Dès le 2 avril prochain et suite à un décret paru au Journal Officiel le 7 mars dernier, les salariés pourront payer leur repas avec des titres restaurant dématérialisés, soit sous forme de carte, soit directement en faisant scanner leur portable par le restaurateur.
Quelles solutions disponibles sur le marché ?
Face aux enjeux de ce gigantesque marché (5,5 milliards d’euros émis par an), les 4 opérateurs historiques (Endered, Sodexo, Groupe Chèque Déjeuner et Natixis Intertitres) se sont évidemment emparés du sujet. Sous des noms différents, ils proposent tous des cartes à puce avec code, rechargeables à distance. Et, réfléchissent d’ores et déjà à des solutions de paiement par mobile. Il faut dire que l’arrivée de nouveaux entrants très innovants risque de rebattre les cartes de ce gros gâteau jusqu’alors bien protégé. Money Applicam propose une carte Mastercard prépayée (Moneo Resto) pendant que Resto Flash permet déjà le paiement par smartphone via une borne spécifique chez les restaurateurs.
Ce que cela change pour les entreprises
Evidemment le passage aux titres dématérialisés n’est pas une obligation mais juste une possibilité offerte aux employeurs. En tout cas, les émetteurs de ce moyen de paiement insistent tous sur le fait que cela va simplifier la gestion au quotidien des titres restaurant. En effet, une fois les cartes commandées, elles sont valables 3 ans et rechargeables à distance tous les mois ou à toute autre fréquence. Donc finie la distribution en fin de mois et disparu le risque de vol. L’entreprise a ainsi moins de frais de stockage, d’expédition et de distribution. Combien les entreprises peuvent-elles espérer économiser ? Sur le sujet, personne ne se mouille. Impossible d’avoir une estimation chiffrée. « Tout dépend de l’organisation de l’entreprise et de la charge administrative que représente pour elle la gestion des titres-restaurant aujourd’hui. Les économies en matière de stockage, d’expédition et de distribution seront sans doute plus importantes, par exemple, dans des sociétés multi-sites ou employant une forte proportion de collaborateurs nomades », explique Harold Elie, directeur marketing et communication de Natixis Intertitres. Cette mutation digitale limitant l’émission de papier permet également à l’entreprise de s’engager dans une démarche responsable. Un point positif pour la marque employeur.
Ce que cela change pour les salariés
Avec ces titres restaurant, ils peuvent désormais payer leur repas au centime près dans la limite de 19 euros par jour, exceptés les dimanches et jour fériés. Sauf évidemment, s’ils travaillent ces jours-ci. Concrètement, au moment du paiement, le porteur de la carte indique au commerçant le montant à débiter. S’il s’agit d’une carte avec code confidentiel, il insère sa carte, compose son code et valide. Avec une carte munie de la technologie sans contact, il approche sa carte du terminal de paiement et en retour, le commerçant lui remet un reçu de la transaction. Finis donc les petits arrangements avec les restaurateurs qui acceptaient 3 ou 4 titres restaurant pour un seul repas. De même, il est désormais plus compliqué pour les salariés de donner leur titre restaurant à leurs proches.
En cas de perte ou de vol, les salariés peuvent immédiatement faire opposition à leur carte et ne plus perdre un centime de leur dotation mensuelle. Natixis Intertitres (carte Apetiz) alerte par mail le salarié quand sa carte est recréditée et quand le solde est inférieur à 10 euros. Grâce à des interfaces en ligne, les salariés peuvent également consulter le solde de leur carte et avoir une vision d’ensemble des transactions effectuées. « Nous avons déjà mis en place une application mobile et un système de QR code présents sur tous les restaurants affiliés en France, qui offrent de nombreux avantages aux utilisateurs : géolocalisation des restaurants affiliés, calcul du partage de l’addition, bons plans… », détaille le Groupe Chèque Déjeuner.
Sylvie Laidet