Selon l’étude Deloitte-Viadeo-Cadremploi « L’intrapreneriat : Effet de mode ou vague de fond ? » 74 % des salariés français pourraient bien sauter le pas de l’entrepreneuriat en entreprise d’ici 3 ans. Pourtant, aujourd’hui seulement 37 % des entreprises l’ont mis en place. L’intrapreneuriat présente bien des avantages d’un point de vue RH (attractivité accrue lors du recrutement, fidélisation des salariés, valorisation de la marque employeur). Par ailleurs, il s’inscrit dans une stratégie tournée vers l’innovation et la disruption positive. L’intrapreneuriat aussi bien un formidable vecteur de transformation d’entreprise que d’engagement des salariés, dans un marché du travail volatile et imprévisible.
Intrapreneuriat : Augmenter sa compétitivité de l’intérieur
Dans une période où même le COMEX peine à y voir clair, l’intrapreneuriat amorce l’innovation, en gardant le processus de recherche et de développement en interne, ce qui est susceptible d’intéresser les entreprises cherchant à innover avec frugalité. L’étude Deloitte-Viadeo-Cadremploi rapporte que 66 % des projets intrapreneuriaux recensés ont été adopté par l’entreprise hôte. En effet, l’intrapreneur met à profit son expérience et ses connaissances du terrain, un puissant facteur de rétention des informations concurrentielles. Connaissant les valeurs de l’entreprise et les problématiques auxquelles elle fait face, il est idéalement positionné pour améliorer un service ou un produit par exemple.
L’effet gagnant-gagnant
La création de valeur par l’intrapreneuriat prend plusieurs formes. Confier un projet de ce type à un salarié signifie une belle part de reconnaissance de la part des dirigeants. Soutenu, le salarié intrapreneur peut alors développer son esprit d’initiative, l’autonomie et la confiance en soi nécessaires pour mener son projet à bien. Si l’intrapreneur bénéficie du filet de sécurité et des ressources de l’entreprise, ce sera à lui de mettre en place ses propres méthodes et processus. Cependant, il sera primordial de le responsabiliser vis-à-vis des enjeux de l’entreprise et des attentes des dirigeants. Après tout, l’intrapreneuriat représente un investissement stratégique, évalué sur la base de la performance il s’inscrit dans une culture ROIste du résultat.
Intrapreneuriat et engagement des salariés
L’étude Deloitte, Viadeo et Cadremploi révèle que 72 % des salariés français sont attirés par des entreprises proposant une démarche intrapreneuriale. La quête de sens couplée à l’impulsion de la start-up nation ont créé une véritable émulation autour de l’acte d’entreprendre. Un bon élément parmi les équipes est lassé de son poste et réfléchit une aventure entrepreneuriale ? Voici l’occasion de le fidéliser. Quand les intrapreneurs campent le rôle d’agents du changement, des héros en entreprise, comment y résister ? En retour, ils s’attachent à remplir pleinement leur rôle d’ambassadeur du changement et de vecteur d’innovation. Par ailleurs, l’intrapreneur communique une dynamique contagieuse, notamment son sens du challenge, aux équipes autour desquelles il gravite.
Pour les RH, l’intrapreneuriat présente l’occasion de transformer l’entreprise de l’intérieur. Le livre blanc “Comprendre les mécanismes de l’intrapreneriat,” de l’EM Lyon Business School, explore les atouts et la mise en place de l’intrapreneuriat, que ce soit dans le but de réaffirmer sa position sur son marché, rechercher de nouvelles opportunités business ou résoudre le désengagement des salariés. Dans ce contexte, le management devra assurer une cohérence entre l’intrapreneur à la poursuite du sens dans sa mission et le reste de l’activité de l’entreprise. Lancer des projets l’intrapreneuriat dans l’entreprise affiche une volonté stratégique de faire d’une pierre deux coup entre recherche d’innovation et engagement des collaborateurs. L’intrapreneriat détient un fort potentiel de disruption et questionne la culture de l’entreprise pour mieux la reconnecter avec ses valeurs et le fameux “why”.
Mai TREBUIL