Depuis quelques années, les politiques RH ne cessent d’évoluer et les initiatives en faveur de la QVCT se multiplient au sein des entreprises.
Parmi celles-ci, l’exemple de Letsignit qui a fait le choix d’offrir des congés payés supplémentaires à ses salariés. Pour comprendre cette décision RH, myRHline est partie à la rencontre de Capucine Roche, CEO de l’organisation.
Manager par le Care : la vision RH Letsignit
Pour bien cerner les motivations RH de Letsignit, intéressons-nous d’abord aux piliers de sa culture d’entreprise : Dare, Fair, Fun et Care. Des valeurs auxquelles la CEO croit beaucoup.
Il y a 10 ans, l’entreprise crée dans un premier temps un pôle Customer Care. L’enjeu ? Humaniser un peu plus la relation client, y ajouter de la tendresse pour reprendre les mots de Capucine Roche. À l’époque, les équipes support chargées de l’assistance aux utilisateurs sont principalement constituées de profils très techniques. C’est-à-dire pas tout à fait habitués à la relation client.
Letsignit cherche alors à accroître la valeur de son service en prenant soin de sa clientèle. Mais, au fil du temps, l’approche dépasse peu à peu le prisme client. Elle se diffuse aux relations partenaires, puis, en toute logique, à la gestion des ressources humaines.
C’est ainsi que la politique de management par le care s’est déployée en interne par la déclinaison de plusieurs initiatives. Jusqu’à la plus récente, celle qui s’inscrit aujourd’hui comme une sorte d’idéal atteint : offrir douze jours de congés payés supplémentaires aux salariés.
Pourquoi accorder plus de congés payés aux collaborateurs ?
Après la crise sanitaire, Capucine Roche nous explique se souvenir de l’organisation des entretiens individuels de début d’année face à des collaborateurs épuisés. Physiquement, moralement. À un niveau de fatigue mentale qu’elle n’avait jamais vu jusqu’alors.
Un vrai déclencheur.
Elle commence alors à réfléchir à un dispositif RH qui favoriserait l’engagement collaborateur dans le projet d’entreprise d’une part, et le bien-être des salariés d’autre part. De fil en aiguille, l’idée d’offrir plus de congés payés fait son chemin.
Capucine Roche nous explique :
Ce que je voulais, c’était permettre aux salariés d’avoir plus de temps pour profiter de bulles d’oxygène. Et ce, sans qu’ils s’inquiètent du nombre de jours de congés disponibles sur leur bulletin de paie ou qu’ils envisagent de poser des journées sans solde parce qu’ils ont besoin d’une pause. Désormais, ils peuvent passer des moments en famille, avec leurs amis, voyager et revenir au travail dans un état émotionnel plus apaisé et positif.
Aujourd’hui, cela fait un peu plus d’un an que les équipes bénéficient de sept semaines de congés payés. Ces jours en plus s’inscrivent complètement dans la politique globale. Ainsi, l’entreprise n’impose aucune contrainte.
Pas de fermeture annuelle imposée, pas de process « spécifique » : les salariés, en accord avec leur management, sont libres de poser ces jours à leur convenance.
Bien entendu, aucun collaborateur ne s’en prive et les résultats sont très positifs. Pour Letsignit comme pour ses employés, la sérénité et l’allégement de la charge mentale sont au rendez-vous. Les équipes sont moins épuisées. Il n’y a pas d’érosion de l’efficacité ou encore de la vélocité dans l’exécution de tâches professionnelles. Au contraire, cette « preuve » de l’engagement employeur entretient, si ce n’est augmente, l’engagement collaborateur.
Plus de congés : levier de rétention et d’attractivité RH
Si c’était à refaire, la PDG Letsignit n’hésiterait pas. Car cette décision d’accorder plus de temps personnel a directement contribué à la mise en place d’un « cercle vertueux RH » au sein de l’organisation. Les salariés sont satisfaits de leur environnement de travail. Ils se sentent plus libres, en quelque sorte. Par conséquent, le taux de rétention des équipes est bon.
Avec le travail hybride, voire le 100% télétravail destiné à certaines populations techniques, ce dispositif s’illustre également comme un levier de recrutement.
En effet, sur les deux dernières années, Letsignit a recruté près de 15 nouvelles personnes. Ce qui représente un quart de ses effectifs actuels, à peu de chose près. C’est finalement l’articulation des différentes briques QVCT qui sert à la fois les employés et l’organisation. Capucine Roche nous explique :
Je suis dans l’entreprise depuis ses débuts et j’ai vécu toutes les étapes de sa croissance. J’ai perçu un pouvoir d’attraction qui n’existait pas avant la mise en place de cette nouvelle politique. Par exemple, nous avons eu une période où nous avions de vraies difficultés à recruter des développeurs. C’est une certitude : notre approche RH a constitué un avantage décisif pour convaincre ces candidats-là.
Recherche d’un équilibre vie pro/vie perso, flexibilité, partage des valeurs de l’entreprise… Nous le savons, les attentes des salariés ont changé.
Des nouveaux modes de travail aux congés payés supplémentaires, l’innovation RH permet aux DRH de satisfaire ces attentes, de prendre soin des collaborateurs. Et ce, sans s’opposer aux objectifs de performance des organisations puisque manager par le care est tout à fait compatible avec un niveau d’exigence élevé. La preuve par l’exemple Letsignit.