La falsification de CV a toujours existé mais depuis la crise, la difficulté de trouver un travail dans le secteur de la finance a incité certains candidats à avoir recours à des mesures désespérées pour que leur dossier figure en bonne place dans les piles de CV qui trônent sur les bureaux des recruteurs. eFinancialCareers, le premier site global d’offres d’emploi dans les secteurs de la banque et de la finance, fait le point sur les mensonges fréquents des candidats et sur les moyens mis en oeuvre par les entreprises pour les déceler.
Les mensonges les plus courants
Les mensonges les plus fréquents peuvent être classés en deux grandes catégories : les mensonges par omission qui visent à embellir un dossier de candidature, et les tricheries délibérées. Ces dernières portent généralement sur les qualifications, les dates d’emploi, les motifs de départs ou les références erronées.
Si certains employeurs font la distinction entre le candidat qui embellit son dossier et celui qui falsifie son CV, d’autres sont moins compréhensifs et estiment que le moindre mensonge remet en cause l’intégralité de la candidature.
Le renforcement des processus de recrutement internes
Pour déjouer les CV falsifiés, il incombe aux recruteurs d’être particulièrement vigilants sur la date à laquelle le candidat a quitté son ancien poste et sur les motifs avancés pour justifier son départ. C’est à ce niveau que les entreprises recensent en effet le plus de mensonges.
Les recruteurs doivent également veiller à ce que les formulaires de candidatures soient très précis et accompagnés des copies de diplômes ou des références professionnelles.
En effet, l’employeur est en droit d’exiger honnêteté et loyauté de la part d’un salarié en poste, surtout dans le secteur de la finance, lorsque l’employé est amené à travailler sur des missions sensibles comme le contrôle financier ou la gestion de patrimoine.
Le recours aux outils de vérification externes
De plus en plus de recruteurs font appel à des sociétés spécialisées pour débusquer les candidatures mensongères. Ces entreprises sont souvent sollicitées pour des postes à haute responsabilité et à risque. Si dans un premier temps, elles comparent les informations contenues dans le CV et le formulaire de candidature pour identifier d’éventuelles incohérences, la suite du processus dépend en grande partie de la demande de l’entreprise et du niveau du poste concerné. Les vérifications, qui sont faites avec l’accord du candidat, peuvent couvrir plusieurs années et les recherches peuvent être effectuées quel que soit le pays. Elles peuvent aussi bien porter sur les références du professionnel, que sur son intégrité financière ou son casier judiciaire.
D’autres sociétés invitent les candidats à faire certifier eux-mêmes leurs précédentes expériences par leurs anciens supérieurs hiérarchiques et par les départements RH des entreprises concernées.
En ce qui concerne les réseaux sociaux, s’il n’y a pas de loi en France qui interdit leur usage dans les processus de recrutement, une charte de bonne conduite a été mise en place par une association regroupant une quarantaine de cabinets de recrutement. Ces derniers s’engagent à ne pas utiliser les réseaux sociaux à des fins d’enquêtes sur les candidats, ce qui serait constitutif d’une intrusion dans leur sphère privée et une source potentielle de discrimination.