Les aides publiques en matières de subventions pour les sujets liés aux ressources humaines, comme pour le recrutement et la formation sont parfois méconnus ou mal maitrisées par les services RH. Myrhline a rencontré Yonathan ARFI, Directeur du développement du cabinet de conseil AD Consultem spécialisé dans l’accompagnement des entreprises quant à la recherche et à l’obtention de subventions publiques.
Faciliter l’accès aux subventions publiques en externalisant le processus de recherche.
« La dirigeante du cabinet, Mme Carole Attal, dirigeait auparavant un organisme de formation, une entreprise en difficulté. Elle l’a repris et a réussi à le redresser en fidélisant ses clients en leur proposant tout simplement de leur trouver des financements pour les prestations de formation qu’ils achetaient au sein de son entreprise. A travers cette expérience elle s’est rendue compte que les entreprises avaient un besoin important d’accompagnement pour les questions de financement public, notamment sur les questions liées à la formation et au recrutement. »
« Nous accompagnons les Directions des Ressources Humaines sur l’ensemble du processus de mobilisation de subventions, notre idée étant de leur proposer tout simplement d’externaliser auprès du cabinet AD Consultem l’ensemble du processus de mobilisation de subventions. Ce processus englobe à la fois l’identification des aides, le montage des dossiers, mais également le suivi administratif de l’ensemble des dossiers de subventions. »
La formation professionnelle : un facteur clef du succès de l’entreprise. Les entreprises pêchent dans l’optimisation des financements.
« Toutes les entreprises peuvent être accompagnées dans le cadre de leurs actions de formations, la principale prise en charge étant évidemment celle qui relève de l’OPCA (l’Organisme Paritaire Collecteur Agréé) pour laquelle les entreprises cotisent. Notre objectif est de mettre en place à leurs côtés, de l’ingénierie financière de formation. C’est en fait une démarche d’optimisation des financements liés à la formation.
Cette optimisation passe par plusieurs niveaux : très souvent les entreprises n’ont pas de prise en charge OPCA parce qu’elles ne s’en occupent pas, ou bien lorsqu’elles le font elles ne le font pas de manière optimale, donc tout d’abord nous intervenons de manière à optimiser cette prise en charge par l’OPCA ; puis dans un deuxième temps nous tentons de mobiliser des ressources complémentaires auprès d’autres sources de financement, tels que des organismes comme le FNE, le FSE, Direcct, ect. Ce sont donc ces financements complémentaires qui vont permettre d’accompagner les entreprises dans une optimisation du financement de leurs actions de formation.
L’autre possibilité que nous offrons à nos clients sur les sujets de formation est ce que l’on appelle une offre d’externalisation, ils peuvent s’ils le souhaitent, nous confier non seulement l’ingénierie financière (l’optimisation du financement), mais de manière plus générale ils peuvent nous externaliser l’ensemble de la gestion administrative de la formation. Cette offre de services permet là aussi de gagner du temps et de l’argent, mais dans tous les cas la rémunération du cabinet est exclusivement adossée aux résultats obtenus. »
Le recrutement : de nombreux dispositifs « emploi » existants
« Il existe en France énormément d’aides à l’embauche, en d’autres mots, les « contrats aidés » : c’est une subvention qui est allouée à l’entreprise lorsqu’elle recrute des personnes fragiles sur le marché du travail. La grande idée des pouvoirs publics est de réduire le chômage via ces subventions. On peut trouver des subventions sur tous les publics les plus fragiles sur le marché du travail, c’est à dire les moins de 26 ans, les plus de 50 ans, les personnes issues de zones urbaines sensibles, les personnes avec des faibles niveaux de qualification et ainsi de suite… Nous allons pouvoir accompagner les entreprises dans ce champ ‘contrats aidés’ en mettant en place avec eux un processus de vérification systématique de l’éligibilité des recrutements à des aides publiques. Comment cela fonctionne-t-il ? Le client nous transmet à chaque recrutement une fiche signalétique sur la personne recrutée, puis sur la base de cette fiche nos équipes de consultants vérifient sous 48H l’éligibilité à des aides et en informent le client. Si le dossier est éligible nous montons le dossier pour le client et faisons l’ensemble du suivi auprès de l’organisme public. Le cas échéant, le client en est informé pour qu’il suive son recrutement de manière ordinaire.
Les sommes en jeu sont relativement importantes puisqu’elles peuvent varier de 3.000 à 15.000 euros par recrutement, mais elles se situent très souvent entre 5.000 et 7.000 euros, ce qui permet aux entreprises de limiter le risque financier correspondant à une embauche d’un collaborateur puisque nous pouvons souvent ainsi neutraliser de 3 à 6 mois de salaire. »
Lors de récentes déclarations, le Président Sarkozy a annoncé un financement de 50.000 nouveaux contrats aidés venant s’ajouter aux 390.000 contrats budgétés pour 2011 : quel est votre point de vue ?
« Sur le sujet nous avons le sentiment qu’il y a une volonté par les pouvoirs publics de réguler le chômage, d’une manière très court terme par les emplois aidés. En effet cela nous paraît être une nécessité, d’ailleurs nous l’avons vu lorsque les contrats aidés ont été très largement limités sur le dernier trimestre 2010 : le chômage est remonté en flèche (en Novembre et Décembre). Notre perception est qu’aujourd’hui les entreprises et notamment les PME ont besoin d’être accompagnées dans l’embauche car, compte tenu du contexte de crise dans lequel nous sommes, elles ne sont pas prêtes à prendre le risque de l’emploi, le risque de l’embauche, si elles n’ont pas une garantie de pouvoir être aidées financièrement. Ces mesures vont donc dans le bon sens, et nous avons là aussi le sentiment qu’il est nécessaire de les accompagner d’une démarche volontariste sur un autre sujet important qui est celui de l’alternance, c’est à dire les contrats de professionnalisation et les contrats d’apprentissage, car ce sont, avec les contrats aidés, le grand moyen de favoriser l’intégration des nouvelles générations fraîchement diplômées dans la vie active. »
Floriane DRAPEAU