L’allocution d’Emmanuel Macron ce dimanche 14 juin dernier a indiqué l’accélération de la phase 3 du processus de déconfinement et le passage de l’intégralité de la France métropolitaine en zone verte. La réouverture des restaurants en Ile-de-France le 15 juin et celle des écoles et collèges le 22 juin pointent vers une volonté de reprise socio-économique. Par ailleurs, 500 milliards d’euros ont été mobilisés pour soutenir l’économie française ces derniers mois. Ces mesures font écho aux inquiétudes des Français relevées dans une enquête IFOP pour NOCOM conduite à la fin du mois de mai.
Salariés et crise économique, cap sur la reprise d’activité
L’enquête rapporte que les Français interrogés considèrent la France plus menacée par une économie en berne que par la pandémie du coronavirus. Si la crise économique était considérée comme la principale menace pour le pays par 58 % des Français en avril, ils sont aujourd’hui 79 % à le penser et seulement 21 % à voir une plus grande gravité en l’épidémie de coronavirus.
Dans ce sens, la Commission Européenne classe actuellement la dangerosité du coronavirus au niveau 3, évitant le niveau 4, le cran maximum dont la mise en œuvre impacterait la législation et donc la protection des travailleurs. Cette décision pointe vers une volonté de soutenir une dynamique de reprise d’activité en permettant à un maximum de salariés européens de retourner au travail.
Il va sans dire que chez les salariés la crise du coronavirus laissera des traces psychologiques. En plus d’explorer le ressenti actuel entre salariés et crise économique, l’enquête IFOP-NOCOM a également évalué le niveau de confiance des Français envers les divers acteurs face à la crise du Covid-19. Si la confiance en le corps soignant et les établissements de santé reste très élevée (91 %), les entreprises en revanche font face à une opinion plus partagée (61 %).
La protection des salariés est de mise
L’enquête IFOP-NOCOM rapporte que 45 % des travailleurs interrogés souhaitaient un retour à la normale rapide. Comme le disait Emmanuel Macron lors de sa dernière allocution : « La seule réponse est de bâtir un modèle économique, durable, plus fort, de travailler, produire davantage pour ne pas dépendre des autres ». Le ton s’accorde est donné vers une reprise d’activité rapide et plus forte.
Plus que jamais, le Ministère du Travail enjoint les employeurs à protéger les emplois à l’intérieur de nos frontières. Le cas le plus médiatisé étant celui de l’entreprise PSA, fleuron de l’industrie française. Alors que des centaines d’ouvriers de leur usine polonaise étaient attendues en France pour renforcer les effectifs, sous la pression du gouvernement, le groupe a cette semaine fait marche arrière et préféré l’embauche d’intérimaires français.
Sans aucun doute, la pandémie du coronavirus marquera les générations qui l’auront vécu. Cependant, la tranche qui fait son entrée sur le marché du travail s’en retrouve lourdement impactée. De fait, les jeunes travailleurs sont face à l’écroulement des opportunités : l’apprentissage mis en difficulté, les ruptures de contrats de stage et les offres d’emploi qui disparaissent des sites d’annonces. Face à un marché du travail imprévisible, certains décident de poursuivre leurs études, repoussant leur recherche d’emploi à l’année prochaine. D’autres se tournent vers des petits boulots, déclarés ou non, et tentent de pallier au trou dans leur trésorerie et leur CV.
Mai TREBUIL