Le candidat type au télétravail est une diplômée d’école d’ingénieur ou de commerce, âgée de moins de 30 ans, travaillant dans une ETI ou une grande entreprise de l’énergie, de la banque-assurance ou des services aux entreprises et résidant dans une ville de plus de 200 000 habitants. C’est ce qui ressort d’une étude d’Opinionway pour Horoquartz auprès de 2200 salariés français. Une étude qui révèle aussi quelques surprises, comme par exemple la demande étonnamment élevée en milieu rural.
Les jeunes plébiscitent le télétravail
Une vaste enquête réalisée récemment par Opinionway pour Horoquartz a largement remis en cause un certain nombre d’idées reçues sur les différences générationnelles au travail, notamment sur les générations Y et Z. Si les sujets marquants de la relation au travail varient peu avec l’âge, les comportements au travail présentent eux de vrais différences. La possibilité de pouvoir télétravailler en est une.
Différentes études évaluent entre 15 et 17%, le nombre de salariés français pouvant déjà télétravailler, de façon plus ou moins régulière. Ceux qui le font dans un cadre organisé (avec un accord d’entreprise et des dispositions contractuelles) sont bien moins nombreux.
L’étude Opinionway pour Horoquartz le démontre sans ambiguïté : pouvoir télétravailler est une attente forte des plus jeunes générations. 49% des salariés, secteur privé et secteur public confondus, expriment ce souhait. Mais ce chiffre monte à 55% pour les moins de 30 ans, descend à 51% pour les 40-49 ans, et à 34% pour les 60 ans et plus. Et parmi ceux qui souhaitent télétravailler, 22% des 30-39 ans voudraient le faire de façon régulière pour seulement 7% des plus de 60 ans. Le marqueur générationnel est clair. La possibilité de pouvoir télétravailler est une attente désormais majoritaire chez les plus jeunes.
La localisation géographique : un autre vrai marqueur
Le lieu de résidence du salarié influe fortement sur le souhait de pouvoir télétravailler. 56% des salariés de la région Parisienne et 52% de ceux qui habitent dans des villes de plus de 200 000 habitants expriment cette attente et cela ne surprendra personne. Mais ce qui est plus étonnant, c’est que les salariés habitant dans des agglomérations de 2000 à 4999 habitants viennent juste derrière. Ils sont 50% à formuler ce souhait, loin devant ceux des villes moyennes. C’est d’ailleurs dans les agglomérations de 50 000 à 99 999 habitants que la demande en télétravail est la moins forte (41%).
La difficulté des transports explique facilement la demande dans les grandes villes. L’éloignement du lieu de travail, et donc le temps et le coût des trajets en milieu rural fournissent probablement une explication à cette forte attente dans les petites agglomérations. Les villes moyennes semblent être un compromis, où le temps de trajet reste acceptable et par conséquent la demande pour le télétravail plus faible.
Les femmes plus demandeuses que les hommes
Assez logiquement, les femmes (53%) sont plus nombreuses que les hommes (46%) à souhaiter télétravailler. Elles sont également plus nombreuses à vouloir le faire de façon régulière (21% contre 16%).
Le marqueur le plus déterminant reste le niveau d’études
Plus les salariés sont qualifiés, plus ils souhaitent télétravailler. Ainsi, la palme revient aux cadres qui sont 69% à exprimer cette attente, dont 23% de façon régulière, suivis par les professions intermédiaires avec 53% et les employés avec 49%. Les ouvriers ferment la marche, ce qui n’est guère surprenant dans la mesure où leur métier, à quelques exceptions près, est rarement compatible avec du travail à domicile.
Très logiquement, on retrouve la même relation par rapport au niveau de diplôme. Si 47% des salariés ayant le baccalauréat souhaitent télétravailler, cette proportion monte à 74% des diplômés d’écoles d’ingénieur ou de commerce.
Le secteur d’activité est un facteur majeur
L’analyse par secteur d’activité montre des disparités importantes. Les salariés des secteurs de l’énergie, de la banque-assurance, et des services aux entreprises sont demandeurs de télétravail à plus de 65%. Alors que les salariés de l’industrie, du commerce et des transports sont moins de 45% à exprimer ce souhait. La demande est donc assez probablement corrélée avec la possibilité pratique de chaque secteur d’offrir des possibilités de télétravail à ses salariés. Et le pourcentage de salariés susceptibles de pouvoir télétravailler est nécessairement plus élevé dans des secteurs tertiaires et qualifiés que dans des secteurs où une présence physique sur le lieu de travail est la règle majoritaire.
Télétravail : Privé-Public même combat ?
49% des salariés du secteur privé expriment une attente pour le télétravail, chiffre qui monte à 53% pour ceux qui travaillent dans une entreprise publique, alors que les fonctionnaires ne sont ‘que’ 46% dans cette situation. Mais là également, le métier de nombreux fonctionnaires implique par nature une présence sur le lieu de travail, réduisant fortement le pourcentage des effectifs éligibles au télétravail.
Les salariés des ETI et des grandes entreprises sont les plus demandeurs
Alors que 45% des collaborateurs de TPE et 48% de ceux des PME souhaitent pouvoir télétravailler, ce chiffre monte à 53% dans les ETI et à 52% dans les grandes entreprises.
Une souplesse pour ceux qui travaillent en dehors des horaires
Le télétravail est particulièrement souhaité par les salariés qui travaillent de dehors de leurs horaires normaux. Curieusement, on remarque que ce ne sont pas les salariés qui vivent cette réalité tous les jours qui sont les plus demandeurs (54%). L’attente la plus forte se situe chez les salariés pour qui le travail en dehors des horaires se produit une fois par semaine ou moins (58%). Pour ces salariés, le télétravail constitue probablement une solution efficace pour faire face à des situations qui restent assez peu fréquentes et pour lesquelles ils ne se sont pas nécessairement organisés.
La demande de télétravail : des facteurs plus importants que d’autres
On le voit, de nombreux facteurs déterminent l’importance de l’attente des collaborateurs pour pouvoir télétravailler. Si on les hiérarchise par ordre d’intensité, on obtient le classement suivant :
- Le niveau de diplôme
- Le secteur d’activité
- L’âge
- Le lieu de résidence
- La taille de l’entreprise
- Le sexe du salarié
- Le secteur public ou privé