En janvier 2016, la société Edenred et l’institut Ipsos ont lancé la 11ème édition de leur baromètre Edenred-Ipsos sur le bien-être des salariés. Cette édition a été menée auprès d’un échantillon de 14 400 salariés, et pour la toute première fois, dans 15 pays à travers le monde : Allemagne, Belgique, Espagne, France, Italie, Pologne, Royaume-Uni,Turquie, Brésil, Chili, Chine, Etats-Unis, Inde, Japon et Mexique. C’est une première puisque les 10 dernières éditions ne s’adressaient qu’aux pays européens, cette édition-ci nous permet d’avoir une vision plus globale et plus représentative de domaine de l’emploi dans le monde entier.
« Edenred est à l’écoute des entreprises pour améliorer leur efficacité, notamment en matière de ressources humaines. En ce sens, le baromètre Edenred-Ipsos est un outil privilégié pour sonder les besoins des salariés et nous permet de réfléchir à la mise en place d’actions RH spécifiques. Nous mettons nous-mêmes ainsi en pratique au quotidien une politique RH dynamique visant à créer les conditions de ce bien-être au travail. », explique Jeanne Renard, Directrice générale des ressources humaines et responsabilité sociale d’Edenred.
Pour créer des conditions propices au bien-être des salariés, il a fallu trouver les facteurs de mesure de bien-être. Ces « unités de mesure » du bien-être qui sont au nombre de trois sont appelés les trois piliers.
Ces trois piliers qui servent à mesurer le bien-être au travail sont d‘une part le cadre de travail qui comprend l’équipement, l’équilibre entre vie privée et professionnelle ainsi qu’une idée précise dans ce qui est attendu dans le cadre des missions; d’autre part l’attention portée par les supérieurs hiérarchiques ainsi que la gestion et le développement des compétences. Le dernier pilier est l’émotion qui regroupe le plaisir à venir à travailler, l’aspect stimulant et l’intérêt que l’on porte à notre emploi.
Le bien-être au travail résulterai d’une équation inégale entre ces 3 piliers mais, tous pays confondus, il semblerait que les salariés soient plus satisfaits sur les question liées au cadre de travail.
On peut retenir que la moyenne de ces 15 pays est élevée puisque 7 salariés sur 10 sont satisfaits de leur bien-être au travail. Cependant il y a certaines disparités entre les pays dues au contexte économique, culturel et les différences sur le marché de l’emploi. L’Inde détient le meilleur indice de satisfaction au travail avec 9 salariés sur 10 (88%) qui sont satisfaits alors que seulement 4 salariés Japonais sur 10 (44%) se déclare bien dans leur travail.
Suite à une analyse statistique des résultats du baromètre, 4 groupes de pays se distinguent:
Au Japon, en Turquie, en Chine, en Italie et en Pologne les scores les plus élevés sont liés au cadre de travail. L’Inde, le Mexique, le Brésil et le Chili affichent des scores élevés et très positifs sur l’émotion. A l’inverse les résultats de l’Espagne, du Royaume-Uni et des Etats-Unis sont caractérisés par un déficit d’émotion. La Belgique, la France et l’Allemagne se caractérisent par un déficit d’attention.
Les politiques RH et le bien-être au travail
« Dans des univers professionnels en profonde mutation, l’individu salarié occupe un rôle central. La prise en compte active de son bien-être au travail est une priorité » précise Antoine Solom, Directeur de la practice management de la relation salariée au sein du groupe Ipsos.
La gestion des compétences, la transmission et le renouvellement des compétences ainsi que la gestion des fins de carrières sont les politiques RH qui ont un impact sur le bien-être. De plus, la mise en place d’une politique de gestion des seniors favorise un jugement positif sur le bien-être.
La gestion des compétences constitue la première attente des salariés aujourd’hui, 68% d’entre eux estiment que leur entreprise mène aujourd’hui une politique active sur la transmission et le renouvellement des compétences. Elle est considérée comme étant plus importante que la flexibilité dans l’organisation du travail ou la promotion de la santé au travail.
Le baromètre Edenred-Ipsos a identifié deux regroupements de pays après avoir étudié ses résultats :
Le Chili, la France, le Royaume-Uni, la Belgique et la Pologne ont des politiques favorables et reconnues sur la diversité et l’intégration des jeunes, mais se préoccupent moins de la gestion des seniors et du développement des compétences.
A l’inverse, les pays qui se préoccupent moins de la diversité et de l’intégration des jeunes, mais qui ont des politiques plus actives en ce qui concerne le développement des compétences et la gestion des seniors sont la Chine, l’Inde, le Mexique, les Etats-Unis, l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne.
Les Français et le bien-être
Un environnement économique morose et un marché de l’emploi difficile d’accès positionnent les Français en dessous de la moyenne des pays interrogés. Avec 67% des salariés qui s’estiment satisfaits de leur bien-être au travail, la France se place en bas du classement juste avant la Turquie, l’Italie et le Japon.
Ce résultat est du au fait qu’un français sur deux considère que son entreprise met en place des politiques actives en matière de bien-être au travail, les salariés estiment qu’ils manquent de considération et d’attention de la part de leurs supérieurs hiérarchiques et ils manquent de confiance quant à leur avenir au sein de l’entreprise mais aussi quant à l’avenir du pays.
La principale préoccupation des salariés qui ne sont pas confiants concernant l’avenir du pays, est surtout portée sur leur salaire et ensuite sur le maintien de leur emploi. 56% des Français restent insatisfait de leur pouvoir d’achat et souhaitent plus d’implication de l’employeur dans le domaine de l’aide à la santé, l’aide aux transports et à la restauration (pause déjeuner).