L’insertion professionnelle des jeunes n’est pas toujours simple. Notamment pour les jeunes diplômés. Mais c’est encore plus vrai lorsqu’ils quittent tôt les bancs de l’école.
C’est l’une des conclusions à tirer d’un récent rapport de la Dares, le service statistique du ministère du Travail. Si les entreprises sont éprouvées par les difficultés de recrutement et une pénurie de talents, les jeunes éprouvent également des difficultés à s’insérer dans la sphère professionnelle dans les meilleurs délais.
Au fil des générations, l’insertion professionnelle des jeunes sortis tôt du système scolaire semble être de plus en plus difficile. Éclairages.
L’insertion professionnelle des jeunes au gré des générations
Au fil des générations, l’âge de fin des études initiales s’est nettement allongé. Il s’est ensuite stabilisé à partir de la génération née en 1975. Pour les générations d’avant-guerre, les fins d’études très précoces et majoritaires à l’époque, deviennent aujourd’hui plutôt marginales. Elles ne concernent que 5 % de la génération 1980.
Le délai d’insertion professionnelle étant lié au niveau de qualification, ce délai aurait tendance à s’allonger pour les jeunes sortis précocement de l’école de nos jours. Et pour cause, plus d’un tiers d’entre eux étant sortis à 16 ans ou moins du système scolaire mettent 2 années ou plus avant de trouver leur premier job. Ce qui diffère selon les générations.
Jusqu’en 1973, il fallait au moins 2 années entre la fin des études et les premiers pas dans le monde professionnel pour 1 jeune sur 3 ayant quitté l’école à 16 ans ou moins. Tandis qu’entre 1984 et 1993, cela concernait plus de la moitié des personnes sorties du système scolaire. Et en 2002, près des trois-quarts. L’insertion professionnelle des jeunes semble donc, à certains égards, moins évidente à partir des années 2 000, voire avant.
Des conditions d’insertion plus difficiles aujourd’hui au sortir de l’école ?
Après l’école, le processus d’insertion professionnelle des jeunes avec un accès à l’emploi durable ne sont pas instantanés, indique le service statistique.
Au mieux, le délai d’accès à l’emploi peut prendre quelques semaines. Au pire, plusieurs années.
En pratique, cela implique par exemple qu’une personne ayant terminé ses études avant l’âge de 16 ans ou de 20 ans n’aura pas nécessairement travaillé beaucoup avant cet âge. Le niveau de qualification est un des critères déterminants de la vitesse d’insertion professionnelle, un niveau de diplôme plus élevé permettant une insertion plus rapide.
Pour autant, il faut noter que l’obligation scolaire à 16 ans et l’augmentation de “l’espérance de scolarité” amènent de plus en plus rarement les jeunes à terminer tôt leur parcours scolaire. “Achever ses études avant 16 ans est désormais une situation marginale, les terminer avant 21 ans concerne près de la moitié des générations récentes”, rappellent les contributrices du rapport de la Dares.
De même, le rapport indique que plus de la moitié des jeunes terminant leurs études initiales à 25 ans ou plus ont déjà commencé à travailler avant la fin de leur parcours de formation. Une part importante de jeunes, augmentant avec l’âge, travaille en parallèle de ses études. Sont notamment concernés les jeunes en alternance, qui représentaient 5 à 10 % des étudiants entre 17 et 20 ans entre 2014 et 2020.
Pour aller plus loin, retrouvez l’intégralité de la publication de la Dares sur l’âge de sortie des études initiales et son articulation avec le début de l’insertion professionnelle des jeunes.
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