Dans le webinar du mardi 27 septembre 2022, Olivier Massa, Directeur Général Adjoint en charge du développement de la stratégie Protection sociale de Gerep, dresse un état des lieux des problématiques liées au renouvellement des frais de prévoyance santé d’ici le 1er janvier 2023. Car l’année 2023 n’échappera pas aux majorations : avec une fin d’année en pleine tension budgétaire, il convient de trouver un juste équilibre entre inflation et maintien du pouvoir d’achat des assurés. Alors quels leviers d’action exploiter auprès des assureurs ?
Prévoyance santé : une hausse significative des dépenses
Une augmentation liée à une crise sanitaire à rallonge
On observe une tendance croissante des dépenses sanitaires à environ 6 % entre le 1er semestre 2021 et celui de 2022. Cette consommation est notamment liée à la crise sanitaire à “rallonge”, comme le note Olivier Massa, avec un “rattrapage post-traumatique” qui perdure. L’inflation globale des dépenses sanitaires pour 2023 est en hausse de 3,5 %.
La crise sanitaire a engendré une augmentation des dépenses de consultation en pharmacie, bouleversant les enjeux liés à la prévoyance santé. Nous sommes face à une situation structurelle, pas uniquement liée au Covid-19 : de nouvelles habitudes de consommation se sont mises en place (soins psychologiques, maladies chroniques…) .
Prévoyance santé 2023 : entre réforme, maladie, perte de repères et absentéisme
La réforme 100 % santé a également généré une augmentation de la fréquence des consultations et dépenses en pharmacie. On observe par exemple 60 % des dépenses complémentaires pour les prothèses auditives. L’aggravation dite “structurelle” de consommation est notamment liée à un absentéisme en hausse, avec un rapport entre qualité de vie personnelle et QVCT qui amène à consulter davantage. On observe aussi un désengagement plus important des salariés.
En matière de prévoyance santé, les comptes sont impactés avec les arrêts maladie non seulement liés au covid et aux troubles musculo-squelettiques, mais aussi à la santé mentale des collaborateurs. Le vieillissement de la population des salariés et le report d’âge à la retraite entraîne aussi une hausse des arrêts pour maladie chronique. On note que 35% des salariés ont été arrêtés au moins une fois en 2020 contre 40 % sur l’année 2021 et 36% avant la crise sanitaire, en 2019.
On observe à la fois une perte de repères et de sens au travail chez les salariés, un questionnement sur leur orientation professionnelle et davantage de troubles psychosociaux augmentant le taux d’absentéisme.
L’absentéisme concerne aujourd’hui environ 46 % des jeunes de moins de 34 ans et la durée moyenne des arrêts est de 97 jours, ce qui impacte considérablement la prévoyance santé.
Quels leviers d’action exploiter en matière de prévoyance santé d’ici janvier 2023 ?
Analyser les causes du déficit afin de proposer des solutions
Avant toute chose, il est nécessaire d’analyser quelles sont les causes du déficit en matière de prévoyance santé et se demander depuis combien de temps il dure. S’il est difficile de mesurer les causes de l’absentéisme, des outils digitaux assez pointus permettent aujourd’hui de mesurer l’engagement collaborateur afin d’identifier quels sont les “foyers d’absentéisme” (exemple : problématique de management). Il peut être utile de revoir sa politique de communication et faire comprendre aux salariés que l’on a mis des choses en place (exemples : boîte à idées, processus d’Aide au Retour à l’Emploi pour les arrêts longs…).
En matière de prévoyance, quelques garanties pourraient être revues à la baisse (exemple : franchise).
On identifie trois leviers d’action : la grille tarifaire, les garanties et la mise en place de mesures de prévention.
Prévoyance santé 2023 : rassurez vos assureurs et négociez avec eux
Les assureurs ont besoin d’être rassurés : en prévoyance santé, il faut pouvoir montrer que l’on a pris conscience de la problématique et qu’on a identifié des solutions que l’on communiquera aux assureurs.
Les négociations sont ardues, mais les équipes de Gerep, via leur expertise en analyse des risques peuvent aider à contrecarrer certaines postures des assureurs.
Enfin, n’oubliez pas que vous pouvez toujours résilier votre contrat assureur lorsque la négociation n’est plus possible. En ce sens, Gerep accompagne les entreprises ayant des difficultés de négociation afin de renverser le rapport de force. Olivier Massa conseille de prendre le temps d’analyser ses contrats et de ne pas se laisser impressionner par l’acte de résiliation d’un contrat.
Angèle LINARES