Le big data va-t-il signer la mort des DRH ou au contraire revaloriser la fonction dans l’entreprise ?
Comme les caisses automatiques ont quasi enterré le métier de guichetier d’autoroute, le big data risque-t-il de faire disparaitre les directions des ressources humaines ? Evidemment non. « En aucun cas, le big data ne peut remplacer le travail des professionnels des ressources humaines. L’avenir n’est pas à la toute puissance de la machine mais plutôt à l’interaction de l’homme avec la machine », explique Bertrand Duperrin, directeur chez Nextmodernity, cabinet de conseil en transition numérique. L’intérêt du big data serait donc d’aider les DRH à prendre les bonnes décisions dans leurs choix stratégiques, comme le recrutement, l’évolution des profils ou encore le développement des talents. Ceci suppose une petite révolution culturelle des pros des fonctions RH. « Ils vont devoir arrêter de prendre des décisions basées sur leur intuition au profit de choix fondés sur des faits et des chiffres avérés. Quitte à devoir faire fi de leurs préjugés », argumente notre expert. Cette révolution de palais n’est pas gagnée d’avance. En effet, le big data analyse les données sans donner d’explication. « Les DRH vont devoir apprendre à faire confiance aux chiffres », conclut-il. Outre son costume « d’homme de l’être », le DRH va endosser celui d’homme de chiffres. Reste à savoir si ces mesures très précises fondées sur des quantités de données suffiront aux DRH pour démontrer au comité de direction que telle stratégie RH est bonne à mettre en place ou pas.
Sylvie Laidet