Cela fait bien longtemps que recruter ne se résume plus à collecter des CV et à gérer l’avancement sur les différentes étapes du parcours d’embauche. Face à la complexité des enjeux actuels, le modèle ATS — Applicant Tracking System — atteint-il ses limites ?
Dans un marché sous tension, les entreprises cherchent à développer des stratégies de recrutement agiles, prédictives, et centrées sur l’expérience. Dans ce contexte, l’ATS serait désormais en mutation. Selon Beetween, il se transforme désormais en véritable plateforme d’acquisition : un outil personnalisé, automatisé et pensé pour réconcilier efficacité opérationnelle et relation humaine.
Alors, comment les outils d’aujourd’hui préfigurent-ils le recrutement de demain ? Quelles fonctions redéfinissent l’expérience des candidats et des recruteurs ? Et à quelles conditions ce changement de paradigme peut-il vraiment porter ses fruits ?
Du simple suivi de candidatures à une solution globale d’acquisition
Historiquement, l’ATS servait à suivre les candidatures dans un processus linéaire et cloisonné. Mais face à la transformation du marché de l’emploi, cet usage semble aujourd’hui montrer ses limites. Et pour cause : les entreprises ne se contentent plus de gérer des flux de CV, elles cherchent à attirer, engager et convertir les bons profils au bon moment.
C’est dans ce contexte qu’intervient une métamorphose du modèle ATS. La conférence animée par Beetween au salon SRH 2025 en propose une analyse détaillée.
Tout part d’un constat très simple : aujourd’hui, un outil de recrutement efficace doit aller au-delà du suivi. Il doit proposer de l’automatisation intelligente, du sourcing prédictif, une expérience candidat fluide, et une intégration fine dans la stratégie RH.
Ainsi, il s’étend à des domaines qu’il ne couvrait pas :
- multidiffusion ;
- scoring automatique ;
- gestion collaborative ;
- dashboards prédictifs.
Ainsi, l’ATS ne meurt pas, il mute. Car la frontière entre ATS et CRM se brouille, au point que certains parlent d’un « TAS », Talent Acquisition Solution. Plus qu’un réceptacle à candidatures, l’outil devient le centre névralgique d’une stratégie de recrutement data-driven.
L’automatisation intelligente au service du recruteur et du candidat
Ce basculement s’accompagne d’un gain de puissance fonctionnelle. L’ATS embarque désormais des modules d’automatisation qui transforment la manière de recruter. On parle alors de créer des parcours de recrutement adaptés, personnalisés et parfois auto-pilotés.
Comme nous l’avons vu, l’on compte parmi les évolutions notables : la multidiffusion intelligente, le traitement automatisé des candidatures (parsing, triggers, matching), la planification d’entretiens, l’analyse prédictive des profils. Chaque étape peut être simplifiée, accélérée, et rendue plus fluide. Des IA conversationnelles permettent d’accompagner le recruteur comme un véritable assistant. En suggérant des actions ou des messages adaptés, par exemple.
Mais l’automatisation ne concerne pas uniquement le côté recruteur. Le parcours du candidat se transforme aussi. Postuler ne doit plus être un frein : fini les redirections vers des sites carrière hermétiques. L’expérience doit être simple, directe, mobile-friendly.
Les interactions sont plus personnalisées, les retours plus transparents, les contenus plus ciblés.
L’enjeu, ici, est double : gagner du temps pour les équipes RH et augmenter l’engagement des candidats. Et ce, sans renier l’essentiel : l’humain. Car ces outils visent à redonner aux professionnels RH le temps de faire ce qu’ils font de mieux : créer du lien, comprendre les profils, et prendre des décisions éclairées.
Hyperpersonnalisation, nurturing et nouvelles interfaces : vers la TAS
De fait, la réelle rupture se joue sans doute ailleurs : dans la personnalisation massive. Les outils d’aujourd’hui, et encore plus ceux de demain, tendent en effet vers une approche adaptative. Le parcours d’un candidat ne doit plus être standard. Il doit être modulé selon son profil, son passé, ses attentes.
C’est d’ailleurs ce que propose Beetween avec l’idée d’une Talent Acquisition Solution. Une plateforme qui ne fait pas que diffuser une offre, mais qui sait à qui elle s’adresse, avec quel message, sur quel canal. Une plateforme qui intègre le nurturing, c’est-à-dire l’entretien de la relation avec les candidats. Y compris ceux qui ne sont pas retenus.
Les interfaces changent aussi puisqu’on parle d’expérience recruteur, comme on parle d’expérience client. L’outil devient intelligent, prédictif, orienté usage. Il apprend du comportement du manager, propose des actions par anticipation, suggère des profils hors radar. Dans ce contexte, l’ATS devient partenaire, et parfois prescripteur.
Mais cette transformation n’est pas sans vigilance. En effet, personnaliser, c’est aussi manipuler de la data sensible. Les questions de conformité (RGPD, IA Act), d’éthique, de transparence deviennent centrales. Les éditeurs intègrent peu à peu ces enjeux en proposant des IA localisées, sécurisées, et auditables.
Alors, assiste-t-on vraiment à la mort de l’ATS ? En réalité, non. En revanche, nous sommes bel et bien dans une phase de métamorphose. D’un outil de suivi, il devient une véritable plateforme d’expérience et de stratégie recrutement. Et c’est peut-être en cela que se joue l’avenir : dans cette capacité à réconcilier technologie, efficacité et relation humaine.
Article basé sur la conférence « Vers la mort de l’ATS ? » animée par Géraud de la Pontais (Beetween) lors du salon SRH 2025.
À propos de Beetween
Créé en 2007, Beetween est un éditeur français de solutions RH spécialisé dans les ATS. Aujourd’hui utilisée par 800 clients dans le monde, la plateforme SaaS permet aux entreprises de centraliser, structurer et automatiser l’ensemble de leur processus de recrutement.