Réalisée par Opinion Way auprès de 201 dirigeants d’entreprises de croissance, la troisième édition du baromètre CroissancePlus / Astorg Partners révèle un retour de l’optimisme des entrepreneurs.
La tendance des deux premières éditions du baromètre est inversée : les entrepreneurs font preuve d’une plus grande confiance en l’avenir. Néanmoins cette première conclusion est à modérer : si les indicateurs annoncent un retour de la croissance (du CA, des investissements, …), l’activité des entreprises était tombée à des niveaux faibles au cours de l’hiver 2009-2010. Le regain de croissance constitue, en fait, un retour à des niveaux d’activités plus normaux, équivalents à ceux de juin 2009.
Une embellie mitigée : activité réelle et prévisionnelle repartent timidement à la hausse
Plus de la moitié des entreprises interrogées (54%) indiquent que leur chiffre d’affaires est à la hausse par rapport à décembre 2008 (contre 37% en juin 2009) et seulement 20% d’entre elles ont subi une baisse. Sur les 6 derniers mois, une forte majorité d’entrepreneurs ont atteint (56%) ou dépassé leurs objectifs (17%), et seuls 27% d’entre eux ne les ont pas remplis (contre 40% en juin 2009). Cette embellie redonne confiance aux chefs d’entreprise qui anticipent une hausse (38%) ou la stabilité (55%) de leur niveau d’activité pour les six prochains mois.
« Ces indicateurs semblent plutôt encourageants et rassurants quant à la bonne santé de ces entreprises qui constituent les moteurs de l’économie française. Néanmoins, ce constat doit être pondéré au regard des précédentes éditions du Baromètre CroissancePlus / Astorg Partners. Au cours de l’hiver 2009-2010, les niveaux d’activité de ces entreprises avaient fortement chuté. Le fait qu’ils remontent aujourd’hui ne constitue pas un indicateur fort de retour de la croissance mais plutôt de retour à un niveau « normal » d’activité », souligne Frédéric Bedin, Président de CroissancePlus.
« La troisième édition du baromètre Croissance Plus/Astorg Partners semble marquer un retour de la confiance chez les champions de la croissance, après une longue phase d’attentisme. On constate des révisions à la hausse des business plans à trois ans : le cercle vertueux « visibilité économique, confiance, investissement » peut donc s’enclencher à nouveau, comme en témoignent les anticipations de hausse des investissements sur les six prochains mois » souligne Thierry Timsit, Directeur Général Délégué d’Astorg Partners.
« Bon capteur de ces anticipations, le climat social s’est également largement amélioré. Seule ombre au tableau : la confiance dans l’économie française sur les 12 prochains mois régresse légèrement et reste minoritaire chez les sondés ; cette morosité persistante fragilise l’amorce de cycle de reprise, et doit conduire les pouvoirs publics à redoubler de messages d’encouragement. » ajoute-il.
Les entreprises de croissance ont pu compter sur l’implication et l’engagement de leurs collaborateurs pendant la crise
En 2009, les salaires des collaborateurs des entreprises de croissance ont globalement stagné. 44% des entreprises interrogées indiquent que les salaires étaient équivalents en 2008 et en 2009 et si 53% des entreprises disent avoir augmenté les salaires, ces augmentations restaient, pour la majorité d’entre elles, inférieures à 5%. Malgré la faible progression salariale, le climat social dans les entreprises est resté constructif : pour 59% des sondés il est identique à celui de l’année dernière et pour 29% il s’est amélioré. Ce constat est la preuve que les collaborateurs sont totalement impliqués dans l’activité de leur entreprise et s’investissent pour maintenir sa rentabilité et sa profitabilité. C’est une attitude responsable qu’il convient de souligner.
De nouveaux recrutements prévus, les entreprises de croissance recherchent des compétences
Si 12% des entreprises interrogées ont dû supprimer des postes au cours des 6 derniers mois, les résultats du baromètre montrent que près de la moitié d’entre elles (49%) souhaitent recruter dans les 6 prochains mois. 48% maintiendront leurs effectifs et seuls 3% comptent supprimer des postes. Les entreprises de croissance retrouvent ainsi les niveaux de recrutement de juin 2009, et les dépassent même, puisqu’à cette époque elles étaient 4% à envisager de supprimer des postes. Néanmoins, elles se heurtent pour 46% d’entre elles à des difficultés pour recruter.
Leur appréciation des mesures mises en œuvre par le gouvernement pour favoriser l’emploi en France prouve leur volonté de recruter des personnes compétentes et expérimentées. En effet, 63% des entreprises interrogées estiment que la professionnalisation des cursus universitaires a eu un impact positif sur l’emploi. 57% font le même constat en ce qui concerne les mesures en faveur des seniors. Elles sont seulement 18% à estimer que les allégements de charges sur les bas salaires ont eu un impact positif.
« Les entreprises de croissance sont des entreprises innovantes, elles ont donc besoin de collaborateurs compétents et expérimentés. Dans ce contexte, l’embauche constitue un investissement sur lequel il faut miser. Ce constat s’explique d’autant mieux que ces entreprises veulent renouer avec la croissance et relancer leurs investissements, notamment en recherche et développement », explique Frédéric Bedin, Président de CroissancePlus.
Le retour des investissements est freiné par des conditions de financement durcies et des délais de paiement qui s’allongent
Plus confiants dans l’avenir, les entrepreneurs se lancent à nouveau et de manière dynamique dans des politiques d’investissement. Ils sont 95% à envisager la hausse ou la stabilisation de leur niveau d’investissement sur les 6 prochains mois (contre 84% en juin 2009). Seuls 5% d’entre eux comptent les diminuer. 95% des entrepreneurs de croissance souhaitent d’ailleurs allouer plus (34%) ou autant (61%) de ressources à la Recherche & Développement, contre 82% en juin 2009.
Cependant, ils se heurtent dans leurs démarches à des conditions de financement dont 37% d’entre eux estiment qu’elles se sont durcies de manière très ou plutôt importante, alors qu’ils n’étaient que 17% en novembre 2009 à faire ce constat. En novembre 2009 les entrepreneurs limitaient leurs investissements au regard de la conjoncture économique défavorable et sollicitaient donc moins les banques. De plus, les institutions financières étaient, à cette période, soumises à une pression forte des pouvoirs publics, pression qui semble allégée depuis.
Les entrepreneurs retrouvent une confiance mesurée en l’avenir et envisagent une sortie de crise pour 2011 ou 2012
93% des entrepreneurs interrogés se disent confiants en ce qui concerne l’activité de leur entreprise. Plus de la moitié d’entre eux sont aussi confiants pour ce qui est de l’économie mondiale. En revanche, ils ne sont que 37% à faire confiance à l’économie française. Ils sont d’ailleurs 45% à estimer que la sortie de crise se fera au cours de l’année 2011 et 43% à la reporter à 2012.
La trésorerie de leur entreprise et l’absence de reprise de l’économie mondiale restent d’ailleurs leurs principaux sujets d’inquiétude (respectivement 59% et 52%) avant le climat social en France (47%) et la volatilité des marchés financiers (36%).
Méthodologie
Étude réalisée auprès d’un échantillon de 201 dirigeants, représentatifs des entreprises de croissance, 3 fois par an (juillet, décembre et mars).
Deux critères caractérisent les entreprises de croissance :
– Le chiffre d’affaires du dernier exercice (2008) est de 2 millions d’euros a minima,
– Une croissance sur les trois derniers exercices (2006-2008) d’au moins 15%.
– Soit environ 6 000 entreprises en France.
Mode d’interrogation: L’échantillon a été interrogé par téléphone et en ligne sur systèmes CATI et CAWI (Computer Assisted Telephone/Web Interview).
Dates de terrain: les interviews ont été réalisées du 17 février au 16 mars 2010
A propos de CroissancePlus
Premier réseau français des entrepreneurs de croissance, CroissancePlus réunit une nouvelle génération de chefs d’entreprises innovants. Son objectif est de participer aux réformes économiques, sociales, juridiques et fiscales pour favoriser la création d’entreprises et d’emplois en France.
Présidée par Frédéric Bedin, CroissancePlus, créée depuis 1997, agit au quotidien comme force de propositions et d’influence auprès des pouvoirs publics et des leaders d’opinion
Lieu de rencontres et d’échanges, CroissancePlus s’impose également dans le débat public à travers l’organisation de nombreux événements autour de personnalités politiques et économiques de tout premier plan.
Porter toujours plus haut l’esprit d’entreprise et faire entendre la voix des entrepreneurs dans les médias, telle est la volonté de CroissancePlus qui accompagne les créateurs et dirigeants d’entreprises dans leur développement en France et à l’international.
A propos d’Astorg Partners
Astorg est une équipe de Capital Investissement française indépendante qui gère plus de 1 milliard d’euros et investit dans des entreprises industrielles ou de services, très souvent familiales, à fort potentiel de croissance. Astorg s’associe à des équipes de direction conjuguant succès opérationnel et goût d’entreprendre, dans un vrai partenariat pour réaliser leurs projets de développement. Astorg se distingue par une culture d’entrepreneurs, une grande réactivité liée à son circuit de décision court et local, et une forte implication en tant qu’actionnaire, au sein d’un portefeuille concentré d’entreprises.
Bien que gérant des fonds non sectoriels, Astorg a accumulé une grande expérience des secteurs de la distribution (Sephora, Marc Orian, Un Jour Ailleurs, Picard Surgelés, Frans Bonhomme), de la santé (Sebia, Pasteur-Cerba, Ethypharm), des services aux entreprises (Lowendal Group, RLD, CIS, Geoservices, Staci, Webhelp, Trescal, Gras Savoye).