Le meetup est un anglicisme qui se traduit par rencontre. Comment organiser la rencontre des collaborateurs de l’entreprise ? La rencontre classique s’articule entre les entretiens individuels et les réunions collectives. S’agit-il d’un rhabillage marketing d’une réalité ancienne ou d’une réelle innovation sociale. Qu’est-ce que le meetup apporte de plus qui ne soit déjà là ?
Les mots ne sont que le spectacle des idées. Changer les mots revient à changer les idées. Aujourd’hui, certains mots sont éculés, trop utilisé pour garder leur impact. Les néologismes ou les barbarismes sont alors une façon nouvelle de mettre en scènes les idées. S’agit-il d’une nouvelle idée ou d’une idée déjà ancienne ? Le meetup formatif est le fait d’organiser la connexion pour apprendre.
Quelle est la politique de rencontre de l’entreprise ? La rencontre signifie étymologiquement, aller vers, comment mettre en mouvement des collaborateurs, étymologiquement, comment les motiver. Autant d’appellations qui tournent autour des mêmes questions. Comment cristalliser le mouvement ?
La rencontre n’est pas seulement une rencontre rationnelle, qui ouvre voie à la confrontation d’idées, c’est aussi un moment magique, un langage qui sort du langage, une confrontation d’affects. Parler de rencontre nécessite une écriture affective de l’échange. Que se passe-t-il lors de la rencontre ?
La rencontre est un événementiel, un happening qui nécessite une écriture pour qu’il se passe toujours quelque chose, capter l’attention devient un outil majeur pour se faire entendre. Autrement dit, la question à se poser est qu’elle est le spectacle de la rencontre ? Et en quoi ce spectacle correspond à la ligne éditoriale de la pédagogie de l’entreprise ? Le meetup n’est pas seulement la création de moments ou d’espaces de réunion pour les apprenants, c’est aussi un choix stratégique pour l’apprendre ensemble.
La ritualisation des meetups ouvre voie à la culture de l’entreprise.
Pour changer de culture, le changement des rituels permet d’assurer le changement et le mouvement. Par exemple, changer de comportement des commerciaux passe alors par le changement des meetups, les nouvelles modalités de rencontre ouvrent voie aux nouveaux comportements. La nouveauté ne passe pas forcement par l’invention, elle peut signifier un recyclage de choses existantes.
Les Salons à la française retrouve une jeunesse en informatique pour créer du lien entre les individus. Savoir créer des hotspots, des points chauds où il se passe quelque chose.
Les hotspots sont des lieux de séduction, des lieux qui captent l’attention et qui assurent un mouvement volontaire vers la lumière, la flamme du savoir. Dans une démarche relationnelle, le meetup est une stratégie de flux comme le merchandising organise le marketing des flux, le meetup est une stratégie de captation de l’attention, fermant de l’apprentissage.
La formation soit être sexy, sans être vulgaire, elle doit attirer l’œil. Michel Maffesoli parle d’homo eroticus, érotiser la formation, pour s’en servir de structuration des communautés apprenantes. L’affect, l’eros sert de fondement au collectif, et de ciment dans le mouvement. Pas de changement sans affect, autrement dit pas de formation sans affect… plus que jamais érotique doit rimer avec formation…
Stéphane DIEBOLD