de leur base installée en mode On Premises, la simplification technologique de leur solution est devenue prioritaire. Si ce n’est vital. Pour éviter de monopoliser leur R&D sur la portabilité technique de leur solution, ils doivent ainsi simplifier et normaliser leurs architectures techniques.
Toujours beaucoup d’utilisateurs en mode On Premises
La cartographie 2025 des éditeurs de GTA que vient de réaliser myRHline le démontre : la mutation des bases installées vers le mode SaaS est loin d’être terminée pour les éditeurs historiques de la GTA. On parle ici d’acteurs qui étaient déjà actifs avant la généralisation du SaaS et qui avaient des centaines voire des milliers de clients en mode licence. Pour ceux-là, on peut estimer qu’en moyenne 50% de leurs clients sont désormais sur le SaaS. Mais l’étude a montré que certains sont à 80% et d’autres à…20%. Un seul acteur (Protime) annonce avoir migré 100% de sa base installée vers le SaaS.
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La portabilité technique vue comme un différentiateur
Pour ces éditeurs, avoir une portabilité technique sur différents environnements était souvent un plus. Être capable de fonctionner sur différent(e)s OS (windows, Unix, Linux….)et bases de données (Oracle, SQL Server, MySQL, Postgre SQL….), et de supporter différents serveurs web (Apache, IIS…) a longtemps été vu comme un avantage concurrentiel.
Car bien évidemment, les utilisateurs — au moins les DSI — étaient tentés de privilégier des solutions compatibles avec leurs choix stratégiques en matière IT.
Mais une vraie difficulté sur longue période
Mais l’impact de cette portabilité sur la R&D est très important :
- portage et adaptation de la solution sur les différentes technologies ;
- maintenance de différentes versions d’OS ou SGBD ;
- formation des développeurs ;
- maintien des compétences ;
- multiplication des environnements de développement…
La multiplicité des plateformes devient trop coûteuse à gérer
Un éditeur qui supporte différents systèmes d’exploitation, bases de données et serveurs web voit ainsi se multiplier par combinaison le nombre de plateformes possibles et le nombre de versions à certifier. Les coûts engendrés deviennent aujourd’hui rédhibitoires pour la plupart des éditeurs de GTA. D’autant plus que les problèmes de sécurité IT accentuent le phénomène en nécessitant des mises à jour de plus en plus fréquentes des composants et une rotation accélérée des versions.
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Une perte de compétitivité latente
De l’avis des professionnels interrogés, tous ces efforts purement techniques n’apportent plus aujourd’hui d’avantage concurrentiel aux éditeurs ou à la marge. Ils sont surtout destinés à maintenir une base installée qui parfois se hâte avec lenteur pour migrer vers le SaaS (particulièrement vrai pour les grandes entreprises). Pour un éditeur de GTA, mobiliser en 2025 des équipes et des budgets uniquement pour garantir une compatibilité technique à sa base installée se fait au détriment de la vraie innovation : l’UX, l’IA, la BI,… Avec le risque de laisser les nouveaux venus sur le marché prendre l’ascendant sur cette innovation.
Le SaaS vu comme la solution
Le SaaS est ainsi vu comme la planche de salut. En proposant une plateforme technologique unique pour tous les clients (par exemple Linux/Postgre SQL), les éditeurs s’affranchissent du portage et de la maintenance de leur solution sur de multiples environnements.
D’ailleurs certains d’entre eux ne proposent plus les nouvelles versions de leur solution qu’en mode SaaS. Mais il est parfois compliqué de convaincre des clients de migrer. Certains ont assez de poids pour contraindre l’éditeur à maintenir un environnement d’exploitation et des composants qui n’ont plus aucun intérêt ni technique ni commercial pour l’éditeur. Certains contrats négociés il y a parfois longtemps peuvent faire très mal à ce sujet. En particulier quand l’éditeur avait pris des engagements précis de maintenance de sa solution sur un environnement On Premises donné.