En 2024, la Qualité de Vie et les Conditions au Travail (QVCT) décroche la première place dans les attentes des salariés français selon 90 % des interrogés à l’étude de Qualisocial et de Workmonitor, menée par Randstad. Autour du terme QVCT de nombreux sujets gravitent, dont l’un devient une priorité pour l’entreprise : la santé mentale.
Le 15 mars dernier a d’ailleurs eu lieu la journée de la santé mentale positive. Cet événement était une occasion de mettre en lumière les conditions favorables à la santé mentale et valoriser les ressources à actionner individuellement. La genZ a d’ailleurs défini sa propre recette pour veiller à son bien-être psychique et contrer les effets négatifs liés à leur dépendance aux écrans, elle l’appelle « le menu dopamine » qui compte plus de 1 milliard de vue sur TikTok.
Le principe ? Se « nourrir » chaque jour de plaisirs immédiats (la dopamine étant l’hormone de la récompense) par des activités saines et tonifiantes, en fonction de son temps et de son besoin.
Il y a donc une prise de conscience intergénérationnelle à considérer que le bien-être n’est plus une notion cosmétique, mais psychique. Le bien-être mental est essentiel à la santé en général.
Dans une société où la performance est reine et où le stress a envahi le quotidien, il fait d’autant plus sens de savoir identifier ce qui nous fait du bien pour l’implémenter dans nos vies et prévenir les maux de la tête, du corps et du cœur, sans attendre que l’entreprise en soit seule responsable.
Définition de la santé mentale
Selon l’OMS, la santé mentale est une composante essentielle de la santé. Elle ne se résume pas à l’absence de maladie, de troubles ou de handicaps mentaux. La santé mentale définit un état de bien-être psychique, émotionnel et cognitif « qui permet à chacun de réaliser son potentiel, de faire face aux difficultés normales de la vie, de travailler avec succès et de manière productive, et d’être en mesure d’apporter une contribution à la communauté. »
Nous ne sommes pas seuls responsables de notre santé mentale, mais on peut tous développer des capacités pour l’améliorer.
En quoi les émotions sont-elles au centre de notre santé mentale ?
Notre qualité de vie est proportionnelle à la qualité des émotions qu’on vit, que ce soit au travail ou ailleurs. Il est donc primordial de trouver l’équilibre entre les émotions négatives et les positives. Néanmoins, rappelons que l’humain réagit plus facilement aux mauvaises qu’aux bonnes. En effet, les émotions négatives s’accrochent à nous comme du Velcro, alors que les émotions positives glissent sur nous comme du Teflon. C’est ainsi : nous sommes trois fois plus sensibles aux émotions désagréables qu’aux émotions agréables.
Partant de ce constat, on comprend aisément que les émotions négatives — stress, angoisse, incertitude, frustration — influencent notre bien-être psychique. Aussi, pour rééquilibrer les plateaux de la balance, les émotions positives doivent s’inviter en nombre dans notre quotidien et cela implique d’aller piocher parmi ces émotions qui nous font du bien.
Et si le problème était justement le manque d’émotions positives ? Confiance, joie, sérénité, gratitude, ces émotions sont au cœur de notre bien-être au travail, comme ailleurs.
Les 5 pistes pour cultiver ce qui nous fait du bien
Toutes les pratiques qui nous aident à mieux nous connaître et à gérer nos émotions sont bonnes. En effet, lorsque nous sommes encombrés par le stress, la peur, la colère, l’incertitude, la frustration, il est important de savoir ce qui nous fait du bien et d’aller puiser dans ces ressources.
Parmi les premières pratiques, il y a bien entendu le yoga, la méditation, la respiration, l’écriture, le dessin ou encore une belle balade dans la nature, mais j’aimerais également vous proposer 5 pistes de réflexion pour cultiver ce qui nous fait du bien.
Récupérer son pouvoir de concentration
Nous sommes devenus des serials zappeurs, sollicités de droite comme de gauche par différents mails, notifications, Slack, réunions, zoom… Si bien que nos temps de concentration n’en sont pas. Qu’il s’agisse de la vie personnelle ou professionnelle, notre capacité d’attention est limitée. Nous sommes victimes du clic frénétique ! 34 % d’entre nous ne peuvent s’empêcher de consulter leur téléphone toutes les 10 minutes, même en l’absence de notifications.
Pourtant, récupérer son pouvoir de concentration c’est avoir une maîtrise sur le temps, mieux le gérer, l’apprécier comme bon nous semble, de manière saine, tonifiante ou rassurante. Sans aucun doute, maîtriser le temps nous fait du bien !
Comment faire ?
- Poser des limites à la distraction : éloigner son portable de soi lorsqu’on déjeune, dîne
- Couper les notifications de son portable le temps d’une tâche pour reprendre le contrôle sur son attention
- Faire une chose à la fois : être multitâche éparpille notre esprit, déclenche de l’anxiété, augmente les risques d’erreur, diminue notre niveau de concentration
- S’accorder des temps de lecture profonds, sans être happé par votre écran
- Informer de son indisponibilité momentanée, sans culpabiliser, pour se concentrer complètement à une tâche
- Bloquer des temps dans son agenda : méthode du time blocking
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Bien s’entourer et avoir des discussions constructives
La qualité de nos relations contribue largement à la qualité de notre vie. Comment réagissez-vous à quelqu’un qui sabote toutes vos idées à coup de « Oui, mais » « À ta place, moi je » « De toute façon c’est toujours pareil » « On ne peut rien faire, faut faire avec » ?
Les « Oui, mais », les objections, le pessimisme, les critiques ont pour effets négatifs de :
- décourager ;
- démotiver ;
- casser l’enthousiasme ;
- affecter l’énergie ou le moral ;
- bloquer les futurs échanges.
Entourez-vous de personnes forces de proposition, optimistes, qui vous poussent à réaliser vos projets, qui vous font rire, vous apaisent, vous offrent des feed-back constructifs. En retour, vous-même appréciez les qualités de vos collègues, de votre entourage plutôt que de mettre l’accent sur leurs travers.
Nous sommes la moyenne énergétique des 5 personnes avec lesquelles
nous passons le plus de temps.
Verbaliser et partager ses difficultés
Bien s’entourer, verbaliser nos sentiments négatifs, partager nos problèmes est une source de soulagement sous-estimée. Pourtant, la psychologie et les neurosciences s’accordent à dire qu’en parler est aussi indispensable qu’efficace.
Les effets positifs sont nombreux :
- réduire ou soulager le stress ;
- créer un lien de confiance ;
- diminuer le sentiment de chappe émotionnelle mentale ou physique ressentie dans le ventre ou les épaules ;
- libérer la douleur au lieu de la comprimer.
Si partager avec quelqu’un n’est pas confortable, vous pouvez aussi choisir d’écrire, poser sur le papier vos ressentis négatifs ou vos problèmes c’est une manière de les libérer, au lieu de les étouffer. Là aussi, verbaliser, parler, partager nos difficultés nous fait du bien, on se sent écouté, compris ou simplement soulagé.
Donner, se sentir utile
Le sentiment d’utilité est une émotion positive qu’on oublie souvent de citer. Or, sans nécessairement s’engager dans une grande cause qui demande du temps ou de l’argent, il y a de multiples façons de faire quelque chose pour aider les autres :
- partager le CV, le site web de quelqu’un qui en a besoin ;
- apporter son soutien à une personne en lui offrant une référence ou en le mettant en relation pour une nouvelle collaboration ;
- faire un compliment, encourager, reconnaître le travail d’une personne ;
- proposer son aide à un collègue pour un dossier.
Aider son prochain sans attendre un retour de sa part, sinon un sourire, un merci, apporte une immense satisfaction et l’on oublie souvent de le rappeler. Dans une société où l’on prône 3 fois sur 4 la bienveillance, allons donc échanger avec une personne âgée sur un banc, un commerçant sur la qualité de ses produits, un inconnu qui a les bras chargés. Ainsi nous remplissons nous-mêmes notre réservoir de bien-être et de satisfaction de la vie.
Prendre des rendez-vous introspectifs avec soi
La démarche peut sembler naïve à première vue, pourtant elle témoigne d’une intériorité et d’une conscience de soi. Socrate ne disait-il pas « Connais-toi, toi-même » ?
Pourquoi ça ne va pas ? Comment je me sens ? À l’inverse, qu’est-ce qui va bien ? Sur quelles forces, ressources, expériences passées m’appuyer ?
Pour certains, prendre un rendez-vous avec soi consistera à faire un footing, s’offrir un soin au SPA, ou se faire couler un bon bain aux huiles relaxantes. Pour d’autres, il s’agira d’aller plus en profondeur en matière de connaissance de soi et d’interroger son niveau de bien-être.
- Quelle est la qualité essentielle à mes yeux ?
- Qu’est-ce qui compte le plus pour moi dans mon travail ?
- Quelle est ma satisfaction dans les divers domaines de ma vie ?
- Est-ce que je donne du temps à ce que j’aime ?
- Est-ce que je donne de la valeur à ce que je fais ?
- Quand ça ne va pas trop, quelle est ma batterie intérieure ?
Si vous voulez aller plus loin dans ce voyage introspectif, je vous partage un extrait de mon livre J’peux pas j’ai rendez-vous avec moi :
S’occuper de sa santé mentale est bien plus important qu’on ne le pense. C’est tellement essentiel de prendre soin de soi, de son corps comme de sa tête. Aujourd’hui, il me semble si simple de dire que si nous savons tendre notre épaule aux autres et nous asseoir sur un banc pour partager leur questionnement ou leur tristesse, nous devrions apprendre à nous l’offrir à nous-mêmes ce temps. Charité bien ordonnée commence par soi-même. Nous savons parfaitement écouter un ami, un client, un collègue, un mari, un enfant alors écoutons-nous davantage.
Il y a une responsabilité citoyenne à prendre soin de notre hygiène mentale, car ce que nous vivons à l’intérieur rayonne à l’extérieur. #EffetBifidus. Je m’explique, si je vis dans l’inquiétude, la tristesse, la jalousie, la culpabilité, je sape mon moral, je ternis mes journées et je contamine les autres. À l’inverse, si je vis dans la confiance, la sérénité, la joie, le sentiment d’utilité, j’embellis mes journées et celles des autres.
Votre vie, votre sérénité, votre équilibre ont de la valeur. Quand vous vous protégez, en disant oui à ci, ou non à ça, c’est aussi votre écosystème que vous protégez autour de vous.
La vie n’a de sens que par les actions qu’on mène. Et il y a du sens à prendre du temps pour soi. Je dirai même que prendre du temps pour soi rend service à l’entourage. Il nous retrouve apaisés, radieux, calmes, ressourcés, reconnaissants et remplis de good vibes. Développer des relations harmonieuses et positives avec les autres passe par la relation qu’on a avec nous-même. C’est un cercle vertueux : prendre soin de soi, pour prendre soin des autres, de ses enfants, de sa.son partenaire, de ses collègues, de ses équipes, etc. C’est un peu le principe du masque à oxygène dans l’avion. Je commence par m’équiper moi avant de vouloir sauver l’avion complet.
Au même titre qu’on ne peut pas donner de l’argent qu’on n’a pas, on ne peut pas donner du temps aux autres, si l’on ne s’en accorde pas à soi.
On ne peut pas donner de l’énergie aux autres, si l’on ne recharge pas les batteries.
On ne peut pas être empathique avec autrui, si l’on ne l’est pas envers soi.
Être heureux c’est d’abord aimer la vie, aimer sa vie ! Et pour aimer sa vie, commençons par faire de la place à ce qui va bien. C’est le principe de la psychologie positive : comprendre le fonctionnement optimal de l’humain et identifier les composantes de son bien-être.