Ce mardi 24 janvier, l’Association progrès du management (Apm) et Opinion Way dévoilaient les résultats de leur enquête consacrée aux nouveaux enjeux du management intergénérationnel. La Génération Y est-elle si différente des X ? Plus difficile à manager que les babyboomers ? Et au sein de l’entreprise, finalement qui doit s’adapter à qui ? Le senior ? Le junior ? Eclairage
Selon Christian Saint-Etienne, économiste et expert Apm, « depuis 30 ans, toutes les études sociologiques montrent que même si les jeunes générations présentent toutes des spécificités, il n’y a pas de différence notable entre générations de jeunes depuis bien longtemps ».
Autrement dit, les seniors portent toujours le même regard sur les juniors et en pratique ça donne, « les jeunes d’aujourd’hui sont flemmards, libertaires pour ne pas dire contestataires et ne vivent pas pour travailler mais travaillent pour vivre ». Alors, info ou intox ? Les babyboomers, la génération X et Y, c’est en fait bonnet blanc et blanc bonnet ? L’enquête conduite par Apm/Opinion way auprès de 300 chefs d’entreprises représentatifs de l’ensemble des chefs d’entreprise français, semble aller dans ce sens.
Car contrairement aux idées reçues, les chefs d’entreprise sont dans l’ensemble satisfaits de cette génération Y. Parmi eux, 8 sur 10 sont satisfaits de la capacité d’adaptation aux codes de l’organisation, de la motivation au travail affichée et même de sa fidélité. Pour 72 %, la créativité de la génération Y est une source de satisfaction importante.
« Equilibre vie pro/vie perso : un critère commun à toutes les générations »
Et en matière de recrutement ? Les chefs d’entreprises donnent une plus grande importance à la motivation et à la personnalité du candidat et ce quelle que soit la génération.
Plus de 8 chefs d’entreprise sur 10 considèrent ces critères comme essentiels au recrutement, avant celui de l’expérience et de la capacité d’adaptation et ce quel que soit l’âge du candidat. Concernant l’équilibre vie pro/vie perso, 41 % des chefs d’entreprise considère que cela a plus d’importance chez les jeunes alors qu’il semble que ce critère soit désormais commun à toutes les générations et à gagnent peu à peu toutes les couches de salariés, y compris les cadres.
Quelles conclusions doit-on tirer de cette enquête ? Selon Christian Saint-Etienne, « plutôt que de regarder la question sous l’angle de la génération, il me semble qu’il serait plus intéressant de la regarder sous l’angle du système économique et de se poser les bonnes questions afin d’éviter les jugements hâtifs ». Mais alors, qui s’adapte à qui au final ? Selon Xavier Ouvrad, Président de l’Apm « face aux bouleversements économiques, aux évolutions sociétales et à la mutation des techniques d’entreprise, les dirigeants d’aujourd’hui sont perpétuellement amenés à repenser et à réinventer leur management ». CQFD…
Emilie Vidaud