Le cabinet Accordia, spécialisé dans la promotion de la diversité, propose, en deux fois 45 minutes, de dire adieu aux préjugés et stéréotypes qui mènent à la discrimination. Le premier module de sensibilisation s’adresse, sans tabou et avec humour, à tous les salariés de l’entreprise, tous secteurs confondus ; le second invite les managers à se former aux risques juridiques et d’image, de la discrimination.
La diversité : sujet délicat
Sur le sensible sujet de la diversité, « on avance, doucement, mais on avance ». Un brin d’optimisme sorti de la bouche des 4 acteurs virtuels mais réalistes du e-learning d’Accordia. La prise de conscience n’est pas encore effective, mais le débat sur la différence, parsemé de clichés et d’œillères, est ouvert, comme le suggère Pete Stone, créateur de la solution Accordia :
« Avec e-Diversité, nous sommes en avance sur la réalisation du besoin des entreprises d’une formation à la diversité ». Un besoin éclos avec la création du fameux label, en 2008. « La plupart des entreprises ne se rendent pas compte de ce besoin. Elles disent ne pas discriminer, mais sont dans le déni », complète-t-il.
Aujourd’hui, seules 90 entreprises sont entrées dans le cercle AFNOR et 100 dossiers attendent une décision des experts du label Diversité.
Les atouts du e-learning
Difficile d’aborder un sujet « qui fait appel aux valeurs de chacun », précise Pete Stone, sans culpabiliser ni choquer. Il s’agissait de trouver un procédé « qui suscite l’envie d’apprendre ». C’est pourquoi les créateurs de cette solution ont opté pour le e-learning, qui laisse à chacun la liberté de se former à son rythme et repose sur l’interactivité.
Accordia a imaginé un plateau de télévision, façon Télé Réalité, dans laquelle se succèdent reportages, scènes de la vie courante et mini-jeux. Le salarié peut choisir son moment de formation mais aussi sa méthode : « en s’amusant (version plus longue mais plus sympa) ou en écoutant les témoignages » de chacun des personnages. Devant son écran, le télé-apprenant ne reste pas passif : il est sans cesse sollicité pour cliquer et ainsi entrer sur le plateau et dans la réflexion.
Mais le e-learning n’est pas une fin en soi : « Il faut une partie en présentiel, pour que les personnes qui ont suivi le e-learning puissent en parler avec leurs pairs et leur hiérarchie ».
Un ton débridé
Adeptes de la petite phrase qui fait mouche, de la plaisanterie qui révèle une vérité, les concepteurs ont inventé quatre personnages, des colocataires, que l’on suit dans des scénettes de la vie courante. « On a déjà une équipe de bras cassés », s’amuse l’un d’entre eux qui doute de l’intérêt de recruter une personne handicapée… Le langage est débridé, inspiré de la réalité et le jeu de mots subtilement choisi pour susciter une réaction chez l’apprenant. Chaque percée dans l’intimité des personnages, lors des « reportages » est suivie d’un retour sur le plateau. Les invités virtuels, et l’apprenant, sont invités à comprendre le danger du préjugé : « ce qui me semblait être une discussion banale aurait pu entraîner une discrimination », déchiffre l’un d’entre eux.
Un responsable RH qui hésite à considérer les candidatures féminines, un fournisseur paresseux parce qu’antillais, un jeune trop « cool » pour être pris au sérieux, un sénior trop vieux pour s’intégrer dans une équipe… le e-learning Diversité d’Accordia aborde les 4 types de discrimination les plus souvent rencontrés dans l’entreprise : l’âge, l’orientation sexuelle, l’origine ethnique et le handicap.
Parce que, « malheureusement, nos préjugés et nos stéréotypes nous empêchent souvent de profiter des opportunités de la diversité », lance le présentateur de la fausse émission Discrimin’Action, Accordia propose d’en finir avec les clichés, les sous-entendus et les petites phrases méfiantes comme « Tu crois qu’il en est ? ».
Typhanie Bouju
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