Même si les Français ont moins peur d’être discriminé aujourd’hui, la discrimination perdure et nombreux sont les salariés qui se sentent défavorisés. En outre, les distinctions effectuées dans les entreprises se fondent régulièrement sur des critères non professionnels ou non objectifs. Mais quels sont-ils et pourquoi ?
Des discriminations anciennes qui persistent
Une étude The Workforce View in Europe 2019 réalisée par ADP montre que 30% des salariés européens déclarent avoir été discriminé au travail. Ce chiffre reste très élevé malgré une légère diminution par rapport aux années précédentes. Plus inquiétant, en France, ce chiffre atteint même 35%. Parmi les critères les plus fréquents en matière de différenciation : l’âge, le sexe, l’origine ethnique, la religion ou encore l’orientation sexuelle.
En France et en Europe, l’âge est majoritairement discriminé. On considère les salariés ou trop jeunes ou trop vieux et cela peut expliquer un motif de refus. En seconde place de ce triste podium, le genre reste très discriminé. Ce phénomène touche toujours davantage les femmes que les hommes. Les distinctions liées à la couleur de peau ou l’apparence d’un individu lors d’un recrutement ou d’un licenciement ont la dent dure. Il est inquiétant de voir que les recruteurs accordent encore une importance à ces critères qui n’ont rien à voir avec les compétences réelles d’un individu. De plus, de nouveaux motifs de discrimination font désormais leur apparition, ce qui ternit la QVCT de l’entreprise.
De nouvelles discriminations difficiles à enrayer
D’autres différenciations s’opèrent dans le monde du travail mais font pourtant moins parler. En effet, le handicap est un critère discriminant très important. D’ailleurs le Défenseur des droits relève en 2018 23% de salariés Français victimes de discrimination au travail à cause de leur handicap. D’autres critères sont eux plus farfelus. Ainsi, des salariés sont défavorisés en fonction de leur expérience ou de leur statut professionnel. Le parcours scolaire, les établissements ou le niveau de diplôme sont des critères qui permettent aux recruteurs de supprimer rapidement des dossiers. Des actes discriminatoire interviennent même pour des questions de taille, de poids, d’opinion politique voire de type d’alimentation choisi.
Il est difficile de lutter contre ces discriminations même si des règles existent. Pour se défendre, les salariés ont souvent à charge de prouver la discrimination ce qui est difficile. Les entreprises semblent avoir pris le problème de l’inégalité de genre au sérieux. Elles s’assurent de l’égalité des salaires mais oublient parfois les autres discriminations.
Diane DUC