égalité hommes femmes : Le 27 janvier 2011, la loi « Copé Zimmermann » posait l’obligation de respecter un quota minimum de membres de chaque sexe au sein des conseils d’administration et des conseils de surveillance des grandes entreprises et ETI (entreprises de taille intermédiaire) afin d’équilibrer la représentation des femmes et des hommes. Cette loi présentait un objectif clair : 40% de femmes en 2017. A l’échelle européenne, une récente étude permet d’ouvrir les yeux quant aux avantages de l’égalité hommes femmes à un niveau macroéconomique. Explications.
Loi Copé-Zimmermann en France : les chiffres
Selon une étude menée par Deloitte Conseil, le taux médian de pourcentage de femmes au sein des conseils était, au 1er mars 2017 :
- De 42% dans les entreprises du CAC 40
- De 40% dans les sociétés du SBF 120
- De 33% dans les entreprises du CAC Small
La France semble avoir atteint les objectifs fixés par la loi et domine le podium des pays européens pour la féminisation des conseils.
Visiblement, de réels efforts ont été fournis par les grandes entreprises et les sociétés de taille intermédiaire, le palmarès des patrons les plus performants publié par Challenges-Oddo&Cie en décembre 2016 n’incluant aucune femme et indiquant l’absence de femmes, des postes de direction à la fin de l’année 2016.
Pour les entreprises du CAC 40 et du SBF 120, l’objectif a donc été atteint. Dès 2014, ces entreprises avaient été soumises à un objectif intermédiaire de 20% de femmes dans les CA, mettant en place des mesures afin d’encourager la candidature des femmes dans les pools de pré-sélection et de développer des programmes adaptés.
Si l’idée de montrer l’exemple en commençant par les entreprises du CAC 40, du SBF 120 et du CAC Small, la mise en application de la loi Copé-Zimmermann semble bien difficile à atteindre pour les entreprises qui n’en font pas partie. Les statistiques actuelles indiquent une moyenne de 15,5% de femmes dans les conseils d’administration, laissant présager un fonctionnement à deux vitesses.
égalité hommes femmes : levier de croissance économique ?
Selon l’Institut européen pour l’Egalité entre les Hommes et les Femmes (EIGE), une agence de l’Union européenne dont le siège se situe en Lituanie, si l’Union européenne intensifiait ses efforts pour promouvoir l’égalité des genres, cela ouvrirait la voie à un nombre plus important de postes et le PIB par habitant augmenterait de manière significative, permettant à la société de s’adapter aux défis démographiques et économiques comme le vieillissement de la population par exemple.
Dans son étude sur l’égalité des sexes, publiée à l’occasion de la Journée Internationale de la Femme le 8 mars 2017, l’institut EIGE présente l’égalité entre hommes et femmes comme l’une des valeurs fondamentales de l’Union européenne, mais également un moteur de croissance économique. Vera Jourová, Commissaire à la Justice, aux consommateurs et à l’égalité des genres est catégorique sur ce point et brandit les résultats de son étude : l’égalité des sexes génèrerait jusqu’à 10,5 millions d’emplois supplémentaires dans l’UE d’ici 2050 et le taux d’emploi de l’Union atteindrait près de 80%. Le PIB par habitant, quant à lui, serait également positivement affecté et pourrait atteindre près de 10% d’ici à 2050.
L’étude montre également que l’augmentation de l’égalité entre les sexes pourrait être accompagnée de répercussions économiques positives si les inégalités étaient réduites dans l’éducation et principalement au niveau des disciplines STIM (Science, Technologie, Ingénierie et Mathématiques).
Ces résultats constituent une grande première, dans la mesure où aucune étude antérieure n’a jamais permis de modéliser les avantages macroéconomiques de l’égalité des sexes. Autant d’arguments à mettre en avant pour faire de la parité une priorité à tous les niveaux et d’effacer, petit à petit, le plafond de verre encore bien présent dans de nombreuses entreprises, quelle que soit leur taille.
Marilyn GUILLAUME