Le Risk Manager est présent dans les grandes entreprises et commence progressivement à intégrer des sociétés de taille moyenne. Son objectif est de prévenir les risques via une démarche proactive.
Encore peu connu du grand public, le risk manager a pourtant un rôle stratégique au sein des grandes entreprises. Il est toutefois délicat d’établir un profil-type tant il varie d’une entreprise à l’autre, cumulant parfois plusieurs fonctions. Le point commun entre tous les risk manager est qu’il s’agit de personnes expérimentées, avec d’excellentes qualités de communicant qui ont pour objectif d’identifier, prévenir et financer l’ensemble des risques de l’entreprise.
Le métier de risk manager est apparu en France il y a une vingtaine d’années environ et s’est imposé dans les grandes entreprises. Il s’est depuis quelque temps développé au sein des structures de taille moyenne en réponse à la crise sanitaire que nous traversons.
Qu’est-ce qu’un risk manager ?
Le risk manager s’occupe du risque de non-conformité, des risques opérationnels, des dommages, des risques de perte d’exploitation, mais aussi des risques financiers, environnementaux ou stratégiques. À l’origine, il était le contact privilégié des compagnies d’assurance pour négocier les contrats et garanties adaptés pour couvrir les risques qualifiés. Son rôle a depuis évolué et il est aujourd’hui orienté Entreprise Risk Management (ERM) avec pour mission l’identification et la qualification des risques.
Le risk manager s’appuie principalement sur les données présentes dans le système d’information pour analyser les risques potentiels. La réussite de sa mission et la qualité de ses préconisations sont donc en partie liées aux données disponibles.
Enfin, il faut préciser que le risk manager est rattaché à la direction générale ou financière avec pour des missions d’anticiper tout type de risque.
La détermination des risques en RH
« Le risque doit être systématiquement étudié. Et les DRH ne sont pas les mieux armés », explique Frédéric Lucas, alors secrétaire général de l’Amrae. Habitués à cartographier les dangers, les risk managers peuvent ainsi prêter main-forte aux professionnels des ressources humaines afin de prévenir les risques, dont plus de la moitié sont internes à l’entreprise :
- 52% de risques internes : homme clé, taux de rotation, motivation, recrutement, formation, mobilité, gestion des compétences, risques psychosociaux, suicides, harcèlement, santé, troubles musculo-squelettiques.
- 34% de risques périphériques : conditions de travail, sûreté, sécurité, réglementaire, contractuel, environnement professionnel, responsabilité sociale des entreprises.
- 14% de risques externes : environnement social, image, réputation.
La gestion des ressources humaines constitue un élément clé de différenciation d’une entreprise. Selon Ulrich et Brockbanck, « les organisations et les personnes deviennent des actifs incorporels lorsqu’ils donnent aux investisseurs confiance en l’avenir, et des revenus tangibles ». Or, la maîtrise des risques RH en lien avec les actifs incorporels clés pour une organisation est primordiale mais encore trop peu considérée.
Le manque de considération du risque en RH est dû à deux facteurs : un calcul du ROI difficile, et le fait qu’on estime que les risques psychosociaux sont la référence en matière de risques RH. C’est non seulement faux (les RPS ne représentent que 12% des risques au sein d’une entreprise) mais cela empêche surtout les services RH de mettre en place des plans de prévention pour les autres risques.
Une cohabitation difficile mais indispensable entre RH et Risk Manager
Le risk manager présente généralement un profil plus technique et souvent moins politique. S’il est particulièrement à l’aise avec les chiffres, il n’a en revanche pas spécialement la culture du dialogue social. Un opposé parfait du RH avec lequel il peut travailler en binôme, notamment sur des problématiques de régimes de frais de santé ou de prévoyance, voire pour les échanges avec les partenaires sociaux. Un travail à deux permet de passer de la notion de de performance à celle de performance durable en replaçant l’humain au centre des préoccupations de l’entreprise.
Enfin, les risques RH sont bien souvent liés entre eux et il est donc nécessaire d’agir sur tous les risques en même temps. Alors que le RH pourrait avoir une vision partielle, le risk manager dispose lui de la méthodologie pour suivre l’évolution des risques dans le temps et calculer leurs impacts afin d’améliorer rapidement et efficacement la situation dans sa globalité.
Clément KOLODZIEJCZAK