A l’occasion de ses Assises nationales, qui se sont tenues le 29 juin à Paris, l’ANDRH (l’Association nationale des directeurs des ressources humaines) a présenté ses propositions 2012 en présence de Michel Sapin, ministre du Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social.
Avec le retour de la crise, la compétitivité est au cœur des préoccupations des DRH. En ce sens, l’ANDRH s’est fixé deux priorités : renforcer le dialogue social et favoriser la diversité au cœur de l’entreprise. « Ces axes font suite à une réflexion globale des commissions et des groupes de travail de l’association. Ils sont à l’origine des trente et une propositions que nous avons élaborées et présentées lors des assises nationales pour faire évoluer le monde de l’entreprise » précise Jean-Christophe Sciberras président de l’Association nationale des directeurs de ressources humaines. En ce sens, dans la continuité des propositions des assises de 2011 : inciter les salariés à l’engagement syndical est un thème qui a été largement traité. « Un dialogue social constructif est l’un des éléments essentiels à la bonne marche économique d’une entreprise. Aussi est-il capital pour les DRH, d’avoir face à eux, à la table des négociations, des syndicats forts, réellement représentatifs des salariés de l’entreprise », stipule le rapport des propositions de l’ANDRH présenté lors des assises nationales. Au cœur des suggestions de l’ANDRH : développer la communication interne autour des échéances électorales des représentent du personnels, présenter aux salariés les grandes lignes et les enjeux du dialogue social, les informer des grandes dates des dispositions sociales qui ont marquées l’entreprise… Outre l’engagement et la relève syndicale, les possibilités des recours au référendum, la mise en place d’une instance unique de concertation et de négociation ont également été évoquée.
Trois jours fériés sur la sellette
Parmi les suggestions les plus emblématiques des assises nationales, l’une d’elles recouvrant l’idée de diversité a d’ores et déjà fait couler beaucoup d’encre. Au cœur de la polémique la proposition de neutraliser trois jours fériés d’origine chrétienne en les transformant en trois jours non travaillés ouverts aux salariés désirant célébrer des fêtes non-chrétiennes. En ligne de mire : la Pentecôte, l’Ascension et le jour de l’assomption pourraient être transformés en jours banalisés, afin que les salariés puissent en disposer quand ils le souhaitent. L’association constate que « face à une indéniable montée du fait religieux, le monde du travail doit rester neutre. Aussi l’augmentation des demandes d’autorisations d’absence pour pratiquer des croyances religieuses – autres que chrétiennes -, entraine la montée d’un sentiment d’inégalité de traitement de la part des salariés non-pratiquants lorsque ces autorisations d’absence sont accordées ». Invoquant, par là même, une question de neutralité mais aussi de compétitivité et de productivité, l’association propose donc l’ouverture d’un débat national sur le positionnement des jours fériés. Pour tester cette proposition, l’ANDRH conseille la mise en place d’une enquête test auprès d’un panel d’entreprises volontaires des différents secteurs concernés (industrie, tertiaire, PME du secteur primaire…) et des négociations par branche professionnelle. Une proposition qui a toutefois été jugée « sensible et délicate » par Michel Sapin, le ministre du Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social.