L’Insee vient de publier les résultats de l’enquête emploi du 2e trimestre 2020. On y apprend que le taux de chômage a diminué de 0,7 point au 2e trimestre, pour tomber à 7,1%. Mais ce chiffre en trompe-l’œil ne tient pas compte du nombre de chômeurs dans l’incapacité de rechercher un emploi activement durant le confinement et pourrait gonfler à nouveau au 3e trimestre. Le point sur la situation coronavirus et chômage.
L’effet confinement
Pourquoi de tels chiffres ? Pour son enquête, l’Insee s’est basé sur la définition du Bureau international du travail (BIT) pour définir le chômage. Selon celle-ci un chômeur est une personne âgée de 15 ans ou plus qui satisfait les trois critères suivants :
- est sans emploi pendant la semaine de référence ;
- est disponible pour travailler dans les deux semaines à venir ;
- a effectué, au cours des quatre dernières semaines, une démarche active de recherche d’emploi ou a trouvé un emploi qui commence dans les trois mois.
La crise et la période de confinement qui l’a accompagnée ont fait largement reculer les disponibilités des personnes en recherche d’emploi pour travailler ou le nombre de démarches. La disponibilité des personnes sans emploi et leurs démarches de recherches ont été vraisemblablement entravées par le confinement pour plusieurs raisons. Certains demandeurs d’emploi dans les domaines à l’arrêt de l’hébergement restauration, activités culturelles, etc. ont dû tout simplement renoncer à leurs démarches et d’autres, assignées à résidence pendant le confinement, ont tout simplement mis leurs démarches entre parenthèses.
Par ailleurs, les difficultés d’organisation dues à la garde des enfants ou des problèmes de santé inhérents au Covid ont aussi eu un impact sur ce chiffre.
Coronavirus et chômage : un halo de mise en perspective
Afin de mieux comprendre la réalité du chômage en France, l’Insee a développé l’indicateur “Halo du chômage” qui permet de comptabiliser la totalité des personnes qui souhaitent travailler, sans être considérées comme chômeuses, c’est-à-dire en recherche active d’emploi.
Si l’on se penche sur ce chiffre, le résultat est moins reluisant. S’il avait augmenté de 44 000 au premier trimestre, il a en revanche bondi de 767 000 au second, conséquence de l’épidémie. L’Insee explique « cette hausse exceptionnelle représente la principale contrepartie de la baisse du chômage ». Depuis le premier janvier, soulignent les Échos, l’économie française a détruit plus de 600.000 postes.
Parallèlement à ce chiffre, le nombre d’actif sur le marché du travail à baissé, particulièrement pour les jeunes, population la plus impactée par la crise.
Coronavirus et chômage : Des signes de reprise
Sur une note positive l’Insee relève tout de même des indices de reprise de l’activité sur la période post confinement du 2e trimestre. On peut lire que le chômage partiel, qui concernait près d’un quart des personnes en emploi en avril 2020, recule nettement sur la fin du 2e trimestre et que le volume horaire de travail par personne, qui a diminué en avril 2020 jusqu’à -40 % sur un an, retrouve en fin de trimestre un niveau à peine inférieur à celui de 2019.
La rédaction de myRHline