La gestion de la paie est un domaine complexe. Il s’agit, en effet, d’une activité extrêmement exigeante qui fait appel à de nombreuses informations légales, réglementaires, conventionnelles, ….
Ce constat étant fait, beaucoup de sociétés se posent un jour ou l’autre la question suivante : doit-on externaliser la paie ?
Pourquoi externaliser la gestion de la paie ?
L’externalisation de la paie s’adresse-t-elle à tout type de sociétés ?
L’externalisation de la paie permet-elle toujours une réduction des coûts ?
Les conditions pour réussir un projet d’externalisation de la paie
Selon, Laurent Boëns, il y a trois points importants pour réussir un projet d’externalisation de la paie.
« – La démarche doit s’inscrire sur du long terme. Les allers retours sont souvent lourds. Il faut prendre ces décisions de façon réfléchie. C’est un projet qu’il faut mener avec une vision à long terme. Les contrats actuellement sont assez engageants (3 à 5 ans), il ne faut pas faire ça à la légère. Il faut que ça soit quelque chose de fort pour l’entreprise.
– Le deuxième point majeur est qu’il faut veiller au transfert de compétences et de connaissances. En droit français, il y a la loi, la convention collective, et les accords en entreprises nombreux. Il faut que l’entreprise client transmette cet historique d’accords d’entreprise au prestataire. Le client est assez impliqué dans la phase de mise en oeuvre. C’est une étape très importante. L’externalisation ce n’est pas l’abandon, le client doit participer à la réussite du projet.
– Enfin, il faut se mettre d’accord sur le mode de fonctionnement en continu avec l’entreprise notamment sur des notions de réunions mensuelles de production, quels sont les indicateurs que l’on suit et quels niveaux on veut atteindre. Il faut partir avec les bonnes règles du jeu. Il faut externaliser chez un prestataire pour qui la paie et les RH sont vraiment le cœur de métier. La paie est relativement complexe et nouveau, ce qui n’est pas le cas que d’autres domaines. »
« Pour réussir un bon contrat d’externalisation », insiste Christophe Patte, « il est nécessaire de bien clarifier la prestation de service et de tout écrire, la mise en place d’une convention de services viendra s’ajouter au contrat. On indiquera dans cette convention un certain nombre de procédures d’escalade en cas de problème dans la réalisation de la prestation de service, des clauses de bonus/malus peuvent également être définies.»
Hamid Hidja précise que « la relation entre le client et le prestataire est fondamentale, car une fois que le projet est terminé, c’est ce qui reste. Souvent, notamment dans les centres de service partagés, la difficulté est la relation entre le prestataire et le client. Il faut bien définir les rôles et les ressources. Il ne faut pas se contenter de faire l’analyse du projet en fonction du service qui sera délivré, c’est fondamental mais pas suffisant. Il faut bien penser son organisation interne par rapport à ce futur mode de fonctionnement. »
Les garanties apportées par les prestataires de l’externalisation de la paie
« Il n’y a pas d’externalisation de la paie sans obligation de résultats », insiste Christophe Patte. «Beaucoup de prestataires prétendent faire de l’externalisation de la paie alors qu’ils ne font que de l’externalisation de moyens informatiques (infogérance). Ils ne s’engagent pas sur les résultats. Dans un projet de BPO, le prestataire est censé avoir une obligation de résultats contractuelle et une garantie financière associée.»
Laurents Boëns précise « que si les engagements de service contractualisés ne sont pas respectés, des pénalités sont mises en oeuvre.» Il ajoute « qu’il est également important d’avoir des offres qui s’adaptent et évoluent selon l’évolution de nos clients. Aujourd’hui, chez ADP, nous gérons de petites, moyennes et grosses entreprises et nous avons une capacité à faire évoluer le périmètre d’externalisation par rapport aux spécificités de nos clients.»
Pour Hamid Hidja, « il y a également des engagements de fonctionnement côté client, qui se traduisent par des engagements de compétences, une approche organisationnelle, et la dimension de relation qui doit être matérialisée. Au-delà de l’aspect fonctionnel paie et système. »
Anne-Sophie Duguay