Si la crise a impacté le marché de la formation professionnelle, la 12e enquête annuelle réalisée par l’Observatoire permanent de la Fédération de la Formation Professionnelle (FFP), menée en ligne d’octobre à décembre 2009, témoigne a contrario une augmentation des formations liées aux ressources humaines.
Les résultats escomptés n’ont pas été atteints. En 2008, le marché de la formation professionnelle a pesé 1,186 milliard d’euros, soit certes une hausse de 2,9% par rapport à 2007, mais le résultat est bien loin des prévisions de 7,1% relevées lors de l’enquête précédente. Ce sont les organismes de taille moyenne qui ont le plus souffert. Les gros, dont le chiffre d’affaires dépasse les 10 millions d’euros, ont continué leur développement rapide : une vingtaine d’organismes représentent 59% aujourd’hui du chiffre total. Les organismes dont le chiffre d’affaires oscille entre 3 et plus de 10 millions d’euros, soit 16% des organismes, réalisent 75% de l’activité !
Coup d’arrêt significatif
De façon générale, l’activité de la formation professionnelle ne va pas s’améliorer. L’année 2009 marque, pour la première fois depuis 2002, un coup d’arrêt brutal et accuse une baisse de 2,1%. En 2009, les grands organismes interrompent leur rythme de croisière et passent de 694 millions d’euros à 692. Par ailleurs la profession subit toujours la concurrence publique et para-publique : plus de 30% des adhérents de la FFP ont perdu un marché au profit des GRETA. La reprise, de l’ordre de 1,4% de croissance en 2010, est timide. Cependant 50% des membres de la FFP pensent qu’ils seront en croissance cette année. A noter que l’année 2007 avait connu un record avec +11,4%. Un climat morose donc. Les formations spécialisées devraient davantage tirer leur épingle du jeu par rapport aux généralistes qui accusent un recul en 2009 de moins 6%.
Hausses les plus importantes pour les formations liées aux RH
Constat : 58% de l’activité est réalisé en 2008 dans trois domaines qui sont les formations spécifiques à des métiers (29%), les formations linguistiques (18%) et les formations générales, pré-professionnelles et d’insertion (11%). L’année 2008 a vu le développement des formations liées à l’accompagnement de projets professionnels (5%) qui ont émergé il y a environ 6 ans, et au management des hommes et au développement personnel (9%). Jean-François de Zitter, président de IFG-CNOF et vice-président de la FFP, souligne : « La plupart de ces formations aident à accompagner les mutations telles que les restructurations ou les évolutions de poste que doivent subir les entreprises. Les grands groupes ont coupé le budget face à la crise et ceux qui restent sont alloués à l’accompagnement. » En 2009, arrivent en tête des prévisions d’évolution du marché les formations spécifiques à des métiers, l’accompagnement de projets professionnels, la gestion des ressources humaines et les formations générales, pré-professionnelles et d’insertion.
Perspectives
Pour la première fois la FFP s’interroge sur la formation en ligne et constate que un tiers de ses adhérents y ont recours. Le e-learning est pratiqué par 43% des généralistes et les formations les plus appropriées à ce type d’apprentissage sont les formations linguistique, informatique et bureautique. Depuis 2005, la VAE (Validation des Acquis de l’Expérience) est stable (35%) et provient la plupart du temps des particuliers. Par contre, le DIF (Droit individuel de Formation) est en progression constante. Jean-François de Zitter explique : « Il y a eu un effet DIF qui a été un amortisseur de l’effet crise. Les prévisions pour 2010 sont très fortes puisqu’il devrait représenter 14% de l’activité des adhérents. »
La démarche qualité est complètement engagée puisque 75% des adhérents en possèdent une. Ils reçoivent à 63% une qualification OPQF, à 25% une certification ISO et à 6% une certification AFNOR. Les formations généralistes ont une démarche qualité très suivie ; ils sont qualifiés à 84% ! Enfin, les organismes de formation ont fait preuve ces derniers temps d’une politique de partenariat active, notamment avec les universités, pour avoir certes des avantages concurrentiels mais également en vue de délivrer des diplômes ou qualifications. Ceci répond à une demande des clients qui à 64% désirent l’accès à des diplômes, titres ou qualifications. Autre attente majeure : l’individualisation de la demande de formation, par 84% des clients. A suivre.
Christel Lambolez