Les résultats des municipales sont tombés. Plusieurs critères ont orienté les choix des citoyens : le candidat (le chef de projet), son programme (son projet) et son parti politique. Mais, vote-ton pour un homme ou pour des idées ? Quel est l’impact de l’image des candidats politiques sur le choix final des électeurs ? Barack Obama, Angela Merkel ou encore François Hollande ont-ils tout été élus pour leur programme politique, leurs compétences ou parce qu’ils avaient l'âme d'un bon chef de projet ?
D’après une étude de l’agence ADN Communication, les candidats les plus proches des citoyens et les plus charismatiques ont tendance à remporter les élections. Seuls trois critères comptent réellement pour un candidat : la proximité, la notoriété et la crédibilité. D’autres attribuent une longueur d’avance aux maires sortants qui n’ont pas commis de grosse erreur durant leur mandat. Leur programme entre bien évidemment ensuite en jeu. Ces critères peuvent être bien évidemment rattachés à la gestion de projet, où un bon chef de projet est très souvent perçu comme quelqu’un de charismatique et à l’écoute de son équipe.
Le projet est-il un facteur de choix pour les électeurs ?
Lorsque les électeurs ne connaissent aucun candidat, l’étiquette partisane et le programme du parti restent des facteurs essentiels de choix. Par ailleurs, le candidat qui veut être élu doit rassembler au premier tour le noyau dur de ses partisans puis, au second tour, un électorat nettement plus large que celui de son parti, il doit donc penser à des propositions susceptibles d’attirer au-delà de son cœur de cible.
De plus, il est à noter que le choix des candidats varie selon les caractéristiques sociodémographiques et politiques des électeurs. Une personne jeune votera plus facilement pour un candidat qui semble moins expérimenté et les femmes pour des candidates féminines… La profession de l’électeur induit de nettes différences dans la propension à attribuer des qualités : les candidats du Parti Socialiste bénéficient de l’image la plus positive au sein des classes moyennes et populaires, les candidats de la droite modérée sont toujours plus valorisés parmi les catégories de travailleurs indépendants.
Ce pouvoir des « images » a pour conséquence de générer des brouillages politiques : on peut en effet se situer « à gauche » mais avoir l’intention de voter pour un candidat UMP parce qu’on apprécie ses qualités ; on peut aussi se positionner « à droite » et déclarer une intention de vote pour le candidat PS, là encore parce qu’on juge l’individu positivement. Ces « échanges » entrecamp de gauche et camp de droite constituent aujourd’hui l’un des enjeux du combat municipal qui s’est achevé.
Ou l’image du « chef de projet » est-elle la clé de l’élection ?
Dans notre société moderne qui prône la consommation et la perfection, une belle apparence physique est devenue un atout non négligeable à la réussite sociale. Ce phénomène est présent dans tous les domaines, notamment dans la vie professionnelle. En politique, l’image est un facteur qui peut influencer l’opinion des électeurs. Partant du fait que cet élément a des impacts majeurs sur les décisions du public, les politiciens ont tout intérêt à savoir la maîtriser, voire à la renforcer en période d’élection.
Dès lors, on comprend mieux pourquoi les candidats à une élection mettent tant de soin à se façonner une image de “crédibilité”. Parfois, certaines techniques sont appliquées pour améliorer l’apparence d’un candidat et, ainsi, renforcer son image aux yeux du public. Lors de meetings politiques notamment, les professionnels de l’image ont pris une place prépondérante aux côtés des « communicants » qui les sollicitent pour « mettre en scène » leur candidat et offrir « une image propre » aux très nombreuses chaînes de télévision.
De la théorie… à la réalité.
Une équipe de psychologues de l’université de Princeton a montré que les inférences de compétence, basées uniquement sur l’apparence du candidat politique et sans connaissance préalable de la personne, prédisent les résultats des élections. Donc seule l’apparence compterait pour remporter une victoire politique ?
Une seconde expérience menée à l’UNIL par le professeur John Antonakis confirme que l’apparence pèse lourdement sur nos décisions politiques.Cette première expérience a révélé que, 7 fois sur 10, les personnes interrogées étaient capables de reproduire l’élection réelle sur la base d’un simple coup d’œil sur les candidats. Cette recherche souligne la disproportion de l’argument physique dans l’un des choix démocratiques majeurs et tend à mettre en évidence les différentes formes que peut revêtir l’influence de l’apparence physique ou de l’image dégagée par le candidat sur les électeurs.
En France, nos politiciens échapperaient-ils à cette dictature des apparences ? Le poids de l’image, François Hollande le connait bien… Lui-même a changé radicalement de look avant la campagne de 2012 en perdant du poids et en redynamisant ainsi sa silhouette. Il souhaitait à tout prix faire oublier l’image de «gentil nigaud» véhiculée par certains opposants ou humoristes. «Un homme au poids contrôlé signifie une politique rigoureuse et mesurée. A l’inverse, (…) selon la croyance sociale, être gros, c’est se monter passif, dépendant voire moins intelligent». A un instant donné, l’image oriente donc le choix…
Que retenir de tout cela ?
Nous réalisons ainsi que, souvent, le candidat et ses atouts – ses compétences, son expérience, son physique, ses équipes et ses outils – prennent le pas sur le parti qu’il représente. Etre à la tête d’une campagne ou d’un mandat étant une parfaite illustration de ce que l’on appelle la gestion de projet, l’analogie est rapide : contrairement aux idées reçues, le vote se tourne vers le chef de projet et non vers le projet en tant que tel …
Gilles Lavalou, Président de NQI
A propos de NQI :
Créé en 2002, NQI est un éditeur français de solutions web de gestion de projets et de portefeuilles (PPM) pour près de 200 organisations publiques et privées. Son ambition est de faciliter les arbitrages et les prises de décisions en donnant une visibilité en temps réel sur les projets et les activités d'une organisation. Pour cela, les solutions NQI fédèrent tous les participants aux projets sur un espace web commun et leur donnent les outils pour maîtriser l'intégralité du cycle de vie de leurs portefeuilles de projets.
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