Les MOOC arrivent ! Les Massive Open Online Courses arrivent ! Mais de quoi s’agit-il ? On connaissait les massivement multi-joueurs avec des milliers et des millions de joueurs sur l’ensemble de la planète, aujourd’hui, les cours, les formations suivent le même mouvement. L’Internet permet de mettre en ligne des cours et d’assurer, sous réserve de la langue, à n’importe quel apprenant d’apprendre tout ce qu’il désire. Cela change complètement la nature de la formation et nécessite de savoir comment appréhender au mieux ce phénomène. Alors que doit-on faire ?
Le premier MOOC est né au Canada en 2008. 2008 est l’origine mais aussi l’aboutissement d’un processus engagé bien en amont, par exemple, le MIT a fêté ses 10 années avec son Open Course Ware, qui assure la mise en ligne de l’ensemble de ces cours disponibles pour tous les internautes et gratuitement. Et même en langue française avec des structures comme EM Grenoble ou ParisTech. Les prémices du MOOC, dont la seule référence francophone est ITYPA. Qu’est-ce qui a changé ?
Le MOOC est un dispositif que l’on met à disposition des apprenants, toute une myriade de cours gratuitement mis à la disposition du plus grand nombre. Chaque apprenant développe ainsi une stratégie de granularisation des savoirs, il choisit le grain qui intéresse au moment où il a besoin de ce savoir, il construit ainsi un parcours apprenant de la façon dont il apprend. Autrement dit, le Learning contract n’est pas forcément de mise, il peut y avoir une sérendipité apprenante, un vagabondage apprenant qui finalement permet de capitaliser savoir et savoir-faire.
La gratuité des MOOC assure sa massification, et cela ne veut pas dire qu’il n’existe pas de modèle économique. La massification, ce que le merchandising appelle le flux permet de développer des modèles push ou pull suivant les cas. Imaginons que l’ensemble de ces données soit stockées et analysée dans le cadre d’un datamining, cela reprendrait le même modèle que Facebook, l’outil est gratuit mais l’analyse est à a disposition de celui qui possède l’outil. Et comprendre les comportements d’apprentissage, cela vaut de l’or. De la même manière, une fois identifié une cible d’apprenant les managers pour des formations de management débutant ou senior par exemple assure un ciblage pour des bannières sur les modèles des médias, l’audience de la formation fait sa rentabilité.
Aujourd’hui le MOOC est marginal, particulièrement en français, ce qui lui assure davantage un avantage de différenciation marketing pour les premiers qui s’investissent mais demain lorsque chacun pourra trouver sa place et la question des nouveaux comportements apprenants prendra toute sa place. La formation pour tous pourrait devenir une réalité. Et la formation P2P ou peer to peer permettra de par les commentaires de chacun de faire vivre le MOOC. La seule question qui reste à définir est qui doit faire le MOOC ? Quelles seront les institutions de demain ? La question de réputation ne sera pas neutre dans ce choix.
Faut-il avoir peur des MOOC ? Faut-il y voir une opportunité pour les sachants de se confronter à une interculturelle, une unité mondiale pour construire de nouveaux standards de la formation planétaire ?
Stéphane DIEBOLD