Un faux pas lors de la candidature peut suffire à faire passer le CV de la pile des « oui » à celle des « non ». Car un recruteur se forge une première opinion sur le candidat qui postule dès les premières étapes du processus d'embauche… Noëmie Cicurel, Directrice chez Robert Half International France, met en garde les candidats sur les erreurs les plus fréquemment commises en postulant auprès d'un éventuel employeur et, prodigue quelques conseils pour les éviter.
Erreur n°1 : ignorer les instructions
Première étape lorsque l’on candidate pour un poste : lire attentivement l'énoncé de l'offre. Les employeurs y précisent souvent des instructions spécifiques sur les modalités de candidature. Par exemple, certains demandent d'intégrer le numéro de l'annonce dans l'objet de l'e-mail. D'autres préfèrent que les candidats évitent de les relancer par téléphone.
« Dans ce cas, suivez simplement les instructions. Les candidats qui ne s'y conforment pas seront éliminés en premier. », tient à rappeler Noëmie Cicurel.
Erreur n°2 : oublier d'inclure des mots-clés
« Vous aurez davantage de chances de décrocher un entretien en utilisant des mots-clés dans votre candidature. Analysez les attributions du poste et utilisez les mêmes mots et expressions pour décrire vos compétences et votre expérience. », insiste Noëmie Cicurel.
Par exemple, si l'annonce d'un poste de comptable indique que les candidats doivent être experts-comptables et avoir une expérience dans le secteur non marchand, il est impératif d’intégrer les mots-clés « expert-comptable » et « secteur non marchand » dans le CV et la lettre de candidature — si ces termes correspondent aux qualifications, bien entendu.
Dans le cas contraire, la candidature pourrait être écartée par les logiciels d'analyse des CV, ou par un responsable des RH. Intégrer les bons mots-clés est l'un des moyens les plus simples de mettre toutes les chances de son côté.
Erreur n°3 : postuler aux mauvais emplois
Les candidats peuvent avoir du mal à trouver un poste qui pourrait correspondre à leurs profils. Dans cette situation, certains d’entre-eux postulent à des emplois pour lesquels ils sont clairement sous ou surqualifiés. Leur raisonnement est le suivant : le CV pourrait être suffisamment impactant pour obtenir un entretien, donc cela vaut le coup d'essayer.
Or c'est rarement le cas. Le risque alors est surtout de perdre son temps, et celui de l'employeur. Le risque est également de paraître désespéré(e) et peu professionnel(le), ce qui entravera les chances que la candidature soit prise en compte ultérieurement, si un autre poste, mieux adapté à son profil, est amené à se libérer.
« En revanche – conseille Noëmie Cicurel – vous pouvez envoyer une candidature spontanée à une société qui recrute d’autres fonctions que la vôtre ou qui tout simplement retient votre attention. Bien entendu, n’oubliez pas de vous faire référencer par les recruteurs professionnels spécialisés dans votre secteur d’activité. »
Erreur n°4 : dévoiler ses difficultés
Il peut être tentant d'utiliser son CV ou sa lettre de candidature pour décrire les difficultés de son poste et, peut-être, gagner la compassion de l'employeur potentiel. Or, bien que ce dernier puisse comprendre la frustration du candidat, le recruteur souhaite uniquement savoir celui-ci est qualifié pour le poste. « Vous n'augmenterez pas vos chances de succès en mentionnant les obstacles que vous avez rencontrés. », indique Noëmie Cicurel.
Erreur n°5 : relancer de manière inconsidérée
« Pour inciter un recruteur à réexaminer votre CV, l'un des meilleurs moyens consiste à le recontacter. Attendez une semaine ou deux avant de le faire, afin que l'employeur ait le temps de trier et d'examiner les CV qui lui sont parvenus. », conseille Noëmie Cicurel.
Lors de cette relance, ne pas se contenter de demander à l’employeur s'il a bien reçu votre CV. Il est indispensable d’en profiter pour réaffirmer alors brièvement son intérêt pour le poste et expliquer en quoi les compétences proposées peuvent lui être utiles.
Une conversation ou un message sont suffisants. Loin de convaincre l'employeur que vous êtes fait pour le poste, des sollicitations répétées, par téléphone ou par e-mail, n'aboutiront qu'à un seul résultat : prouver que vous êtes agaçant.
« En revanche, sans nouvelle du recruteur depuis 2 à 3 semaines, n’hésitez pas à renvoyer votre CV. En effet, c’est souvent le laps de temps nécessaire à la rencontre des premiers candidats sélectionnés et à la reformulation de l’offre. Ces premiers rendez-vous poussent souvent les entreprises à faire évoluer leurs attentes et donc le profil recherché. », conclut Noëmie Cicurel.