Non, les chefs cuistots ne vont pas débarquer en masse dans les entreprises. En revanche, les Corporate Online Open Courses, les fameux Cooc, sont entrain de se faire une place au soleil dans le paysage de la formation professionnelle. Explications.
Un Cooc, le principe ? Il s’agit en fait de dérivés des Mooc (Massive Online Open Courses), des cours filmés par universitaires et diffusés sur des plateformes digitales, notamment sur France Université Numérique. Remplaçons le M par C pour corporate et voici le Mooc en version professionnelle, créé par des entreprises. En guise de prof, des salariés experts d’un sujet vont délivrer en ligne leur savoir (et leur savoir-faire).
« Les entreprises ont souvent de grandes expertises en interne et ne les exploitent pas nécessairement », observe Geoffroy de Lestrange, directeur marketing Europe du Sud de Cornerstone OnDemand. Les Cooc vont donc être l’occasion de mobiliser des compétences en interne. Idéal pour répondre aux envies et aux demandes des digitales natives.
Un Cooc, c’est pour qui ? Les Cooc sont évidemment destinés à un maximum de salariés de l’entreprise. Ce format, qui permet de consulter les cours à la demande, est d’ailleurs assez bien adapté aux nouveaux parcours de formation plus individualisés rendus obligatoires par la nouvelle loi sur la formation professionnelle. « On peut également ouvrir le Cooc à l’écosystème de l’entreprise – partenaires, les clients, les fournisseurs… – mais aussi au delà. Cela peut par exemple servir à l’entreprise pour identifier des candidats potentiels », explique Geffroy de Lestrange.
Les conditions de réussite d’un Cooc ? D’abord, le fond et la forme doivent être attrayants. « Les départements formation doivent réfléchir à la curation.
A savoir comment structurer au mieux le contenu et le mettre en forme afin de le rendre attrayant », prévient-il. Un Cooc trop théorique est, d’avance, voué à l’échec. Un Cooc opérationnel retiendra nécessairement davantage l’attention. Et plus les « élèves » seront nombreux, plus la communauté d’apprenants sera riche. « Les échanges d’informations et les groupes de discussions entre apprenants doivent aussi enrichir la base de connaissances accessible par tous.
On est dans l’ère de l’auto-apprentissage social », analyse-t-il. Inscrire les Cooc dans un parcours de certification est également judicieux et recommandé.
Cooc, un effet de mode ? « Non les Cooc sont en réalité de nouveaux outils à disposition des départements formation pour les aider à donner envie aux collaborateurs d’aller plus loin dans leur démarche formation », conclut notre expert.
Sylvie Laidet