Dans un contexte économique compliqué, avec un taux de chômage élevé, en particulier chez les jeunes, les ressources humaines ont un rôle clé. Les RH impulsent les bonnes pratiques en matière de recrutement et de gestion des talents. Elles jouent également une fonction essentielle pour la santé de l'entreprise.
Depuis quelques années, la relation recruteurs-recrutés est au centre des mutations du secteur. Grâce à de nouveaux outils numériques, ainsi qu'un soin tout particulier dans les interactions, celle-ci évolue vers plus d'égalité.
Auparavant, une relation unilatérale
Hier, la relation entre recruteur et candidat s'apparentait plus à un rapport de force. Le DRH apparaissait en position de supériorité. Et pour cause, il possédait bon nombre d’informations avant même de rencontrer une personne : son CV, ses informations personnelles, ses centres d’intérêt. En face de lui, le recruté ignorait presque tout de son interlocuteur. Alors qu'il pouvait se renseigner sur l'entreprise en elle-même, le recruteur ne se révélait qu'à l'entretien. La relation était ainsi inégale. Le postulant devait justifier ses qualités, ses compétences, ses savoir-faire alors que le recruteur se devait simplement de lui présenter au mieux le poste et l'entreprise.
De nouveaux outils relationnels
L'arrivée des nouvelles technologies a profondément transformé cette relation. En effet, il est aujourd'hui très simple de se renseigner sur la personne que l'on rencontre, qu'on soit un candidat ou un DRH. Les outils en ligne, tels que les réseaux sociaux, permettent de se faire une idée précise de la personne que l'on va rencontrer. Recommandations, réalisations, projets, certifications, publications… s’ajoutent au parcours professionnel et éducatif du classique CV, la déconvenue n'existe plus.
Il est également plus facile de rentrer en contact avec un recruteur, avant même le début du processus de recrutement. Aujourd'hui, de nombreux candidats n'hésitent pas à dialoguer avec les DRH alors même qu'aucun poste n'est vacant. Il s'agit d'une façon détournée de se mettre en avant et de se montrer présent dans l'éventualité d'une future vague d'embauche.
La relation recruteurs-recrutés est aujourd'hui plus cordiale. Au même niveau de connaissance de l'un et de l'autre, les deux parties prenantes se trouvent sur un pied d'égalité. Le processus complet en est plus humain et surtout plus transparent. Bien que les mauvaises surprises ne soient pas complètement écartées, elles sont plus limitées.
Un impact sur l'image de l'entreprise
Les nouvelles pratiques en matière de recrutement ont également un impact sur l'image de l'entreprise. Depuis quelques années, le terme d'« image de marque employeur » a fait son apparition. Ce terme désigne la perception d'une société par l'opinion publique. Elle se traduit par une attractivité des talents et en particulier des jeunes diplômés. Cet aspect est aujourd'hui primordial puisque l'image d'une marque peut être très bonne alors même que son image de marque employeur ne l'est pas. Dans ce cas là, l'entreprise aura du mal à recruter et verra les candidats compétents la bouder.
De nouveaux outils digitaux ont vu le jour pour faciliter cette transparence, permettant par exemple de noter son entreprise. Pour les futurs employés, ils offrent une fenêtre sur la vie quotidienne de la société, ses locaux, ses horaires, sa culture. Les candidats peuvent ainsi se faire une idée de ce à quoi leur journée de travail type va ressembler avant même d'être entrés dans les locaux.
In fine, une entreprise bien notée pourra attirer les talents. Inversement, les postulants ayant bénéficié d'un processus de recrutement d'égal à égal seront plus enclins à laisser une appréciation positive.
Si la relation recruteurs-recrutés a évolué, les nouvelles pratiques du recrutement impactent également l'arrivée des nouvelles recrues. En effet, de plus en plus d'entreprises s'appliquent à intégrer au mieux les employés. Le onboarding répond aux mêmes attentes des candidats : un processus de recrutement plus humain, plus égal et plus transparent.
Par Julien André, Directeur Emploi de Vivastreet