Voilà un secteur qui ne connaît apparemment pas la crise. Le secteur du management de transition semble au contraire en profiter de la crise. Ces cadres missionnés dans les entreprises de manière ponctuelle, ceux que l’on appelle parfois les pompiers de service, n’ont jamais été aussi nombreux. Mais que font-ils exactement ?
Des missions de transition en phase avec l’économie : en 2013, le chiffre d’affaires du marché du management de transition a progressé de 18%. Selon les chiffres publiés par la Fédération française du management de transition (FFMT) qui regroupe la majorité des acteurs du secteur, ce sont les missions de conduite de projets (+5%) et les missions de gestion de crise (+4%) qui progressent le plus. « D’un côté, on a eu des entreprises ayant besoin de lancer de nouveaux projets sans avoir les managers nécessaires. De l’autre, de nombreuses entreprises ont été confrontées à des sujets de gestion de crise, des problèmes de réorganisation ou de réduction d’effectifs, de baisse d’activité à juguler ou dans le pire des cas, des fermetures d’établissements… », soulignent les auteurs de ce baromètre.
Les métiers de direction privilégiés : compte tenu des missions top niveau qui sont demandées, ce sont naturellement les managers de transition ayant un profil direction générale qui s’imposent (+6% en 2013). « Les dirigeants d’entreprise se rassurent avec des profils plus expérimentés et surtout capables d’avoir une vision multi fonctionnelle de leur business (industriel, commercial, finances…) », indique la FFMT. Un constat récemment confirmé par Robert Walters, l’un des acteurs du secteur : « face à un environnement en constante accélération, les entreprises travaillent de plus en plus en mode projet. Ce qu’elles recherchent pour faire aboutir un projet donné, ce sont des experts immédiatement opérationnels, dotés d’un certain leadership et suffisamment empathiques pour s’adapter à n’importe quelle culture d’entreprise ».
De nouveaux secteurs intéressés par le management de transition : traditionnellement très usité dans l’industrie (encore 53% des missions), le management de transition décolle dans la distribution (+2%). Les difficultés d’un certain nombre d’enseignes n‘y sont sans doute pas étrangères.
Une prestation gagnante-gagnante : même si l’entreprise a son mot à dire dans la sélection du candidat proposé par le cabinet, le manager de transition n’est pas un collaborateur comme un autre. Le management de transition relève de l’achat de prestations intellectuelles. Un bon moyen pour l’entreprise d’optimiser sa masse salariale.
Sylvie Laidet