Le groupe CIMES, spécialiste de l’outsourcing de la gestion de la formation, vient de réaliser une étude sur la formation professionnelle en France. Cette enquête est la première à présenter un regard croisé sur la formation professionnelle : équipes formation, ressources humaines hors formation et les salariés. Deux secteurs semblent apporter une très grande importance à la formation : la Banque/Assurance/Services Financier (86%) et la Distribution (88%).
La taille de l’effectif influe fortement sur la perception des répondants : un pic d’efficacité est constaté dans les ETI : 75% répondent être suffisamment informés des possibilités de formation). Pour la Gestion de la formation : 56% des répondants de PME de moins de 500 salariés en ont une vision positive, contre 81% dans les ETI et 79% dans les grands groupes). Tous profils confondus, on note le fort développement de la confiance accordée aux Universités ou Grandes Ecoles, qui recueillent un taux de confiance de 54% des répondants.
Les 5 points clés de l’enquête :
- Une hausse de l’importance accordée à la formation en entreprise, qui passe de 68% en 2009 à 80 % en 2013,
- 35% des salariés qui vont en formation sont insatisfaits des aspects de gestion de la formation,
- La motivation principale pour suivre une formation est l’employabilité sur le marché du travail (63%), devant la maitrise de son poste (57%)
- Le manque de temps des équipes RH est la principale entrave qui nuit à la bonne application de la politique formation dans l’entreprise (cité à 44%), devant un budget d’achats pédagogique insuffisant (cité à 41%),
- Pour 60% des répondants, le format des formations évolue : elles seront plus courtes mais plus fréquentes.
Un décalage entre les formateurs et les salariés
Alors que la vision des équipes formation, et de manière plus large de la DRH, est en léger décalage par rapport à celles des salariés « clients internes » de la formation, cette dernière est parfois très clivée. Notamment sur les priorités du plan de formation : les formations sécurités & habilitations sont pour 38% des équipes formation prioritairement ciblées dans les thématiques, là où seulement 15% des « clients internes » le perçoivent. De même, 70% des équipes formation citent le domaine du management parmi les priorités du plan, contre juste 47% pour les « clients internes ».
En revanche, pour près d’un tiers (30%) des salariés, les langues sont une priorité du plan, mais moins d’un quart (23%) des équipes formation pensent la même chose. Ces forts décalages de perception peuvent entrainer des insatisfactions entre des besoins de formation à couvrir par les salariés, et les efforts fournis au quotidien par les équipes formation. L’écart est également notable sur la nature des prestataires formation à choisir. 74% des « clients internes » ont plutôt tendance à faire confiance pour une formation qu’il devrait suivre à un organisme privé national et reconnu (contre 61% pour les équipes formation), là où les équipes formations privilégient à 41% les formateurs internes (contre 21% pour les salariés).
Enfin, dernier sujet clivant d’importance : là où 61% des équipes formation pensent que les objectifs de la formation dans leur entreprise est le développement de la compétitivité de l’entreprise, ils ne sont que 46% des « clients internes » à le déclarer.
Des durées plus courtes
Concernant la pédagogie, l’étude confirme l’évolution de cette dernière : il y a une tendance forte et partagée par tous de formation plus courtes (84% des répondants) mais plus fréquentes (69% des répondants). Croisés avec l’attrait du e-learning (54% des répondants pensant qu’il permet de rendre la formation plus efficace et moins coûteuse), ces résultats confirment l’essor du blended learning dans les entreprises. Un point important à noter est cependant que l’aspect « budget » n’est pas le premier frein à la bonne application de la politique formation : c’est le manque de temps des équipes RH (cité à 56% par les équipes formation contre 27% pour le manque de budget d’achat pédagogique, et à 44% pour le global des répondants contre 41%).
Le dernier point relevé par l’étude est que l’ensemble des évolutions constatées va complexifier la gestion de la formation. En effet, la hausse de la volumétrie de l’offre formation (certes plus courtes mais plus fréquentes), les diverses modalités pédagogiques (alliance de présentiel et de e-learning), l’attrait des professionnels pour les formateurs internes et la hausse des demandes de DIF et de CIF (constatée par 33% des répondants, et 39% des équipes formation) va engendrer un forte charge administrative sur des dispositifs toujours plus complexes. Ces résultats couplés avec les 35% de « clients internes » insatisfaits de la gestion de la formation, et des 56% d’équipes RH qui manquent de temps pour appliquer la politique formation nécessitent de soit renforcer les équipes formation, soit d’externaliser une partie de la gestion vers un prestataire spécialisé.
Méthodologie
Etude réalisée par le cabinet Quatre Vents auprès de 481 personnes qui ont répondu à cette enquête, provenant des différents profils interrogés (45% issus des directions des ressources humaines et 55% issus des « clients internes »), de toutes tailles d’entreprises (30% issus de PME de moins de 500 salariés, 32% issus d’ETI de 500 à 3 000 salariés, et 38% issus de grands groupes de plus de 3 000 salariés), et de tous secteurs.
Les restitutions des résultats en avril 2013 auront réuni plus de 50 entreprises sur 3 dates, parmi lesquelles ALCATEL-LUCENT, AXA France, CARREFOUR, RENAULT, NOVESCIA, BOUYGUES IMMOBILIER, BPCE, CONFORAMA, MBDA…
Bertrand MILAS – 01 75 00 15 30