L’enquête « L’intégration de la génération Y en entreprise aujourd’hui : Enjeux, opportunités et obstacles pour les entreprises et les institutions de formation » a été réalisée par l’IAE Lyon à l’occasion du 9ème Forum Carrières du Management.
Dite en rupture avec les attitudes de ses ainés vis-à-vis du travail et des entreprises, cette génération donnerait du fil à retordre aux entreprises, mais constituerait un atout indéniable pour impulser le changement. Quelles visions les entreprises ont-elles de ces jeunes ? Mettent-elles en place des pratiques à leur égard ? Pourquoi et dans quels buts ?
My RH Line vous présente les principales conclusions tirées de cette étude.
De l’étude menée au centre de recherche Magellan (IAE Lyon) en association avec deux étudiants du Master Ressources Humaines ressort une perception partagée des caractéristiques et besoins prioritaires des jeunes, mais aucun consensus, voire au contraire des paradoxes, sur la manière concrète d’y répondre.
Reflétant plus largement les évolutions sociétales et organisationnelles, cette étude incite à repenser l’emploi et les modes de management en entreprises. Elle interpelle également sur les dispositifs pédagogiques mobilisés dans la formation de nos étudiants.
Enquête réalisée par des chercheurs du Centre magellan, équipe OREm :
Principaux résultats
1. Sur les politiques et outils mis en œuvre par les entreprises : du rêve à la réalité : un écart parfois profond !
1.1. Entre le souhaité et le réalisé, un réel décalage
1.2. Perceptions des besoins de la Génération Y et réponses apportées
a) Des perceptions conformes au discours dominant sur la génération Y
Perception des caractéristiques de la Génération Y pour les répondants
b) Mais aussi la perception d’une quête de sens et d’harmonie forte
Les entreprises répondantes ont identifié de fortes attentes en termes d’équilibre de vie ainsi que de sens donné au travail. Ensuite seulement, viennent les exigences en termes de salaires.
Si des attentes en termes de qualité de vie au travail sont également présentes, en revanche, cela ne vient qu’après les attentes en termes de sens. De même, il faut noter les besoins perçus en termes d’autonomie, de liberté, de volonté de donner son avis, de travailler en groupe… Autant de demandes qui vont à l’encontre des caractéristiques d’individualisme et de faible implication au travail.
Les exigences perçues
c) Des mondes qui tentent de se parler
Les entreprises reconnaissent cette quête de sens et ces exigences en termes de qualité de vie au travail et les estiment légitimes. De même, elles prennent très au sérieux les besoins et attentes qui signent une implication au travail : autonomie, challenges, besoin de travailler en groupe.
En revanche, les attentes et besoins en termes d’organisation du travail (horaires flexibles, aménagement des horaires, temps partiels, travail à distance) ne sont pas véritablement entendus au sens où les entreprises ne proposent pas de réponses (ou de façon minoritaire). Ainsi, sur un ensemble de besoins très spécifiques perçus par les entreprises, seuls ceux renvoyant à la quête de sens sont entendus. Ceux plus concrets, renvoyant au quotidien du travail, à son organisation matérielle sont peu considérés et les entreprises sont peu nombreuses à répondre à ce genre d’attentes.
2. Génération Y : feu les stéréotypes !
2.1. Ni totalement stable, ni totalement nomade
2.2. Ni aussi individualiste, ni aussi désengagée qu’on le dit souvent
2.3. Une demande de non conformité exprimée par les entreprises elles-mêmes
Dans le même temps que l’on note dans les réponses des entreprises, un accompagnement à l’intégration qui, lorsqu’il est fait, vise à renforcer le « formatage », les attentes des entreprises envers la génération Y sont, à l’opposé du conformisme, une demande d’innovation et de capacité à anticiper et à être force de proposition. Autant d’attentes qui exigent créativité et capacité à sortir des sentiers battus pour inventer, imaginer des solutions originales.
2.4. Des compétences réelles dans des domaines spécifiques
Les entreprises expriment une satisfaction quand au niveau de formation et à la qualité de la formation des jeunes engagés. Elles notent la compétence réelle et forte des jeunes en termes de maîtrise des outils technologiques.
Elles apprécient également leur adaptabilité, leur souplesse et leur réactivité.
2.5. Une génération « manageable » et fidélisable : oui, mais… autrement
Finalement, il semble que la génération Y, bien loin d’être « ingérable », imprévisible et déconcertante, soit au contraire demandeuse d’encadrement mais un encadrement qui appelle un management spécifique. Ce que les réponses ici présentées permettent de synthétiser :
3. Pour conclure :
Un paysage en contraste, des paradoxes à dépasser
Les enseignements que nous tirons de l’enquête pour l’IAE :
- Pauline FATIEN, Maître de Conférences
- Catherine GLEE, Maître de Conférences
- Camille DE BOVIS, Maître de Conférences
Télécharger l’intégralité du rapport sur l’enquête « L’intégration de la génération Y en entreprise aujourd’hui : Enjeux, opportunités et obstacles pour les entreprises et les institutions de formation » : ici